CONSULTATIONS PRÉBUDGÉTAIRES : SAJ, « Évitons le surendettement »

Le Premier ministre et ministre des Finances, sir Anerood Jugnauth, qui a rencontré les fédérations syndicales hier après-midi à l’occasion des premières sessions de consultations prébudgétaires, a fait une mise en garde contre une hausse excessive de l’endettement du pays. « Le pays est déjà terriblement endetté, nous avons dépassé le seuil fixé et si nous continuons ce sera la misère noire pour la population », a-t-il lancé en indiquant que les institutions internationales telles la Banque mondiale et le FMI suivent la situation de près.
Le grand absent de la séance de consultation avec les syndicats a été Rashid Imrith qui a, lui aussi, entamé une grève de la faim pour dénoncer les défaillances du rapport PRB.
Le Premier ministre a d’entrée rappelé l’attention qu’il a accordée dès le début de son nouveau mandat comme Premier ministre au pouvoir d’achat. « J’ai toujours accordé beaucoup d’attention au pouvoir d’achat qui donne une indication de l’évolution de la société ». C’est dans le but de remédier à la dégringolade du pouvoir d’achat que dès son arrivée au pouvoir en décembre 2014 une série de mesures ont été introduites par son gouvernement, ce qui a coûté un total de Rs 14,5 milliards. Il a cité notamment la décision de porter les pensions destinées aux pensionnaires, veuves et handicapés à Rs 5 000 et d’octroyer une augmentation salariale de Rs 600 across the board, ce qui a nécessité des dépenses de l’ordre de Rs 9 milliards en 2015. L’augmentation salariale qui est entrée en vigueur au début de cette année a coûté quelque Rs 2,5 milliards au pays alors que la mise en oeuvre du rapport du PRB coûtera Rs 3 milliards au gouvernement. Sir Anerood Jugnauth a également énuméré les autres mesures sociales prises par son gouvernement, notamment l’introduction d’un tarif d’électricité réduit pour les familles qui consomment moins de 65 kWh, les subventions de Rs 300 M pour les frais d’examens des élèves en SC et HSC et Rs 285 M additionnelles pour les plus démunis. Ajouté à cela, dit-il, il y a les subsides accordés sur le riz, la farine et le gaz ménager, estimés à Rs 800 M, et le transport gratuit qui coûte Rs 1,2 milliard à l’État.
Pour le Premier ministre, il ne peut y avoir de croissance économique sans productivité et discipline. Il a insisté sur l’importance de faire grossir le « gâteau économique national » afin de pouvoir effectuer par la suite une distribution équitable.
Sir Anerood Jugnauth a plaidé pour des revendications raisonnables, réalistes et responsables. Le gouvernement ne peut payer plus que ce dont il dispose, insiste-t-il. « Le pays est déjà terriblement endetté et nous avons déjà dépassé le seuil. Si nous continuons sur cette voie ce sera la misère noire pour la population ». Il a fait un bref retour sur la situation qui prévalait en 1982. « La population m’avait fait confiance et nous avons fait ce qu’il fallait pour mener le pays vers le progrès et la population avait connu le bonheur. Le miracle économique ne s’est pas produit en une année. Cela a pris quelques années. L’ensemble de la population avait consenti à faire les sacrifices nécessaires, sans cela nous n’aurions pas réussi le miracle économique ». SAJ soutient que « si nous faisons ce qu’il faut, le deuxième miracle économique est réalisable ».
Le Premier ministre a annoncé le démarrage de plusieurs projets de développement qui entraîneront la création d’emplois. Toutefois, dit-il, le gouvernement ne pourra répondre à toutes les revendications syndicales. Tout dépendra de la situation économique et des revenus de l’État. On ne peut pas dépenser plus que les revenus. « Si nous faisons cela nous allons vers la mort ».
SAJ a finalement affirmé avoir écouté « mo camarade Paul pour revenir sur le champ de bataille politique afin de sortir le pays  de la pourriture dans laquelle l’ancien gouvernement l’avait placé ». « J’espère que nous sommes tous conscients de nos responsabilités et devant l’avenir du pays et que chacun ne regarde pas que ses intérêts personnels. Je voudrais terminer ma carrière avec fierté », a-t-il conclu.

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