Consommation : hausse du prix du carburant

Xavier Duval : « Enn krim ki pe fer kont pouvoir d’achat des Mauriciens… »

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  • Le débat sur la motion d’annulation déposée par le leader de l’opposition attendu de pied ferme
  • Le PMSD demande de revoir le système pour que le consommateur de cannabis ne soit pas perçu comme un criminel

Le leader de l’opposition est revenu à la charge hier lors de sa conférence de presse sur la hausse du prix du carburant. « Se enn vol, enn krim ki pe fer kont pouvoir d’achat des Mauriciens et le droit de chaque famille de vivre décemment », a-t-il dit. D’où la motion d’annulation qu’il a déposée à l’Assemblée nationale pour être débattue au plus vite, espère-t-il. Xavier Duval souhaite ainsi que ce débat amènera le gouvernement à changer de politique énergétique. Cela, dans l’intérêt de la population. Outre des détails « troublants » concernant les dépenses dans le cadre du 50e anniversaire de l’indépendance de Maurice, le leader du PMSD annonce des révélations à venir concernant la tenue de la conférence internationale autour du thème Digitalization & Sustainable Tourism qui se tiendra cette semaine à Maurice.

« Certes, personne ne met en doute que l’essence est en train d’augmenter, mais nous déplorons la manière dont sont traitées les autres taxes imposées et les contributions de la population », précise le leader du PMSD.

Il rappelle qu’alors qu’il faisait partie du gouvernement, le « Build Mauritius Fund était Re 1 par litre. Mais lorsque Vishnu Lutchmeenaraidoo a pris les rênes des Finances, malgré la baisse du prix de l’essence, il a répercuté une hausse de Rs 3 sur le Build Mauritius Fund. » Xavier Duval soutient avoir prévenu l’ex-ministre des Finances des conséquences d’une telle hausse et plaidé pour son enlèvement avec la baisse du prix de l’essence. Sans succès. « Azordi, nou pe pay pou sa désizion ki’nn pran an konesans de koz. »

Selon ses calculs, les Mauriciens contribuent quelque Rs 12 milliards à travers des taxes lorsqu’ils achètent l’essence, soit Rs 33 M par jour. « S’il y a 500 000 travailleurs, cela signifie que chaque travailleur contribue Rs 70 par jour pour l’essence, non seulement à travers les taxes, mais aussi les produits répertoriés associés.» Ainsi, tenant compte que l’inflation augmentera par 0,5% en raison de la hausse du prix du carburant et que, par-dessus, le gouvernement a déjà prévenu que d’autres augmentations s’ensuivront sur les produits associés, Xavier Duval se demande « si la politique gouvernementale ne change pas, quel effet dramatique cela aura-t-il sur le coût de la vie. » Pour le leader de l’opposition, c’est le début d’un gros problème social et le gouvernement a intérêt à «tackle sa politique énergétique » au plus vite, la situation étant intenable, d’autant qu’il est prévu que le prix du carburant continuera d’augmenter.

État policier
Le leader du PMSD est aussi revenu sur les détails du Safe City, destiné à réduire le taux de criminalité, fournis par le ministre Mentor. Il se dit « très choqué » que le gouvernement va payer Rs 13 milliards pour installation de caméras, etc. Selon lui, alors que l’alliance Lepep avait fait campagne contre l’état policier, « azordi nou pou reviv mem zafer. » Certes, il est question de la sécurité des habitannts, mais «nous avons aussi droit à notre vie privée. Et avec ce qui vient, c’est entreposer des possibilités d’abus dans la main du gouvernement MSM », dit XLD, pour qui ce projet « est pire que le projet de carte d’identité biométrique, car il s’agit de liberté individuelle. »

Il a également évoqué les Rs 58M de dépenses révélées par le ministre des Arts et de la Culture concernant les célébrations du 50e anniversaire de l’indépendance. Selon lui, ce chiffre ne comprend que les dépenses des Arts et de la Culture, alors que ces célébrations ont engagé plusieurs départements, dont la MTPA, le ministère du Tourisme, le ministère des Infrastructures publiques, la police, sans oublier les corps para-étatiques qui se sont prêtés au jeu. « Il y a certainement plus de Rs 100 millions de dépenses pour ces célébrations. Il faudra faire la lumière sur les vrais coûts et les gaspillages faits pour plaire aux petits copains. »

Dans le même registre, il annonce pour bientôt des révélations concernant la tenue à partir du 23 mai de la conférence internationale sur le « Digitalization and Sustainable Tourism » à Maurice. Le leader de l’opposition dit être en présence d’informations très graves s’agissant de l’organisation de cet événement. Il reviendra avec cette affaire bientôt et « dimounn pou choqué trouvé kouma pé kokin avek apéti dan gouvernman. »
Cannabis : un autre regard

