COOPÉRATION RÉGIONALE:  Innovation et partage d’idées créatrices, selon Jean-Paul Adam

Invité d’honneur au dîner annuel de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) tenu vendredi à l’hôtel Intercontinental, le ministre des Affaires étrangères des Seychelles Jean-Paul Adam a plaidé pour l’innovation et le partage d’idées créatrices entre les îles du sud-ouest de l’océan Indien afin de pouvoir relever les défis du développement et surtout trouver des éléments de réponse à la crise économique mondiale. Jean-Paul Adam a insisté sur l’amélioration des liens d’échanges interîles dans les domaines du commerce et des transports, du tourisme, des nouvelles technologies de l’information et de la communication et des énergies renouvelables.
« Quand on ne dispose que de ressources naturelles limitées, les idées deviennent elles-mêmes de précieuses ressources », dira le ministre des Affaires étrangères seychellois en référence au projet d’exploitation commune du plateau continental par les Seychelles et Maurice. Un projet qui, a-t-il souligné, « illustre une vision partagée du développement et le bénéfice d’une ressource partagée » et qui va créer un nouvel espace pour le développement de ces deux économies insulaires. Transposant cette coopération sur une plus grande échelle, Jean-Paul Adam a soutenu que les îles membres de la Commission de l’océan Indien (COI), « dans un monde ébranlé par des vagues successives de crises économique et financière », ont tout intérêt à coopérer au lieu d’entrer en compétition. C’est ce à quoi s’attellera la COI sous la présidence seychelloise, a indiqué Jean-Paul Adam.
Le ministre a estimé qu’il y a des actions à différents niveaux et des moyens nouveaux et novateurs à explorer pour rapprocher davantage les îles du sud-ouest de l’océan Indien. « Nous devons améliorer davantage nos liens d’échanges surtout dans les domaines du commerce et des transports, à la fois pour nous protéger de la crise lorsque cela s’avère nécessaire, et nous épanouir en période d’essor », a-t-il observé. Le ministre pense que les pays voisins doivent élaborer une politique régionale de transport aérien de la COI et a annoncé, dans la foulée, que les Seychelles oeuvreront pour l’organisation d’une réunion spéciale de tous les décideurs politiques, du secteur privé et des exploitants aériens afin d’élaborer une stratégie touristique régionale plus avantageuse pour tous.
Corridor maritime
Jean-Paul Adam recommande des mesures plus énergiques pour développer les échanges commerciaux, notamment au niveau du transport maritime afin que les îles ne soient pas tributaires des aléas des grandes compagnies maritimes. Il a souhaité que le projet de corridor maritime de la COI soit concrétisé. Le ministre considère également qu’il faut explorer des moyens nouveaux pour relier les îles, en particulier dans les domaines des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et demande, par ailleurs, que de nouvelles options soient étudiées dans le domaine des énergies renouvelables du fait de la persistance de la crise énergétique mondiale. Il a laissé entrevoir sa préoccupation devant la montée des prix des produits de première nécessité et a exhorté les hommes d’affaires et commerçants de la région à se pencher sur les voies et moyens de réduire le fardeau des populations des îles.
L’invité d’honneur de la MCCI a fait état dans la première partie de son intervention de la résilience des économies mauricienne et seychelloise face aux turbulences économiques, affirmant que le succès qu’ont connu les deux îles repose sur le partenariat effectif gouvernement/secteur privé. Jean-Paul Adam a parlé des problèmes économiques des Seychelles dans le sillage de la crise de 2008 avec une dette publique atteignant 180 % du Produit Intérieur Brut du pays, des problèmes d’importation de carburant et des inefficiences au sein de l’économie. Avec le soutien du Fonds Monétaire International et des bailleurs de fonds mais surtout grâce à des mesures domestiques fortes, les Seychelles ont pu renverser la vapeur, ramenant le montant de la dette en pourcentage du PIB à 76 %, enregistrant une croissance de 4,6 % en 2011.
« Many challenges lay ahead for Seychelles ; not least of them is the continued reliance on external imports and trade, and relative lack of diversification ou our economy », a déclaré le ministre. Mais en cherchant les réponses à ces défis, les autorités seychelloises, a-t-il affirmé, sont convaincues qu’elles doivent se tourner vers les îles voisines et la région pour dégager et partager des idées novatrices.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -