COUR INDUSTRIELLE—DÉPLACEMENT À PAMPLEMOUSSES: La CTSP s’oppose à la délocalisation

Dans une lettre au Chef juge, Bernard Sik Yuen, la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) s’élève contre le projet de délocalisation de la Cour industrielle de Port-Louis à Pamplemousses. Elle affirme que ce projet se fera au détriment des travailleurs du privé et propose le maintien d’une salle d’audience à Port-Louis et la délocalisation de cette cour à Pamplemousses pour la région du nord, à Flacq pour l’Est, à Rose-Hill pour le centre et Bambous pour l’Ouest.
« Ce sont les travailleurs du secteur privé qui en général ont recours à la Cour industrielle pour chercher justice et réparation. Avec ce projet de délocalisation de cette cour de Port-Louis à Pamplemousses, ce sont eux qui, en premier, vont en payer les graves conséquences », a soutenu la secrétaire de la CTSP, ce matin, lors d’une rencontre avec la presse à Port-Louis. Elle était entourée du président de la confédération syndicale, Reeaz Chuttoo, et des autres syndiqués de la CTSP.
Selon la syndicaliste, alors que la grosse majorité de la population réside dans les régions de Port-Louis et des Plaines-Wilhems, où sont concentrées la plupart des activités industrielles, commerciales, économiques et administratives de Maurice, il est aisé pour les travailleurs concernés d’aller à Port-Louis pour se rendre en cour. « Leur situation sera beaucoup plus compliqué avec la Cour industrielle à Pamplemousse », commente-t-elle.
« Ensuite, les travailleurs concernés, qui touchent déjà pour la plupart des salaires de misère, auront à faire davantage de frais de transport pour s’y rendre, car ils devront prendre au moins deux bus pour la plupart », ajoute Jane Ragoo.
« Le problème se corse quand on sait, d’abord, qu’un cas nécessite le déplacement du justiciable plusieurs fois sur de nombreuses années et qu’aucun employeur n’est légalement obligé de donner des facilités de “time-off” avec “full pay”, surtout à un travailleur qui le poursuit. On comprend aisément que cela va compliquer la vie du travailleur et qu’il risque de laisser tomber l’affaire en cour ».
Autre problème évoqué par la secrétaire de la CTSP : celui de la congestion routière. « On est tenu d’être généralement en cour à partir de 9 heures le matin. Mais qui pourra y être à l’heure le matin, alors qu’il faudra traverser les bouchons de Port-Louis à cette heure de pointe ? Les travailleurs concernés auront certainement des difficultés à se présenter à l’heure en cour et il y aura un fort risque que leur affaire soit rayée à cause de cette absence. Si nous sommes contre la délocalisation de la CI à Pamplemousses, nous soutenons un projet de régionalisation de la cour à Pamplemousses pour la région nord, à Flacq pour l’Est, à Rose-Hill pour le centre et Bambous pour l’Ouest, et même une à Souillac pour le Sud, mais avec le maintien d’un salle d’audience à Port-Louis », affirme Jane Ragoo.
« L’objectif de tout projet dans l’administration de la justice doit être de rendre cette justice davantage accessible à tous, surtout aux personnes vulnérable et autres victimes qui réclament réparation, et non le contraire », conclut la syndicaliste.

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