Consommation: Planifier son budget pour ne pas se ruiner

Avec les promotions diverses de fin d’année, et les offres les unes plus alléchantes que les autres, grande est la tentation de se laisser aller à une frénésie d’achats qui, au final, pourront coûter cher. Pour guider les consommateurs mauriciens, Denis de Spéville, président de l’Association pour la Protection des Emprunteurs Abusés (APEA), donne quelques pistes permettant de faire des choix plus avisés.
Établir d’avance son budget est un des meilleurs moyens pour ne pas se retrouver à court d’argent. C’est le premier point avancé par Denis de Spéville. D’autant plus que, souligne-t-il, certaines dépenses sont prévisibles : “En cette période de fin d’année, tout le monde sait qu’il y a une rentrée d’argent supplémentaire, avec le paiement du 13e mois. On sait, également, bien à l’avance qu’on a des cadeaux à offrir. Il faut donc mettre sur papier ses dépenses pour cette période”. En préparant son budget, ce sont les dépenses courantes (factures, nourriture, transport, etc.) qui doivent d’abord être prises en considération. “C’est après qu’on envisage les autres dépenses, comme l’achat des cadeaux, ou autres”, conseille le président de l’APEA.
Crédit.
Dans la mesure du possible, il vaut mieux éviter l’achat à crédit qui, s’il est effectué sans avoir au préalable pris en considération son “cash flow”, comporte de grands risques. Les achats à crédit ou à tempérament sont également à proscrire avant d’avoir d’abord bien pris connaissance des conditions de vente qui y sont attachées, comme le taux d’intérêt perçu ou le montant total du paiement par mensualités. “Demandez au vendeur de mettre par écrit les conditions de remboursement, et ne vous pressez jamais pour signer. Attendez un autre jour pour conclure”, insiste Denis de Spéville, “d’autant plus que le client est roi. Il doit être traité comme tel. On ne peut pas presser un client à conclure un achat.”
Denis de Spéville suggère ainsi de n’acheter à crédit que des articles qui prendront de la valeur, par exemple des meubles de bonne qualité. On peut aussi oser prendre un cadeau à crédit pour son conjoint, si ce cadeau sera également utile au reste de la famille. À oublier : les voyages, les déjeuners/dîners au restaurant, et tout ce qui est éphémère. “Si on a de l’argent liquide pour le faire, pourquoi pas ? Mais pas à crédit”, insiste-t-il.
Pour le président de l’APEA, le mois de janvier est souvent considéré comme “très long”. Il encourage ainsi particulièrement les parents à penser aux dépenses de la rentrée scolaire au moment où ils font leurs courses de fin d’année, et à mettre un peu de côté pour les imprévus. “C’est mieux de garder son argent à la banque pour plus de sécurité…”, explique notre interlocuteur.
Achats impulsifs.
En cette période de fêtes, il est souvent difficile de résister aux nombreuses offres des différentes enseignes devant lesquelles on passe. C’est pourtant ce qu’il faudrait savoir faire pour ne pas se retrouver dans une situation financière difficile. La fin du mois de décembre implique par ailleurs des présents à offrir et des repas sortant de l’ordinaire, en famille ou avec des amis. Pour éviter des achats impulsifs, Denis de Spéville propose d’établir une liste des personnes à qui l’on veut offrir des cadeaux, le type de présent qu’on veut leur donner, et de s’y tenir tout en restant ouvert aux nouvelles idées, si on veut suivre la tendance. Il recommande de faire une première tournée des magasins, pour voir ce qui est disponible par rapport à son budget, et de ne faire un choix définitif qu’une fois avoir pesé le pour et le contre. En toutes circonstances, pour les produits électroménagers et autres appareils électriques, il faut s’assurer qu’un service après-vente est proposé.
Dépenser selon ses moyens.
Nombreux sont les parents qui, pour Noël, sont confrontés au dilemme d’offrir à leurs enfants des cadeaux de la même valeur que ceux qui seront offerts à leurs camarades de classe. Les enfants évoquent et comparent souvent, en effet, les cadeaux qu’ils ont reçus à Noël. Pour que les parents n’aient pas à se sentir coupables n’avoir pu donner à leurs enfants LE présent qu’ils voulaient, et afin que ceux-ci ne se sente pas “inférieurs” aux autres, le président de l’APEA invite les parents à expliquer à leurs enfants le sens des vraies valeurs de Noël, et la raison pour laquelle ils n’ont pas eu les mêmes cadeaux. Il faut aussi les préparer à répondre aux questions de leurs amis. “Il ne faut pas s’endetter pour que son enfant ne perde pas la face devant ses camarades. On doit donner ce qu’on peut”, fait-il comprendre.
Denis de Spéville propose aux consommateurs de privilégier l’achat de livres ou de produits éducatifs, qui sont à des prix abordables, aux jeux électroniques ou électriques, qui peuvent parfois s’avérer dangereux (surtout s’ils ne sont pas adaptés à l’âge de l’enfant) ou défectueux, et qui seront vite mis dans un coin.
Attention aux trompe-l’oeil.
Depuis quelques semaines déjà, les magasins de l’île proposent diverses offres promotionnelles pour attirer leur clientèle. Denis de Spéville demande aux consommateurs de s’interroger sur la raison d’être de ces “promotions”, surtout qu’en cette période, les ventes sont invariablement en hausse. Pour lui, ces promos peuvent cacher des arnaques. Aussi suggère-t-il plutôt de profiter des soldes de janvier, et acheter des articles en fin de série qui, selon lui, sont souvent proposés à des prix plus avantageux.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -