Coronavirus – Éducation : la nouvelle réalité des parents mauriciens

Les enfants motivés grâce aux réseaux sociaux. Être à la maison 24/7 pour se protéger du Covid-19 et en même temps surveiller et assurer l’éducation des enfants est la nouvelle réalité de milliers de parents mauriciens. Cette adaptation est parfois difficile pour ces parents qui, du jour au lendemain, se voient avec leurs enfants confinés à la maison. Si pour certains, les enfants ont raté trois semaines de classe, pour d’autres, les leçons particulières en ligne leur permettent de poursuivre leur apprentissage. Le fait d’être confiné avec ses deux enfants à la maison a changé le quotidien de ce cadre du gouvernement. Son fils, en Grade 11, qui fréquente un collège du gouvernement, s’appuie sur ses leçons particulières pour assurer ses études. « Il prend des leçons particulières et, depuis le confinement, il se connecte en ligne pour ses leçons avec ses enseignants. Il ne peut pas dépendre du gouvernement », explique ce parent, qui booste quotidiennement le moral de son fils. Pour lui, si ces enseignants n’avaient pas conçu un moyen pour que leurs élèves puissent continuer leurs études dans un moment pareil, il ne sait pas quelle serait la situation de son enfant aujourd’hui. Grâce aux moyens prévus par les enseignants à continuer les leçons particulières, ce père dit que son fils se connecte à une heure convenue par les élèves concernés. Les leçons durent une heure et demie et les devoirs sont envoyés par des réseaux sociaux spécifiques.

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Si son fils se voit dans une telle situation aujourd’hui, il est quand même content de passer plus de temps avec lui qu’auparavant. Mais de l’autre côté, il déplore que le gouvernement a pris « trop de temps » pour offrir des cours aux enfants et ajoute que nombreux sont ceux qui ne prennent pas de leçons particulières et n’ont pas une connexion à l’Internet chez eux. « Je crois que le gouvernement aurait pu présenter un plan d’études pour les enfants. Nous avons perdu trop de temps car trois semaines se sont écoulées », dit-il.

De plus, ce parent a aussi une fille, qui vient de terminer l’école secondaire et qui devait partir pour l’étranger pour ses études supérieures. Toutefois, cette jeune fille se voit à la maison en ce moment. « Nous sommes à quatre à la maison et nous nous couchons plus tard tous les soirs car nous passons plus de temps à faire autre chose », avance ce cadre. Par ailleurs, il ne cache pas son inquiétude pour sa fille qui doit aller étudier à l’étranger. Les universités, où elle a postulé, ne donnent « aucune réponse » en ce moment.
Enseigner ses enfants et les surveiller est une tâche « difficile » pour les parents dont les enfants sont de différents âges. Martine, une habitante de Baie-du- Tombeau, qui a quatre fils, porte un nouveau chapeau depuis que ses enfants sont à la maison.

Ayant un enfant qui est en Grade 2, son fils est totalement « coupé » de son apprentissage normal. « Nous avons entendu dire que des émissions seraient diffusées à la télévision pour les enfants mais cela prend trop de temps. L’enfant a déjà perdu trois semaines », dit cette mère désemparée, qui essaie tous les moyens pour que son enfant puisse continuer à apprendre malgré le confinement.

Le fait qu’elle ne regarde pas les chaînes de la télévision nationale corse encore le problème auquel elle fait face. « C’est un problème pour beaucoup de personnes », dit-elle. Toutefois, pour que son enfant ne soit pas pénalisé par rapport aux autres, elle dit avoir demandé des noms des sites Web à des enseignants pour que le petit puisse continuer son apprentissage. Alors que les programmes éducatifs seront projetés à la télévision, Martine soutient que ce sera « difficile » pour les parents ayant plusieurs enfants de regarder la télévision au même moment. « On aurait dû trouver un autre moyen car la plupart des personnes sont sur les réseaux sociaux », fait-elle ressortir.

Les réseaux sociaux sont, selon elle, « les meilleurs moyens » pour que l’enfant reste attaché à ses études. « Les enfants sont connectés sur Internet et s’envoient des messages. C’est le seul moyen pour qu’ils soient motivés », observe-t-elle. C’est lorsque les deux grands font la sieste, qu’elle parvient à s’occuper de ses deux autres plus jeunes enfants pour qu’ils apprennent. « Les enfants croient sou- vent qu’ils sont en vacances et quand je fais la classe avec eux, ils m’appellent Miss Maman », dit-elle en riant. Martine croit que le gouvernement « aurait dû donner un préavis aux écoles, leur indiquant que le confinement serait appliqué et ainsi donner l’occasion aux écoles à trouver des moyens pour que les enfants puissent continuer leur apprentissage ». Elle se dit ainsi « choquée » qu’il n’y ait pas eu de préparation à ce sujet. Son aîné, qui prendra part aux examens du School Certificate vers la fin de l’année, dépend des cours en ligne pour ne pas être « coupé » de ses études. Mais surveiller quatre enfants à la maison « n’est pas un travail facile » pour Martine

« L’environnement de l’école et celui de la maison sont différents et les enfants sont tellement distraits et préfèrent jouer que s’adonner à leurs études. Ils n’ont pas l’habitude d’être tous ensemble au même moment. Même pendant les vacances, certains sont à la crèche et d’autres ont des activités extrascolaires. Je dois trouver des moyens de gérer cette situation », dit- elle. Pour pouvoir garder ses enfants tranquilles, Martine dit préparer des gâteaux avec leur assistance. Et maintenant quitter la maison pour aller faire ses provisions semble aussi une « difficulté » pour elle étant donné qu’elle a des enfants en bas âge.

Le Home Schooling
Depuis que son fils Othniel est à la maison suite à la décision du confinement, Sissy n’y voit pas d’inconvénient. L’enfant, qui est en Grade 1 dans une école privée au nord du pays, continue sa scolarité normalement. « Son école pro- pose déjà un programme de Home Schooling. Donc, il y a un temps pour ses devoirs, pour regarder la télévision, entre autres. Il faut juste une petite organisation dans la journée », explique sa mère. Elle explique que l’école a établi ce programme depuis que les premiers cas de dengue et de gastro-entérite avaient été répertoriés à Maurice.

Les enfants, qui présentaient des symptômes de fièvre ou de toux, étaient appelés à rester chez eux. D’où la raison d’avoir mis en place le programme de Home Schooling, qui prouve son importance en ce moment. « Grâce à cette plateforme, les enfants de sa classe se connectent sur une application avec leurs enseignants où ils obtiennent leurs devoirs. Donc, ils ne ratent pas leurs leçons », dit-elle.

De plus, deux fois par semaine, les enfants passent aussi par des examens où ils doivent répondre aux questions de chez eux. Pour cet exercice, l’enfant ne doit pas être aidé par les parents afin de connaître son niveau du fait qu’il ne soit pas à l’école. Au niveau de la motivation de l’enfant, la mère avance que comme tous les enfants et les enseignants sont connectés en ligne, la motivation s’élève à 80%.

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