CONSTAT—JARDIN DE PAMPLEMOUSSES ET MARCHANDS AMBULANTS : Tout un bazar !

J’ai éprouvé un sentiment de révolte et d’indignation quand j’ai lu sur LEMAURICIEN.COM un article, paru dans l’édition du Week-End du 10 novembre 2013, intitulé :
« Au Jardin de Pamplemousses : Des arbres abattus pour freiner les voleurs de tortues. »
Cela paraît comme une aberration. Comment peut-on prétendre freiner ou éviter des vols de tortues au jardin botanique de Pamplemousses en abattant des arbres qui ont été savamment plantés « à l’extérieur comme à l’intérieur du jardin ? »
L’argument de la direction à l’effet « qu’il est impératif que le jardin soit clairsemé pour éviter des vols » ne tient pas debout. Il est trop enfantin, trop médiocre pour y croire. Ne s’agirait-il pas plutôt d’un acte de vandalisme de la part de la direction et des Bois et Forêts ?
« Le Jardin Botanique de Pamplemousses est un des plus beaux jardins tropicaux au monde, un véritable Eden naturel. » C’est un joyau botanique dans le district de Pamplemousses/Rivière du Rempart. Il est un lieu d’attraction par excellence, non seulement pour les mauriciens mais aussi pour tous les touristes qui visitent l’Ile Maurice. Il est aussi devenu un lieu de recueillement et de commémoration pour beaucoup de personnes depuis qu’un Samadhi a été érigé en mémoire du père de la nation, Sir Seewoosagur Ramgoolam. D’ailleurs, feu Sir Seewoosagur fut un député de Pamplemousses durant plus de deux décennies ; et depuis le 17 septembre 1988, le jardin porte son nom – Jardin Botanique Sir Seewoosagur Ramgoolam. Donc, en tant que Premier ministre et député de Pamplemousses, Navin Ramgoolam a le devoir d’honorer ce jardin botanique, le protéger et veiller à ce qu’il conserve toute sa beauté naturelle.
Enquête approfondie
Le bureau du Premier ministre devrait mener une enquête approfondie pour trouver les responsables de la désolation causée par l’abattage de ces arbres historiques. Ceux trouvés coupables devront être congédiés immédiatement. Car cet acte de barbarie n’est pas une affaire qui concerne seulement les écologistes qui ont tiré sur la sonnette d’alarme, mais aussi le grand public mauricien. On a besoin de savoir : qui sont les responsables de ce massacre ? Qui sont ceux qui en ont profité ? D’où sont partis les arbres abattus ? Car l’abattage des arbres au jardin de Pamplemousses me rappelle les interventions que j’ai dû faire à travers les radios privées quand la Beach Authority avait fait abattre plusieurs filaos et des cocotiers à Pereybère. Pour justifier cet acte, le directeur de la Beach Authority avait alors prétendu que les filaos n’étaient pas bons pour les plages publiques. Cependant, face à ce raisonnement faux et médiocre du directeur de la Beach Authority, quelques habitants de Pereybère et moi-même, nous sommes allés chercher le vrai mobile de ce crime contre l’environnement. Les filaos et plusieurs autres arbres n’avaient-ils pas été sauvagement abattus pour faire plaisir au propriétaire d’un grand hôtel en face de la plage de Pereybère ? Ne voulait-il pas que ses clients étrangers (des touristes) puissent avoir une belle vue de la mer et contempler le soleil couchant à l’horizon, sans le moindre égard pour le bien-être d’autres touristes, baigneurs ou pique-niqueurs mauriciens ?
Nous pensons que le gouvernement Ramgoolam doit réagir ; il a grand intérêt à le faire au plus vite. Tout comme le ministre Abu Kasenally qui a courageusement décidé de « mettre de l’ordre » sur les plages, à Flic en Flac ; car nous sommes tous d’accord avec les défenseurs de l’écologie pour dire « qu’il faut que le Jardin Botanique de Pamplemousses » ou Jardin Botanique Sir Seewoosagur Ramgoolam « garde son cachet ».
Surenchère politique
« Le leader de l’opposition, Paul Bérenger, a de son côté lancé un appel au ministère des Infrastructures publiques pour que ce dernier débloque la somme de Rs 75 millions. Cela, afin de compléter les travaux à la gare Victoria et celle du Nord… »
Cette récente déclaration à la presse n’est tout simplement que de la surenchère politique, typique de Paul Bérenger… Pourquoi le ministre des Infrastructures publiques doit débloquer encore Rs 75 millions pour les marchands ambulants, alors que l’administration municipale semble avoir un plan d’action qui mérite d’être essayé ? Bérenger veut tout déranger. Il veut tout chambarder. Pourquoi n’aide-t-il pas l’administration municipale à dépister ces faux marchands ambulants saisonniers tels : (1) des enseignants qui deviennent marchands ambulants durant la période des vacances scolaires novembre-décembre ; (2) des employés municipaux qui prennent congé en décembre pour opérer comme marchands ambulants ; (3) des laboureurs municipaux qui dans l’après-midi deviennent marchands ambulants ; (4) des éboueurs municipaux qui sont aussi marchands ambulants ; (5) des commerçants qui emploient des personnes pour être marchands ambulants, au lieu de demander encore Rs 75 millions pour eux ? Depuis l’an 2000 le MAM ne cesse de demander au gouvernement central de lui prêter l’administration municipale, ne serait-ce que pour une année, pour qu’il transforme la Cité de Port louis, et en même temps, règle le problème des marchands ambulants dans la capitale.
