COROMANDEL: Permis délivré au promoteur Beerjeraz pour la construction d’un “retaining wall”

La municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill a octroyé un Building and Land Use Permit (BLP) au promoteur Hans Beerjeraz pour la construction d’un mur de soutènement (retaining wall) répondant aux normes à Morcellement Hermitage, Coromandel. Cette structure viendra remplacer l’ancien mur de pierres d’une dizaine de mètres de haut qui avait été initialement érigé sans aucun permis des autorités et qui s’est effondré en août dernier. Le début des travaux est vivement attendu par les habitants, qui déploraient que ce chantier était devenu un lieu fantôme depuis novembre 2012.
Des travaux de terrassement sur un terrain en pente à la rue Maxime Boodoo avaient été entrepris par le promoteur Hans Beerjeraz en 2011. Un mur de pierres, d’une dizaine de mètres de haut, y avait été érigé en vue de contenir le sol, mais au fil des mois, celui-ci montrait des signes de faiblesse, des fissures et des brèches ayant été constatées sur différentes parties de la structure. D’ailleurs, une partie du mur a fini par s’écrouler le 20 août 2012 aux petites heures du matin, le jour de la fête Eid. Toutefois, il n’y a pas eu de blessé.
L’écroulement d’un pan de ce mur avait mobilisé le voisinage et des actions ont été entreprises dans un premier temps en vue de déblayer les débris et la terre de la rue Maxime ; il y a eu la démolition complète de la structure qui représentait une menace pour la sécurité des habitants. Dans un deuxième temps, il était question de la construction d’un mur selon les normes en vigueur, et qui plus est, adapté au sol dans cette partie de Coromandel, sujette à des glissements de terrain. Avec la pression de la municipalité et des autorités gouvernementales, le promoteur a par la suite entrepris les travaux pour préparer le sol en vue d’y ériger un mur de soutènement, tel que préconisé la firme d’ingénierie-civile Gibbs Mauritius, désigné par le promoteur. Des travaux de démolition ont débuté en novembre et se sont poursuivis jusqu’en décembre. Depuis, le chantier est resté désert et se transforme en piscine boueuse à chaque averse, donnant lieu à la prolifération de moustiques et autres bactéries.
Entretemps, Le Mauricien a appris que le promoteur, par le biais de la firme d’ingénierie, n’avait toujours pas soumis de plan ni les documents nécessaires pour la construction d’un retaining wall. Toutefois, avec le nouveau conseil de Beau-Bassin/Rose-Hill, le dossier a été repris en main et la municipalité, en février, a fait pression sur le promoteur pour la soumission des documents concernés, en vue de l’octroi d’un Building and Use Permit pour la construction du mur.
Il convient de rappeler que ce terrain — y compris deux autres au Morcellement Hermitage — a fait l’objet d’un rapport du ministère des Infrastructures publiques par des experts en matière d’ingénierie et de glissement de terrain, après des travaux d’épierrage et de terrassement ayant causé l’instabilité du sol. Sur le chantier, les ingénieurs ont aperçu plusieurs tas de rochers et constaté l’état instable du sol dans les pentes. Ils ont conclu que ces rochers et terres sont dans un « potentially unstable state » pouvant causer un glissement de terrain à tout moment, représentant un « serious hazard » pour les maisons avoisinantes. Devant l’urgence de la situation, le ministère des Infrastructures publiques a recommandé, entre autres mesures, d’enlever les rochers, de protéger les bases des murs adjacents contre l’érosion et de « profile the platforms to its safe slope that will not cause any ground movement when exposed to adverse climatic conditions ».
Les habitants, regroupés en collectif, espèrent que la construction du mur démarre au plus vite et misent sur le « sérieux » du promoteur pour qu’il n’abandonne pas le chantier. Dans une déclaration au Mauricien en septembre dernier, le promoteur Hans Beerjeraz avait donné l’assurance que « les travaux pour la démolition du mur débuteraient aussitôt que j’aurai mon Building and Land Use Permit de la municipalité de BB/RH ». Ceci pourra libérer la rue Maxime Boodoo, qui, à ce jour, est toujours obstruée par des barrages en tôle.

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