Xavier Duval a aussi repris les dessous de la PNQ de mardi dernier autour du cannabis. Il dit qu’en ligne avec la mouvance mondiale, il faut « un autre regard sur le combat contre la drogue. » D’où ses questions au Premier ministre car, aujourd’hui, « il est clair qu’il y a un lien très étroit entre la drogue et la montée de la criminalité à Maurice. » « Au lieu d’une position bête de blanket refusal, les autorités devraient adopter une autre approche pour ne pas pénaliser les personnes qui ont recours au cannabis, contrairement à celles qui font du trafic. La répression seulement ne peut pas marcher. Mon appel auprès du gouvernement est de revoir la situation. Autrement, nous serons à blâmer si la situation empire », dit-il. « Qu’adviendra-t-il de ces 2 500 personnes condamnées pour consommation de drogue ? » demande-t-il, faisant ressortir les difficultés qu’éprouvent ces personnes à trouver un emploi une fois leur casier judiciaire et leur certificat de moralité entachés.

Le Cardinal Maurice Piat et Monseigneur Ian Ernest l’ont dit, ce sont des gens qui ont besoin de soutien et d’aide. Lorsqu’on les condamne à six mois de prison ou plus, une fois libres, ils deviennent des criminels, explique-t-il. Il faut reconnaître ces faiblesses dans le système et aider ces personnes, dit XLD, qui fait ressortir qu’une quarantaine de pays, dont l’Australie, l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark, certains départements des États-Unis, ont adopté pour politique de ne pas emprisonner les consommateurs de cannabis.

Pour le leader de l’opposition, « la mouvance internationale a changé. Les consommateurs de cannabis ne doivent pas être perçus comme des criminels. Quant aux trafiquants, même si leurs peines augmentent de quatre ou cinq fois, je n’y verrai pas d’inconvénient. »
Commentant l’affaire Kusraj Lutchigadoo, le leader du PMSD se dit « plus que choqué » de ce qui s’est passé au Detention Centre de Vacoas dans la nuit du 4 mai, à savoir qu’un prisonnier est sorti se balader. Il s’interroge ainsi sur le traitement accordé dans les prisons et remet en doute la politique de détention des personnes on remand. À cet effet, il rappelle qu’un policer, M. Hurreeram, s’était suicidé alors qu’il était en détention. « Tout ceci remet en question la gestion des centres et surtout le mode de contrôle. Il y a des nombreuses zones d’ombre que les autorités devront éclaircir », dit Xavier Duval.
Il a également réitéré son soutien au peuple palestinien et dit espérer que le gouvernement mauricien réagisse sur ce sujet. Il espère de même que les Nations unies auront le courage de prendre les décisions qui s’imposent.

Bérenger : « Abolir le prélèvement de Rs 4.00 par litre reversé au Build Mauritius Fund »

  • Mise en garde au gouvernement contre toute hausse du tarif de l’eau dans la foulée

Commentant la hausse, cette semaine, des prix des carburants, Paul Bérenger souligne que non seulement ces augmentations affectent les consommateurs, mais elles freinent aussi l’appareil de production des entreprises. Compte tenu que les carburants sont « surtaxés » à Maurice, le leader du MMM réclame au moins l’abolition du prélèvement de Rs 4.00 par litre à la pompe perçu pour être reversé au Build Mauritius Fund. Il annonce que son parti soutiendra la motion d’annulation des nouveaux prix des carburants que présentera le leader de l’opposition.

Paul Bérenger se dit satisfait de la « dénonciation unanime » de la hausse des prix des carburants intervenue au courant de la semaine. Une augmentation des prix qui « passe très mal dans la population. » Le chef de file des mauves laisse ainsi entendre que les députés de son parti voteront en faveur de la motion d’annulation de cette hausse des prix de l’essence et du diesel qui sera présentée par le leader de l’opposition, Xavier Duval. Le leader du MMM fait état du désaccord, selon lui, des députés et même des ministres du gouvernement contre cette augmentation des prix. Aussi lance-t-il un « défi » au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour que ce dernier permette aux parlementaires de la majorité de voter librement, sans consigne gouvernementale, la motion d’annulation du leader de l’opposition.