La construction de la foire Cité Martial pour loger les marchands ambulants qui opéraient dans les rues de la localité a coûté des millions de roupies aux contribuables. Des millions de roupies ont été dépensés pour l’aménagement du Ruisseau du Pouce pour caser d’autres marchands ambulants ; ce site demeure toujours presque inoccupé. Par ailleurs, la municipalité de Port Louis a dépensé la somme de Rs 24 millions pour l’aménagement du Pont de Paris à Plaine Verte. Les contribuables de Port- Louis seraient intéressés de savoir à qui les étals du Pont de Paris ont été alloués. Quelle est la location mensuelle que ces bénéficiaires paient à la municipalité de Port Louis ? Payent-ils vraiment une location ? D’autre part, peut-on savoir, pourquoi ces étals sont restés inoccupés jusqu’à ce jour ?
Rs 24 millions de l’argent des contribuables
Deux emplacements de première qualité et d’une valeur inestimable, l’un à la gare Victoria, l’autre à la Gare du Nord, sont mis à la disposition des marchands ambulants qui semblent être toujours mécontents. La municipalité de Port Louis vient de dépenser encore Rs 24 millions de l’argent des contribuables pour aménager les deux sites. Que veulent-ils de plus, se demande le reste de la population mauricienne ? Veulent-ils prendre possession de toute la ville de Port Louis, s’interrogent les contribuables de Port Louis, les maraîchers, les propriétaires des magasins, les chauffeurs de taxi, les piétons entre autres bien pensants ?
Comme chef de l’opposition Paul Bérenger aurait bien pu, lors des débats sur le Budget, réclamer Rs 75 millions, même plus, pour aider les familles des régions défavorisées telles : Roche Bois, Batterie Cassée, Ste. Croix, La Cure, Tranquebar, Cassis, GRNO, Pte aux Sables, Pailles. Il aurait dû demander la création d’emplois pour les chômeurs qui habitent les régions susmentionnées, suite à la publication du rapport de la commission Justice et Vérité. Car ce rapport a mis le doigt sur la plaie… « Creoles are the last to be employed and the first to be retrenched ».
Au lieu de demander au ministère des Infrastructures de débloquer encore Rs 75 millions pour les marchands ambulants, Bérenger ferait mieux de méditer sur la déclaration de feu Père Roger Cerveaux sur le Malaise Créole : « Le créole n’a pas de backing ; il ne sait pas à quelle porte frapper quand il a un problème. »
Encore une fois, Paul Bérenger a tort sur le dossier des Marchands Ambulants. Rashid Beebeejaun a tort. Shakeel Mohamed a tort. Abdullah Hossen a tort. Ils ont tous tort. Tous les quatre font fausse route en essayant de tirer un avantage politique et (éventuellement communal) de ce problème épineux qui affecte tous les mauriciens, les PortLouisiens en particulier. Entre-temps, les Marchands Ambulants profitent pour tenir toute la ville et le gouvernement en otage.
Cela fait des années depuis que le MAM avait suggéré un ‘bi-partisan approach’ de la part du gouvernement, de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire pour trouver une solution au problème des marchands ambulants et, en même temps, restaurer le ‘ Law and Order’ dans la capitale. Le ‘bi-partisan approach’ aurait découragé toute tentative de ‘cheap political points scoring’ par les politiciens.
Tandis que presque tous les mauriciens se disent être écoeurés par l’intransigeance, l’égoïsme et la désinvolture des marchands Ambulants, Bérenger, le chef de l’opposition, vient réclamer encore Rs 75 millions pour leur donner d’autres infrastructures. Il ne réalise pas que le centre de Port Louis ne peut pas avoir trois marchés opérant dans un rayon de moins de 2 kilomètres. Donc, le plan de Paul Bérenger causera la ruine de tous les maraîchers du Marché Central. Ces derniers ne pourront pas faire face à la concurrence des Marchands Ambulants opérant à la Gare Victoria et Gare du Nord. En bref, Bérenger veut signer l’arrêt de mort de tous les maraîchers du Marché Central.
Au nom de la population mauricienne, je me permets de faire un appel au Premier Ministre, Navin Ramgoolam, pour qu’il prenne personnellement en main ce dossier. Il est le chef du gouvernement et il doit prouver qu’il est le seul maître à bord, ne cédant sous aucune pression politique, ethnique ou (communale.) Car si le chaos et l’anarchie s’y installent, le pays deviendra un brasier ; il sera alors ingouvernable. Par contre, tous les mauriciens veulent vivre dans la paix, la tranquillité, l’harmonie et le respect d’autrui.

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