COROMANDEL: La municipalité envisage de servir un ordre de démolition

L’effondrement d’un mur au Morcellement Hermitage à Coromandel a mis en lumière les craintes exprimées depuis plusieurs mois par les habitants concernant des travaux de terrassement dans cette région. Malgré le Stop Order servi par la municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill, les travaux se poursuivent toujours sur la berge gauche de la GRNO. Les habitants demandent à ce que le promoteur prenne des mesures correctives et que cessent les travaux. « Nous envisageons un avis légal pour des poursuites contre le promoteur », soutient pour sa part Norbert Froget, le maire de BB/RH.
Les officiers du ministère de l’environnement, du département des Bois et Forêts, de la municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill ainsi que le maire ont effectué une site visit ce matin au Morcellement Hermitage à Coromandel pour constater pour la deuxième fois l’ampleur des dégâts après l’effondrement d’un mur dans cette ruelle suite à des travaux de terrassement. En effet, dans la nuit de dimanche à lundi, vers 2 h du matin, un mur s’est effondré à la rue Maxime Boodoo, ne faisant aucun dégât majeur mais obstruant le passage. Le dégagement de cette voie est un véritable casse-tête pour les autorités compétentes vu les risques encourus avec les travaux. Les autorités compétentes se penchent actuellement sur des solutions pour remédier à la situation. « On va faire tout ce qu’il faut afin d’assurer la sécurité des habitants », soutient Norbert Froget. Les habitants, eux, déplorent qu’il ait fallu en arriver là pour que la municipalité réagisse. Ceux présents ce matin ont interrogé le maire sur la réaction tardive de ses officiers. En effet, depuis décembre 2011, les habitants évoquaient les risques liés aux travaux de terrassement. De nombreuses correspondances ont été envoyées à la municipalité ainsi qu’une pétition dans laquelle ils réclament un “assessment” de la situation, craignant le risque de glissement de terrain, sans compter les doléances au poste de police de Coromandel. « Depuis le début de ces travaux, notre vie est devenue un enfer. Nous sommes exposés à la poussière. Les conditions dans lesquelles sont faits ces travaux nous ont toujours alertés », soutiennent-ils.
Répondant aux questions des habitants, la municipalité se défend. « Aucun permis n’a été délivré pour ces travaux », soutient-on. Dans son édition du vendredi 13 juillet dernier, Le Mauricien évoquait d’ailleurs les plaintes enregistrées au Forestry Service et au ministère de l’Environnement, soulignant qu’aucun permis n’a été octroyé à Hans Rooplall Beerjeraz, le promoteur des travaux et propriétaire du terrain.
« Inacceptable »
« Un stop order a été servi (NdlR : le 23 juin dernier) au promoteur à cet effet », soutient pour sa part Norbert Froget. Or, toujours dans notre édition du vendredi 13 juillet, Me Yousuf Mohammed, avocat de Hans Rooplall Beerjeraz, soutenait qu’une lettre a été adressée à la municipalité soutenant que le Stop notice émis par celle-ci à l’égard de son client n’avait aucune raison d’être. « Mon client, qui a l’intention de vendre son terrain, est parfaitement en droit de le nettoyer et le niveler », soutenait-il, ajoutant que la municipalité n’a pas répondu à ce courrier. Or, ce matin, interrogé par la presse, le Chief Executive, Jay Mulloo, a soutenu que « la municipalité a répondu à Me Mohammed ». Cependant, il s’est montré réticent à divulguer les détails concernant la date d’expédition et les raisons avancées par la municipalité pour justifier le Stop Order. « Un Stop Order certifie l’arrêt de travaux immédiat sur les sites », soutient le maire.
Or, plus loin, à proximité de la berge gauche de la Grande-Rivière-Nord-Ouest (GRNO), des pelleteuses et des tractopelles étaient à l’oeuvre ce matin « sous l’oeil impuissant du maire et des officiers de la mairie », notent les habitants. « C’est inacceptabl que les travaux se poursuivent toujours alors qu’un Stop Order a été émis. Pourquoi est-ce que la municipalité ne demande pas immédiatement une injonction contre cela ? Pourquoi attendre encore et réfléchir à une autre solution ? » s’interrogent-ils. Pour leur part, les officiers du département des Bois et Forêts du ministère de l’Agro-industrie présents ce matin notent que le délai accordé n’a pas été respecté. « Nous envisageons des sanctions », soutiennent-ils. Rappelons que le département des Bois et Forêts a servi au responsable des travaux une notice lui accordant un délai d’un mois à compter du 6 juillet en vue d’enlever la terre et les pierres, illégalement déposées sur la berge gauche de la GRNO par des pelleteuses et des tractopelles.
« Le promoteur doit réparer ses dégâts », insistent les habitants. Pour sa part, outre les avis légaux, la municipalité de BB/RH envisage de servir une injonction. « Nous demanderons au promoteur d’enlever toutes ses structures et cela comprend également la démolition des murs. Parce que si une partie du mur s’est effondrée, rien ne nous indique que le reste ne cédera pas également. Cela représente un danger pour les usagers de la route », explique M. Froget. « Avant de procéder à la démolition, le promoteur devra présenter un dossier à la mairie soutenu par l’avis d’un ingénieur pour expliquer sa manière de procéder pour cela ».
Les officiers du ministère de l’Environnement soumettront également un rapport sur la situation.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -