CONSTRUITE AU COÛT DE RS 4,2 MILLIARDS : L’autoroute Terre-Rouge/Verdun fermée en attendant le rapport des experts

L’amélioration des conditions climatiques n’aura rien changé, ce week-end. Cela, même si le déblayage de la route était terminé depuis jeudi. Le tronçon Ripalles/Valton sur l’autoroute M2 Terre Rouge/Verdun reste fermé à la circulation jusqu’à ce que les experts de la firme sud-africaine ARQ Consulting Engineers donnent leur avis sur la situation. Les risques d’effondrements de la paroi demeurent, comme cela a été le cas avec les fortes averses de mardi dernier. Ce qui relance la polémique sur la construction de cette route ayant coûté Rs 4,2 milliards, fissurée sur le même tronçon Ripailles/Valton depuis cinq mois et qui attend les conclusions du rapport intérimaire des experts en vue de son éventuelle reconstruction.
Le tronçon Ripailles/Valton risque d’être interdit quelques jours encore à la circulation. Le temps pour les experts sud-africains, qui effectueront un premier constat lors d’une visite du site demain en compagnie du ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, d’analyser la situation et d’y effectuer d’autres tests pour évaluer le potentiel de risques et les mesures à adopter. Ce ne sera ainsi qu’à la lumière de ce rapport que les autorités pourront envisager ou pas de rouvrir la circulation aux automobilistes qui, depuis mercredi dernier, sont forcés de prendre des déviations autres que la bretelle spécialement aménagée depuis cinq mois sur le tronçon fissuré Ripailles/Valton pour arriver vers la capitale ou se diriger vers le Nord.
Pour cause, les conséquences désastreuses de l’effondrement – sur une trentaine de mètres – d’un important pan du mur et des tonnes de pierres et de terre du flanc de la montagne, recouvrant complètement les deux voies accessibles de cette portion de l’autoroute Terre-Rouge/Verdun, de même que la troisième voie fissurée et sur laquelle des travaux devraient être prochainement entrepris.
Produit dans la soirée de mardi, l’effondrement aurait pu être fatal si cette route était ouverte au moment où il est survenu, heureusement hors des heures d’ouverture entre 6h et 18h. En d’autres circonstances, la paroi qui s’est détachée aurait enseveli tout véhicule se trouvant sur la route et aurait pu causer des morts. 
Ces nouveaux dégâts sur le tronçon Ripailles/Valton relancent le scandale qu’ont suscité certains aspects dans la construction et le design de l’autoroute Terre Rouge/Verdun qui aura coûté quelque Rs 4,2 milliards, mais qui a dû être fermée pendant trois mois après les fissures découvertes en janvier dernier. La route, réouverte en avril dernier, suivant l’aménagement d’une bretelle de déviation de 475m à deux voies dans les deux sens, parallèle à l’autoroute existante au niveau où elle s’est effondrée, était un soulagement pour les 10000 automobilistes qui empruntent quotidiennement ce tronçon pour aller vers le Nord ou vers la capitale.
Ainsi, si la qualité des travaux effectués pour la construction de cette autoroute est douteuse, force est de constater que ce n’est pas uniquement la route qui fait craindre le pire, mais aussi le talus sur le côté. Lors d’une conférence de presse en début d’année, le géologue Prem Saddul faisait ressortir que toute le région entre Valton et Ripailles est constituée de cendres volcaniques et que toute construction sur un site qui en comporte encourt des risques de fissures à court terme. Par ailleurs, si les fortes averses sont responsables des éboulements de mardi dernier à Ripailles/Valton, en mai dernier, Week-End faisait état d’une mauvaise surprise qu’a eue un automobiliste qui empruntait ce tronçon, avec un bloc de pierre dévalant la pente surplombant la route pour franchir la grille de protection et atterrir devant sa voiture qu’il a heureusement pu stopper à temps. Or, ce jour là, il ne pleuvait pas. Ce qui fait dire à certains experts que les dangers sur la route Terre Rouge/Verdun n’ont pas fini d’être évalués.
Pour des experts contactés par Week-End, cette situation découle du fait que le drainage de la paroi n’est pas suffisant. “Du coup, trop d’eau s’accumule dans la terre, la faisant perdre sa cohésion. Ce qui aurait ainsi provoqué les éboulements de mardi dernier”, expliquent-ils. Ils notent également que si un peu plus bas sur le même flanc, des tuyaux de drainage ont été installés dans la paroi bétonnée, ces tuyaux, pas assez longs, ne sont pas assez profondément ancrés. D’où leur avis que d’autres éboulements risquent de survenir sur cette route bientôt. D’autant que la paroi résiduelle, disent-ils, est très abrupte et peut être sujette aux mouvements. Selon eux,  il est évident qu’il faudra retravailler la pente et la ramener à 20°–30°, pour la rendre plus douce. Pour ce faire, il faudrait, selon les experts, des travaux d’excavation comme ce qui se fait en face sur le même tronçon.
Il reviendra ainsi aux experts sud-africains de déterminer les risques potentiels sur cette route destinée à alléger la circulation au niveau de l’autoroute M1 et l’entrée sur la capitale. Ayant effectué des  tests géotechniques sur l’axe Terre-Rouge /Verdun, ces experts devront, par ailleurs, soumettre, cette semaine, leur rapport intérimaire concernant les fissures sur ce tronçon, survenues depuis cinq mois. Leurs recommandations sont attendues pour déterminer la viabilité de cette route qui faisait jusqu’à récemment la fierté de l’ancien régime. 

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