CONTES EN FÊTES: « Diyas », quand la lumière pérennise le patrimoine

« Diyas, les lampes éternelles » est la dixième histoire que publie l’auteur mauricien Amarnath Hosany aux éditions Bartholi à la Réunion et fait partie de la collection Contes en fête. L’histoire illustrée par la Française Véronique Massenot raconte celle des diyas, les lampions locaux faits de terre qui transcendent les temps et le développement qui l’accompagne. Il a été lancé vendredi soir à l’Institut Français de Maurice (IFM).
« Diyas, les lampes éternelles » raconte l’histoire du jeune Ramu, un habitant de Terre-Rouge qui dès l’enfance rejoint son père dans son atelier de poterie pour fabriquer les diyas. Il raconte comment au fil du temps ces petites lampes de terre perdent de leur éclat pour être remplacées par des lampes électriques de plus en plus sophistiquées avec pour conséquence la fermeture de l’atelier de Ramu. Le jeune lecteur suit ainsi le parcours de Ramu et son retour vers la fabrication des lampes traditionnelles. Ce conte évoque un aspect de l’histoire de Maurice.
Pour l’auteur, c’est la nostalgie d’un temps. « C’est une histoire à laquelle je pense depuis quelque temps. Je suis très nostalgique », dit-il. Ainsi, après la publication d’un premier conte, Le Flamboyant, dans la collection Contes en fête que son éditeur lui propose, Amarnath Hosany se penche sur le deuxième. Il travaille de nouveau en collaboration avec l’auteure et illustratrice française Véronique Massenot. M. Hosany indique que c’est vers mai dernier qu’il a soumis l’histoire pour approbation par la maison d’édition.
Commence alors le travail de l’illustratrice. Comment se passe une collaboration avec un auteur ? « C’est le texte qui prime et puisqu’Amarnath et moi avons déjà travaillé ensemble, c’est un plus ; cela renforce la collaboration », fait ressortir l’illustratrice. À Amarnath Hosany d’ajouter : « Il y a eu plusieurs échanges entre Véronique, l’éditeur et moi-même ».
Véronique Massenot débute alors ses recherches sur la fête de la Divali et la fabrication des diyas. Internet en sera une clé. « On y trouve beaucoup d’informations et aussi des vidéos mettant en scène des potiers traditionnels, par exemple. Je me suis aussi beaucoup documentée sur les autres aspects de la vie du petit garçon… Ce n’est que par la suite, en me promenant dans le quartier indien à Paris, que j’ai vu des diyas en terre. J’en ai bien sûr acheté », confie Mme Massenot au Mauricien. Sa tâche était « de trouver des images qui accompagnent la lecture et qui suscitent l’intérêt des enfants, qu’ils aient envie d’ouvrir le livre. L’illustration, c’est dire les mêmes choses que l’écrit mais avec des formes et des couleurs. Il y a beaucoup de tendresse dans les textes d’Amarnath que j’essaie de transposer dans les images, les expressions faciales… J’ai utilisé du pastel sec pour donner du volume et de la profondeur aux visages que j’ai découpés ensuite », souligne notre interlocutrice qui a choisi un mélange de techniques pour répondre aux exigences de sa tâche. Utilisation du papier imprimé pour confectionner les chemises de ses personnages ou les saris, fabrication de ses propres tampons à partir de gommes pour constituer un motif… Ses images sont d’un style naïf. Beaucoup de relief à travers le collage. Des couleurs vives aussi. De quoi attirer les tous petits, et pourquoi pas les grands.
Une exposition des illustrations originales de « Diyas, les lampes éternelles » est en cours à l’IFM à Rose-Hill. L’exposition prend fin ce jeudi.
Le conte est en vente en librairie à Rs 350.

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