« Si cela se faisait, le gouvernement se retrouverait à coup sûr en minorité », soutient Paul Bérenger. Pour lui, la colère de la population sur cette question des prix des carburants trouve sa source au moment de la chute du cours des produits pétroliers sur le marché mondial en 2015. « Plutôt que de passer cette baisse des prix du pétrole sur le marché mondial à la population, Vishnu Lutchmeenaraidoo, alors ministre des Finances, n’avait rien trouvé de mieux que de quadrupler le prélèvement de Re 1.00 perçu sur la vente de chaque litre de carburant à la pompe en vue d’être reversé au Build Mauritius Fund en le portant à Rs 4.00 le litre. »

Pour Paul Bérenger, la mauvaise gestion de l’affaire Betamax par le gouvernement, notamment symbolisée par l’absence de transparence autour du pétrole acheté ailleurs pour parer à l’épisode du tanker interdit de quitter le port de Mangalore sur ordre de la Cour, de même que le coût de ces cargaisons de pétrole alternatif pèsent aussi lourd dans la balance aujourd’hui pour expliquer la hausse des prix au détail intervenue. Pour le leader du MMM, compte tenu de la nature stratégique des produits pétroliers, les hausses de prix intervenues à la pompe ont déjà un effet boule-de-neige sur les prix d’un certain nombre d’autres produits et services.

Paul Bérenger ne manque pas de souligner que si la hausse des prix des carburants affecte directement les consommateurs, elle freine parallèlement tout l’appareil de production des entreprises. Il rappelle au passage que le Premier ministre adjoint et ministre des Services publics Ivan Collendavelloo n’a pas démenti formellement une révision à la hausse du tarif d’électricité. S’il concède que les prix des carburants à la pompe à Maurice ne sont pas nécessairement parmi les plus forts dans le monde, en revanche, selon le leader du MMM, Maurice est parmi les pays où l’essence et le diesel sont les plus surtaxés.
Eau : « Un conseil au gouvernement »

Enchaînant avec l’eau potable, Paul Bérenger s’étonne de la décision de la Central Water Authority (CWA) de faire circuler au courant de la semaine sa proposition de nouvelle grille tarifaire des coûts à l’unité de l’eau potable qu’il fournit à ses abonnés. « Cela n’a qu’un but : faire pression sur le gouvernement. » Le leader du MMM en profite pour « conseiller » au gouvernement de réfléchir à deux fois avant d’entériner une hausse du tarif de l’eau qui interviendrait dans le sillage de celle des prix des carburants. « Encore plus après le généreux cadeau de Rs 15 millions totalement injustifié fait à Dayal. »
Revenant sur le Human Tissue (Removal, Donation and Transplant) Bill, Paul Bérenger annonce qu’il interviendra sur le texte de loi mardi prochain juste après un précédent intervenant venant des bancs de la majorité. Il explique que, selon la pratique parlementaire, le leader de l’opposition a toujours préséance pour intervenir sur un projet de loi par rapport aux autres députés de l’opposition, comme cela a été le cas mardi dernier.

Il réitère son souhait, « tout comme le ministre de tutelle, Anwar Husnoo », que tout le débat autour de ce sujet soit « dépolitisé. » Déjà, il accueille la « sage décision » du ministre d’être venu avec un amendement pour prévoir le consentement des proches d’un défunt avant qu’un organe ne soit prélevé sur sa personne. Paul Bérenger espère toutefois que l’on garde « l’esprit ouvert » dans un souci d’accueillir d’autres projets d’amendement.
S’il reconnaît par ailleurs que l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, a « plus que fané », Paul Bérenger ne s’explique néanmoins pas le choix de trois sitting judges pour faire partie de la commission d’enquête instituée en vue d’enquêter sur de possibles entorses constitutionnelles dont aurait pu s’être rendue coupable l’ancienne chef de l’État. Le leader du MMM dit s’étonner d’autant plus que cette commission d’enquête aura, entre autres attributions, à faire des recommandations en vue d’une réforme constitutionnelle et politique.

Paul Bérenger condamne d’autre part la « tuerie quotidienne » en cours dans les territoires palestiniens occupés et réaffirme la solidarité du MMM à la cause palestinienne. Il juge à ce propos « nettement inadéquate » la prise de position du ministre mauricien des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, sur la question.

 

Ramgoolam: «Un scandale, un coup de massue pour les consommateurs

  • Rs 15M de dommages payées à Raj Dayal: “Le PM doit venir s’expliquer”, dit le leader du PTr

La hausse du prix du carburant est un sujet de discorde qui unit l’opposition. Le PTr en a fait un des thèmes majeurs de sa conférence de presse, vendredi, évoquant la cascade d’augmentations de prix qui s’ensuivront et leurs conséquences sur le coût de la vie. Autre sujet abordé par Navin Ramgoolam, les Rs 15 M de dommages que l’État a accepté de verser à l’ancien commissaire de police et ex-ministre MSM, Raj Dayal. Il réclame des explications du Premier ministre à ce sujet.

