COVID-19 Omnibus Bill : La résistance s’organise !

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell : « Sans consultations préalables, le GM n’a pas le droit moral d’aller à la va-vite avec ces deux projets de loi »

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Les préoccupations majeures : l’instauration du système ‘Big Brother is Watching You’, la mainmise sur la BoM et les atteintes aux droits acquis des travailleurs

Mise en garde du Covid-19 : Konversasion Solider Collective, tentant une ultime chance de dialogue avec le GM « to stay action » sur les droits fondamentaux du citoyen

Littéralement à la veille de la présentation du COVID-19 (Miscellaneous Provisions) Bill et du Quarantine Bill par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’Assemblée nationale à la mi-journée, la résistance s’est organisée. C’est du moins ce qui se dégage des derniers mouvements sur l’échiquier politique et dans la sphère syndicale. Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, qui répliquera au Leader of the House en début d’après-midi sur ces deux textes de loi, susceptibles d’impacter de manière conséquente sur le quotidien des Mauriciens, lance un appel au gouvernement pour qu’il se ravise sur ses intentions de les faire adopter et de se mettre à l’écoute de l’île Maurice profonde avec un dialogue tous azimuts. De leur côté, des dirigeants syndicaux, presque sans exception, des membres de la société civile et autres, ont constitué un Covid-19: Konversasion Solider Collective. Les animateurs de ce collectif sollicitent un rendez-vous avec le Premier ministre avant midi aujourd’hui pour lui demander de faire machine arrière sur les deux textes de loi en raison des conséquences néfastes.

Que ce soit dans les rangs de l’opposition ou encore au sein du réseau syndical, les appréhensions et objections exprimées par rapport au COVID-19 Omnibus Bill et au Quarantine Bill sont sensiblement les mêmes. D’abord, une absence totale de consultations avec les différents Stakeholders sur les amendements aux 56 textes de loi cibles, comprenant des velléités d’instaurer le système de Big Brother is Watching You, une mainmise sans concession de l’hôtel du gouvernement sur les coffres de la Banque de Maurice, laissant planer le syndrome de la ‘faillite’ de la State Bank of Mauritius et d’Air Mauritius et des atteintes aux droits acquis des salariés et la nouvelle section 72 de la Workers Rights Act se révélant être une « Licence » pour licencier dans le contexte du déconfinement. « Kouma dir pe ras manze dan labous travayer », ajoute Arvin Boolell.

« Nous faisons face à une urgence sanitaire devant impacter sans commune mesure sur le plan social, économique et financier. Avek sa, gouvernma pena drwa moral al à la va-vite pou adopte sa de lalwa-la », soutient d’emblée le leader de l’opposition après une analyse approfondie des amendements à ces 56 textes de loi. Et ce, tout en dénonçant le fait que le COVID-19 Omnibus Bill et le Quarantine Bill ont été préparés « sans consultations préalables avec les Stakeholders de tous bords ».

« On dit souvent que ‘the devil is in the details’. Ainsi, plus on étudie ces deux projets de loi, plus on se rend compte que la population a en face d’elle un gouvernement sans cœur », affirme Arvin Boolell tout en lançant un appel au GM pour envisager un “temps mort” des procédures parlementaires enclenchées et se mettre « à l’écoute des appréhensions de l’île Maurice profonde et d’apporter bann sanzman ki bizin amene dan sa de lalwa-la ek pou evit ene kriz sosial ».

« Ces deux projets de loi représentent non seulement un coup de massue avec des mesures répressives mais le gouvernement adopte aussi une attitude de ‘Big Brother is Watching You’ avec des pouvoirs accrus à la police pour agir sans aucun Warrant, ce qui est contraire à la section 5 de la Constitution et également au droit constitutionnel au silence – étant relégué au second plan », poursuit le leader de l’opposition, qui s’inscrit en faux au traitement infligé à l’ancien chef juge avant son départ à la retraite.

Abordant le fond de l’argumentation contre ces amendements, Arvin Boolell identifie des zones d’ombre, notamment cette « licence to kill » contre les emplois découlant de la section 72 amendée de la Workers Rights Act et aussi les atteintes contre les Acquired Rights des salariés, l’assimilation de la Balance Sheet de la Banque de Maurice – une institution devant être indépendante –, à celle du gouvernement, la mainmise du gouvernement sur les coffres de la Banque centrale de même que l’absence de tout plafond pour la dette publique.

« Avec l’indépendance de la Banque centrale remise en question, le gouvernement ne fait que la transformer en une Development Bank pour le financement des entreprises et sans aucune clarté. Ce n’est pas la vocation première de la Banque de Maurice. Sa vocation n’est pas de faire marcher la planche à billets. Nou bizin kone ki Time-Bound, Value-Bound, ki Oversight ki ena et ki Ringfencing ena », maintient Arvin Boolell. Et ce dernier de mettre en garde contre les effets de cette politique et de celle de la gestion de la dette publique, notamment le recours à la dépréciation de la roupie en citant le cas du Zimbabwe.

Tout en revenant sur l’importance d’un Burden Sharing, le leader de l’opposition se fait l’avocat des Petites et moyennes entreprises (PME) devant la menace réelle de l’imposition du COVID-19 Levy pour recouvrer l’assistance financière sous le Wage Assistance Scheme.

Lors de son intervention à l’Assemblée nationale du jour, Arvin Boolell compte venir de l’avant avec des propositions de Special Purpose Vehicles pour assurer le financement du Post-COVID-19 « sans remettre en question les acquis des droits des salariés ou encore la pérennité des institutions comme la Banque de Maurice. »

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