COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Bill : Le PM persiste et signe !

Pravind Jugnauth aux syndicalistes hier : « Pou al de lavan avek sa bann proze de lwa la »

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Ashok Subron : « Le gouvernement fait la sourde oreille au Social Discontent et au Public Outcry au sein de la population »

Workers’ Rights Act : « The amendments target the very workers of essential services frontliners who have put their lives at risk during the COVID-19 curfew »

La tentative du Covid-19 Konversasyon Solider Collective d’obtenir un sursis à l’adoption du COVID-19 (Miscellaneous Provision) Bill et du Quarantine Bill pour de nouvelles consultations avec des Stakeholders a échoué. Recevant une délégation de représentants de ce collectif, hier en fin de journée au Treasury Building, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a apposé une fin de non-recevoir des plus catégoriques à la demande pour un gel des procédures enclenchées à l’Assemblée nationale, les débats prenant fin demain en début de soirée. La déception totale se lisait sur le visage de la délégation du COVID-19 Konversasyon Solider Collective à la sortie du Prime Minister’s Office. « Li pa pou sanz nanyen. Li pa le tann nanyen. Li pa pou diskit nanyen ek li pou al de lavan », laissaient entendre les syndicalistes après la rencontre au PMO.

« De par notre démarche, nous avions voulu faire comprendre au Premier ministre la profondeur du Social Discontent et du Public Outcry au sein de la population contre les dispositions de ces lois, notamment en matière d’atteintes aux droits démocratiques fondamentaux et aux droits acquis des travailleurs. Une façon de lui permettre de rectifier le tir car il n’était pas encore trop tard. Mais, il semble qu’il soit coupé de la réalité sur le terrain et il ne veut pas entendre la voix du Social Discontent que nous représentons », déclarent en substance les syndicalistes Ashok Subron et Rashid Imrith, ayant participé à la réunion.

Pour cette séance de travail, la partie gouvernementale, menée par le Premier ministre Pravind Jugnauth, comprenait le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, l’Attorney General, Maneesh Gobin et le ministre du Travail, Soodesh Callichurn. Lors des échanges, le chef du gouvernement aurait indiqué au sujet des amendements à la Workers’ Rights Act que « Business Mauritius inn avoy enn long lalis. Mo pa inn ekout tout. Me inn bizin pran enn parti ». Toutefois, les membres du collectif, dont la marge de manœuvre est restreinte par le couvre-feu sanitaire, n’arrivent pas à digérer pourquoi « the amendments target the very workers of essential services frontliners who have put their lives at risk during the COVID-19 curfew ».

Dans une communication officielle soumise au Premier ministre, le Covid-19 Konversasyon Solider Collective souligne d’emblée, avec force, que « the two bills as they stand, alter many fundamental rights, freedom, civil and political rights of citizens. These cannot be debated and enacted in the present circumstances of curfew. Prior massive participatory processes with citizens and the wide spectrum of social movements are needed before these kinds of legislative changes can even be contemplated ».

L’une des préoccupations majeures de ceux qui se présentent comme la voix du Social Discontent est que « the COVID (Miscellaneous Provisions) Bill, undermines several basic and fundamental rights of workers won after more than a century of harsh struggles. The combined aim of the workers related provisions in the Bill, proposed to use public funds to subsidise private enterprises, undermined several acquired rights ». Ces droits acquis lésés partent de la réduction du nombre de congés annuels à la protection « against abusive dismissal » en passant par l’élimination des heures supplémentaires dans le secteur manufacturier, la construction et l’hôtellerie.

Le Covid-19 Konversasyon Solider Collective, prenant à contrepied la thèse colportée par le gouvernement au sujet de la protection des employés, soutient que « as it stands, workers will in fact lose on three fronts: they will suffer massive prejudice in their livelihoods due to the suspension of many of their acquired rights; they will pay and subsidise the private sector with their money; and they will be massively made redundant ».

Les objections du collectif contre les nouvelles dispositions sous le couvert de COVID-19 s’articulent sur d’autres fronts, notamment l’Undermining des principes de base de la gestion des fonds publics et des réserves du pays à la Banque de Maurice. « We fear that dangerous dynamics have been unleashed which can even lead to bankruptcy of State and Nation. » « Tel a été le cas de la faillite en Grèce », ajoute Ashok Subron.

Les animateurs du COVID-19 Konversasyon Solider Collective regrettent que le projet de loi sur le COVID-19 ne contienne aucune disposition quant aux mesures sanitaires sur les lieux de travail avec l’Averment que « it appears that Sanitary measures have been ‘privatised and sub-contracted’ to Business Mauritius » ;
et les mesures à prendre par rapport à la problématique de la sécurité alimentaire à Maurice dans les mois à venir pour assurer les intérêts de ceux engagés dans le secteur informel de l’économie, des Self-Employed, des travailleurs migrants ou autres catégories vulnérables avec notamment l’introduction d’un Universal Minimum Grant ou « the demand for citizens to be exempted from public utility bills, like electricity, water, telephone & internet as well as service payments in the present social crisis period ».

Dans l’immédiat, le collectif ne peut que consigner la stratégie de « Je persiste et signe du PM » sans pouvoir offrir de plateforme à l’expression de cette « Voice of Social Discontent »…

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