Le prix de l’essence à Maurice est l’un des plus élevés au monde, dit le leader du PTr. Et la récente hausse imposée par le gouvernement est un “scandale”. C’est ce que Navin Ramgoolam a fait ressortir, vendredi, qualifiant la hausse de 10% du prix du carburant de “coup de massue pour les consommateurs.” Il rappelle qu’en mars 2013, le baril vendu à 112 dollars, le prix de l’essence était de Rs 62,28. Aujourd’hui, alors que le prix du baril est de 72 dollars, le litre d’essence est passé à Rs 52, note-t-il. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, insiste le chef des Rouges, ajoutant qu’alors que le prix du baril est de 40 dollars inférieur en mai 2018, les autorités ont gardé la même marge et s’appuient sur 112 dollars. Or, le gouvernement avait promis durant la campagne électorale de 2014 qu’une fois au pouvoir, il baisserait le prix de l’essence par Rs 10 la litre, dit-il.
“Ouver zot lizié”

Soulignant qu’il y a eu quatre augmentations du prix de l’essence en 15 mois depuis que Pravind Jugnauth est chef du gouvernement, le leader des Rouges estime que “zot pe plim la population.” Non seulement c’est scandaleux, dit-il, mais le pire c’est que les Mauriciens ne réalisent pas ce qui se passe. Il soutient qu’alors que, d’un côté, c’est le petit peuple qui se voit “plumé”, de l’autre côté, “pe fer enn largesse incroyable pour le gros capital.”
Relevant les avantages fiscaux qui auraient atteint quelque Rs 10 milliards, selon lui, accordés au grand capital, Navin Ramgoolam accuse le gouvernement de défendre une poignée de personnes, au détriment de la population dans son ensemble. Dans le sillage, il s’insurge de la double taxation sur le carburant et blâme la Banque de Maurice de laisser se déprécier la roupie par rapport au dollar. Au-devant de la situation, le leader du PTr demande aux Mauriciens de “ouver zot lizié”, avant qu’il ne soit trop tard pour redresser le pays. Et lui, il s’engage à prôner une politique de rupture, une fois de retour au pouvoir.

“Rupture veut dire rupture. Casser, couper! Bizin enn sanzman mentalité. Nou bizin sanz nou system”, dit-il. Et d’affirmer que le PTr ne contractera pas d’alliance pour les prochaines élections législatives… “à moins que l’autre parti accepte nos conditions”, précise-t-il, cependant. “Ce qui est sûr, c’est que le prochain gouvernement travailliste mettra un terme à tous ces abus”, dit-il.

Sur ce plan, il est revenu en long et en large sur les Rs 15 M de dommages obtenues par Raj Dayal de l’État, suivant sa destitution en tant que commissaire de police par un tribunal constitutionnel, en 2000. Si l’ex-ministre MSM réclamait quelque Rs 1 milliard de dommages, suivant un arrangement entre les deux parties, ce sont Rs 15 M que l’État lui accorde finalement. Navin Ramgoolam s’est attardé sur sa décision d’instituer, à l’époque, une commission d’enquête pour faire la lumière sur le cas Dayal, “dans l’intérêt du pays, et non pour des intérêts politiques.” Il fait ressortir que les conclusions du juge Rajsoomer Lallah après que la Commission d’enquête ait soumis son rapport qui a été remis au tribunal, était “damning.”  Et de s’insurger que “malgré qu’une personne, pour la première fois à Maurice, à travers la Constitution a été trouvée coupable par une Commission d’enquête, Pravind Jugnauth n’a pas trouvé mieux pour présenter comme candidat aux élections”, s’offusquant par là-même que “papa-piti osent coz moralité.”

Pour le leader du PTr, ce paiement de Rs 15 M est “un énième scandale”. S’interrogeant si l’avis du Parquet avait été sollicité avant d’aller devant le Tribunal de Médiation de la Cour suprême, il répond lui-même que non car le Parquet avait estimé cette démarche “frivolous” et “time barred.” D’où son interrogation: “Pourquoi l’État, par le biais de l’Attorney General, a accepté de puiser Rs 15 M de l’argent des contribuables  pour payer Raj Dayal, un membre du MSM?”

D’autant, rappelle-t-il, que l’actuel Attorney General Maneesh Gobin a été l’avocat de Dayal par le passé. Selon lui, si le gouvernement a permis que, malgré le désaccord du State Law Office, cette affaire soit portée devant le Tribunal de Médiation, c’est parce qu’il craignait que Raj Dayal soumette sa démission. Ce qui aurait inévitablement provoqué une élection partielle que le gouvernement ne souhaite pas, estime le leader du PTr, qui dit que “le Premier ministre doit venir donner des explications à ce sujet.”

Lors de cette conférence de presse, Navin Ramgoolam a aussi évoqué les attaques israéliennes contre les Palestiniens. Attaques qu’il condamne avec force.

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