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COVID-19 : La vie en confinement

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COVID-19 : La vie en confinement

En cette période de confinement le quotidien des Mauriciens est chamboulé. Si chacun la situation à sa façon en s’occupant la crainte de manquer des denrées de base existe bel et bien tout comme celle d’être infecté par le virus. Des Mauriciens vivant dans différentes parties de l’île témoignent.

Gary Lan, 37 ans, Baie du Tombeau: “Le virus a traumatisé tout le monde”

“Le virus a traumatisé tout le monde. En tant que père d’une petite fille de 3 ans, j’essaie de gérer la situation tant bien que mal. J’ai peur pour elle. Nous nous faisons un devoir de suivre toutes les consignes et de rester à la maison sans jamais sortir. Heureusement pour nous, nous avons suffisamment de vivres pour les jours à venir. Mais ma bonbonne de gaz ne tiendra pas longtemps. Savoir que je vais devoir sortir de chez moi pour aller me réapprovisionner me terrifie. Et puis nous avons peur que les denrées de bases ne manquent à un moment ou un autre. On a toujours l’impression qu’on a attrapé le virus. Ça joue dans nos têtes.”

Yovana Hurry, 20 ans, Union Park : “Nous avons très peur”

“J’habite avec ma mère et ma soeur. Nous avons très peur de ce virus. C’est très grave ce qui se passe. De plus en plus de personnes sont infectées et on constate qu’il attaque une personne assez rapidement. Puisque nous n’avons plus accès au pain, nous nous contentons de biscuits. Nous essayons de nous occuper tant bien que mal avec la télévision et les jeux de société. Mais, plus important, nous prions quotidiennement pour que ce virus parte une bonne fois pour toute.”

 

Guy-Noël Clarisse, 32 ans, Curepipe

“Je crains aussi pour notre santé mentale”

“J’ai peur d’être contaminé même si je ne sors pas pour rien. Je crains aussi pour notre santé mentale à tous étant donné qu’on a coupé brutalement avec nos habitudes. Pour ce qui est des vivres, on a commencé à faire les courses quelques semaines avant que l’épidémie n’arrive chez nous. Le seul souci est le gaz ménager que je vais devoir aller trouver dans les jours qui viennent. On va cuire sur un foyer avec du bois en cas de problème. L’avantage du confinement est qu’on a le temps de se retrouver en famille. On en profite aussi, ma femme et moi, pour des choses qu’on fait pas souvent comme explorer de nouvelles recettes en cuisine.”

Farzana Badoorally, 45 ans, Pointe aux Sables : “J’ai peur pour mes proches”

“J’ai peur pour mes proches. Mon mari travaille encore puisqu’il est chauffeur, mes deux frères policiers risquent leurs vies tous les jours et mes parents sont âgés et diabétiques. Je suis également inquiète pour mon fils qui habite à Curepipe. Il nous manque. Sinon on reste à la maison, on respecte la loi, on fait comme tout le monde. On regarde la conférence de presse quotidienne pour mieux comprendre la situation dans notre pays. Je prie beaucoup pour qu’on puisse surmonter cette situation qui est très grave. Que Dieu nous protège.”

Christelle Joyekurun, 33 ans, Rose-Hill : “Ma plus grande peur est qu’il arrive quelque chose à mon fils”

“Je remercie Dieu que, dans un moment comme celui-ci, mon fils et moi sommes dans une maison et que nous avons de la nourriture. Mais, en tant que mère célibataire, ma plus grande peur est qu’il lui arrive quelque chose et que moi je reste en vie. Nous éprouvons des difficultés à nous à adapter aux nouvelles consignes comme par exemple ne pas s’embrasser. C’est également assez dur de ne pas parler avec ses voisins et amis proches.”

 

Ranjeet Chatooah, 62 ans, Cottage : “Nous devons garder espoir”

“C’est nécessaire de rester à la maison mais le confinement est difficile. Nous avions de la nourriture mais le stock diminue. Le lait de mes petits enfants aussi. Quant au virus, il infecte davantage de Mauriciens de jour en jour. Je suis tracassé pour ma famille. Il faut garder confiance et penser positivement. Même si nous avons peur, nous devons garder espoir que la situation va s’améliorer bientôt.”

 

 

Wenda Pepin, 40 ans, Bel Air

“Je ne dors plus”

“J’essaie de rester calme pour ne pas inquiéter mon fils de 12 ans. J’essaie de trouver des occupations pour ne pas y penser, mais ce n’est pas évident. De temps en temps j’angoisse et je ne dors plus. Je prends beaucoup de précautions, mais je sais que cela ne veut pas dire que suis à l’abri. J’ai surtout très peur pour tous ceux que j’aime en particulier pour mon fils et ma mère qui a déjà des soucis de santé. La situation me fait aussi beaucoup réfléchir sur les choses de la vie avec tous ces changements qui surviennent d’un coup. Je n’ai pas vraiment de difficultés pour l’instant mais si je n’arrive pas à me réapprovisionner d’ici quelques jours, il va définitivement me manquer des choses.”

Louis Gerard, 51 ans, Baie du Cap

“En tant que pêcheur je vis une situation très dure”

“Je suis pêcheur et je vis actuellement une situation très dure. Je suis stressé pour les jours qui viennent, quand les provisions que j’ai pu faire seront épuisées. Nous pêcheurs, percevons des allocations mais elles sont versées à la Development Bank of Mauritius. Pour toucher cet argent il faut aller à Port-Louis directement mais nous sommes en confinement. Le gouvernement devrait faire envoyer cet argent dans les banques commerciales afin que nous puissions nous assurer d’avoir de quoi tenir pendant le confinement. Ma mère a 76 ans et a le diabète, je suis actuellement très inquiet.”