COUR : Les présumés pirates  en cellule jusqu’au 7 février

Les 12 pirates somaliens présumés ont comparu comme prévu jeudi après-midi devant la magistrate Nalini Senevrayar-Cunden. Ils ont été « remanded to police cell » une nouvelle fois jusqu’au jeudi 7 février. Comme il fallait s’y attendre, la police a objecté à ce que les prévenus soient remis en liberté. À noter qu’un seul des avocats commis d’office était présent. Ce dernier défendait l’accusé n° 5 et était accompagné de Me Suresh Phokeer.
Comme nous l’avions indiqué dans notre édition du 31 janvier, les 12 Somaliens sont accusés d’« Attempt at Piracy Attack » sous la Piracy and Maritime Violence Act de 2011. Selon l’acte d’accusation logé samedi dernier, devant le tribunal de troisième instance de Port-Louis, vers les 14h10 (heure de Somalie), le 5 janvier, le MSC Jasmine se trouvait à quelque 240 milles nautiques de la Somalie, soit à 392 milles nautiques à l’Est–Nord-Est de Mogadiscio, quand on surgi la douzaine de pirates à bord d’un skiff. Face à l’imminence d’une attaque dans cette partie de l’océan Indien, infestée de pirates, des membres de la sécurité à bord du cargo ont alors déclenché deux fusées éclairantes en guise d’avertissement. Ce qui n’aura pas découragé les accusés, lesquels auraient fait feu en une dizaine d’occasions contre le navire, notamment en direction de la poupe afin de ralentir sa course. Les pirates ont également fait usage d’une Rocket Propelled Grenade, qui n’a heureusement pu atteindre le navire marchand.
Face à la riposte des membres d’équipage du MSC Jasmine, les pirates ont finalement dû jeter les armes. Presque au même moment, des militaires américains – à bord du USS Halyburton, alertés par un SOS du MSC Jasmine – devaient arriver à bord d’un hélicoptère en attendant l’arrivée de renforts, en l’occurrence la frégate française Le Surcouf ainsi qu’un avion militaire allemand faisant partie de la flotte de l’OTAN luttant contre les actes de piraterie dans cette partie du globe. Les accusés ont été maîtrisés puis arrêtés.
Leur comparution jeudi s’est déroulée dans la salle d’audience n° 8 de la cour intermédiaire. Aménagée spécialement pour les procès instruits contre les pirates appelés à être jugés à Maurice, cette salle est dotée de deux détecteurs d’objets en métal, tels les armes à feu et autres objets tranchants. En outre, le box des accusés a été allongé, de sorte de pouvoir accueillir un plus grand nombre d’inculpés au cours d’un même procès.
Bien qu’elle siège toujours en cour de district, la magistrate Senevrayar-Cunden était sur le « bench ». Les accusés, présentés devant elle selon la procédure établie à Maurice, ont pu communiquer par le biais du traducteur Bare Osman, de nationalité somalienne. Était également présent un ressortissant kenyan, Said Sheikh Abdirahman, également traducteur en langue somalienne. Si ce dernier n’a pas eu à intervenir lors de l’audience, il le fait cependant probablement lors des interrogatoires menés par les enquêteurs mauriciens pour consigner les dépositions des prévenus en vue de constituer le dossier de l’accusation.
Les Somaliens portaient chacun un gilet de couleur orange sur lequel leur était attribué un numéro. Chacun était aussi muni d’un collier au bout duquel se trouvait une carte d’identification, portant photo, nom et numéro. Pour rappel, le plus jeune des accusés est âgé d’à peine 20 ans alors que le plus âgé a 45 ans. Quant aux autres, leur âge se situe entre 22 et 25 ans.

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