COOPÉRATION RÉGIONALE, A 24 h de l’ouverture : Le 4e sommet de la COI aux Comores reporté

La décision a été prise de reporter le 4e sommet de la Commission de l’océan Indien (COI), prévu pour ce week-end aux Comores. La raison principale découle de la catastrophe aérienne survenue au Nord du Mali hier, ayant coûté la vie aux 116 passagers du vol d’Air Algérie, dont faisaient partie 51 Français. Le président de la république française, François Hollande – qui devait faire le déplacement dans cette partie de l’océan Indien à l’occasion de ce sommet régional – a donc pris la décision de rester à Paris pour suivre de près le déroulement des travaux de la cellule de crise, installée au Quai d’Orsay, pour mener l’enquête sur la cause de cette nouvelle catastrophe aérienne, la troisième en l’espace d’une semaine dans le monde. La réunion du conseil des ministres de la COI, prévue ce matin, devait entériner le report du sommet à une date ultérieure, devant être annoncée après consultations au plus haut niveau.
Selon les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources diplomatiques aux Comores, la question du renvoi du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI avait été évoquée une première fois jeudi soir avec la confirmation du lourd bilan pour la France dans la disparition des radars de l’appareil affrété par Air Algérie, un MD-83 de Swiftair, au décollage du Burkina Faso. L’annonce du report de la visite du président François Hollande avait été à la base de ces échanges diplomatiques.
Dans un premier temps, les consultations sur les différentes options devaient engager les ministres des Affaires étrangères de Maurice, des Seychelles et de Madagascar en présence du secrétaire général de la COI, Jean-Claude de l’Estrac, qui sont déjà aux Comores. Par la suite, le chef de la diplomatie malgache s’est entretenu avec son homologue des Comores, pays organisateur du sommet. La décision de principe du report de ce 4e sommet avait été acquise avec la tenue d’une réunion formelle du conseil des ministres ce matin.
Mais avant l’ouverture de ces délibérations ministérielles, le secrétaire général de la COI devait être reçu en audience par le Président de la République des Comores, Ikililou Dhoinine, afin de passer en revue la nouvelle situation d’urgence justifiant le chamboulement du programme de travail du sommet de la COI de ce week-end. De son côté, avec la confirmation de la décision, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui s’apprêtait à se rendre aux Comores par un vol spécial demain, devrait annoncer l’annulation de cette mission à la sortie du conseil des ministres au Treasury Building en cours d’après-midi, alors que cela constituait sa première mission officielle d’une série de quatre à l’étranger en sept semaines.
À Moroni, le conseil des ministres de la COI, qui prendra note du travail accompli par les Officiers de Liaison Permanents (OLPs) dans les différents États membres, devra également émettre un message de solidarité en faveur des parents des victimes du crash aérien d’Air Algérie au Nord du Mali hier. Ce matin, aucune date n’avait été arrêtée pour le prochain sommet devant se dérouler aux Comores.
Le report de la visite de François Hollande est ressenti de manière plus profonde à La Réunion, où il était attendu aujourd’hui. Le site internet Clicanoo.re fait état de la déception devant la tournure des événements en faisant ressortir : « La visite programmée aujourd’hui et demain dans notre département s’inscrivait en fait dans le cadre de son voyage aux Comores pour le sommet des chefs d’État des pays de la COI. Il voulait profiter de son passage dans le sud de l’océan Indien pour faire d’une pierre deux coups. Tout est tombé à l’eau. Malgré lui. »
Le renvoi du sommet de la COI devra permettre aux Etats membres de revoir leur copie par rapport à deux dossiers susceptibles de provoquer des remous. D’abord le projet de transformer la Commission de l’océan Indien est contesté de manière catégorique par les Comores et, ensuite, le projet d’échanges d’informations en matière de sécurité ne fait pas encore l’unanimité. C’est en effet ce qu’indiquent des sources ministérielles aux Comores.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -