COOPÉRATION RÉGIONALE : Pirates, une escouade du CCID à Djibouti bientôt

Depuis le transfert sous haute surveillance vendredi des 12 présumés pirates somaliens, les responsables du Central CID, chargés de cette enquête pour le délit d’« Attempt at Piracy Attack » sous la Piracy and Maritime Violence Act de 2011, ont pris la décision de consigner la version officielle des militaires français affectés à bord de la frégate française, Le Surcouf, exécutant l’ordre d’arrestation des suspects au large des côtes de la Somalie. D’autre part, les douze ressortissants somaliens, qui sont placés en cellule à l’Alcatraz Detention Centre, devaient comparaître aujourd’hui devant la magistrate S. Cunden pour la reconduction en cellule policière pour les besoins d’enquête.
En principe, les limiers de la Special Piracy Cell sous la supervision des assistants commissaires de police Pregassen Vuddamalay et Heman Jangi, devront se rendre successivement à Djibouti et à Madagascar pour procéder à l’audition des militaires français, dont le commandant de la frégate Le Surcouf. Les dépositions de ces témoins seront axées sur les circonstances qui les ont poussés à mettre le cap sur la zone d’attaque de pirates le 5 janvier dernier et les événements entourant l’arrestation de ces ressortissants somaliens.
À ce stade, très peu d’indications sont disponibles quant au calendrier de l’audition de ces témoins à charge en raison du mouvement de leurs affectations militaires. Aucune des sources policières approchées par Le Mauricien n’a voulu confirmer si le capitaine et les membres d’équipage du navire marchand MSC Jasmine seront entendus quant au déroulement de l’attaque des pirates à quelque 240 milles nautiques au large de la Somalie le 5 janvier.
Aux termes de l’acte d’accusation déposé, samedi dernier, devant le tribunal de troisième instance de Port-Louis, vers les 14 heures 10 (heure de la Somalie), le 5 janvier, le MSC Jasmine se trouvait à quelque 240 milles nautiques de la Somalie, soit à 392 milles nautiques à l’Est-Nord-Est de Mogadiscio quand ont surgi la douzaine de pirates à bord d’un skiff. Face à l’imminence de la mise à exécution d’une attaque dans cette partie de l’océan Indien infestée de pirates, des membres de la sécurité à bord du cargo devaient déclencher deux fusées éclairantes en guise d’avertissement.
Les présumés pirates somaliens ne devaient pas pour autant abandonner leur attaque. Ils firent feu en une dizaine d’occasions contre le MSC Jasmine, notamment en direction de la poupe en vue de ralentir la progression du navire. Ils ont également fait usage d’une Rocket Propelled Grenade, qui n’avait pu atteindre le navire marchand.
Face à la tactique adoptée par les membres d’équipage du MSC Jasmine pour endiguer cette attaque, les pirates ont dû jeter les armes. Presque au même moment, des militaires américains à bord du USS Halyburton, alertés par un SOS du MSC Jasmine, devaient se pointer sur les lieux à bord d’un hélicoptère en attendant l’arrivée de renfort, la frégate française Le Surcouf et un avion militaire allemand faisant partie de la flotte de l’OTAN luttant contre les actes de piraterie dans cette partie de l’océan Indien.
Avec les Statements de ces militaires étrangers, il ne fait aucun doute que des assignations à témoin devraient leur être servies quand le procès des présumés pirates somaliens sera appelé formellement devant le tribunal spécial, présidé par le juge Pritviraj Feckna au cours du mois prochain.
D’autre part, des suspects somaliens, qui ont déjà bénéficié des services d’hommes de loi sur ordre de la magistrate Cunden selon la formule de Counsel in Forma Pauperis, ont déjà été interrogés par les enquêteurs du Central CID. Invariablement, ils rejettent les accusations de piraterie portées contre eux et soutiennent qu’ils étaient engagés dans une campagne de pêche au moment des faits.
Avec le reste des interrogatoires complétés dans les jours à venir, les ressortissants somaliens ont comparu une nouvelle fois en Cour de Port-Louis pour la reconduction en cellule policière. Après les premiers jours, ils seront transférés à la prison centrale de Beau-Bassin le temps que le procès formel soit instruit.

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