COVID-19 — Sponsoring : Quel visage pour l’après-pandémie ?

Le monde du sport est frappé, bien malgré lui, par la pandémie de coronavirus qui sévit actuellement. Maurice est, en effet, en confinement depuis le mois de mars et cette situation a eu un impact économique avec bon nombre d’entreprises en mode ralenti. Et dans les conjonctures, la question du sponsoring se pose de plus en plus. La crise sanitaire aura-t-elle d’autres impacts que personne ne peut mesurer ? La question se pose…

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D’abord, ils sont plusieurs clubs ou fédérations sportives à ne pouvoir bénéficier de soutien d’un sponsor. Pamplemousses SC, champion de Maurice de football en titre, en font partie. « C’est vrai que notre sponsor est là depuis un moment et nous soutient. Nous remercions d’ailleurs la direction de Mauritius Telecom pour son apport depuis de longues années », dit Roopesh Neerunjun, Team Manager de la formation nordiste.

En fait, la relation qui unit Pamplemousses SC à son partenaire va bien au-delà du simple aspect sportif. En effet, MT a souvent sollicité Pamplemousses SC et ses joueurs. « Ils nous ont intégrés dans leur stratégie de communication lors du lancement des aires de jeu MUGA, par exemple. C’est une façon pour nous aussi de remercier notre partenaire », rappelle encore Roopesh Neerunjun.

Reste que la suite du partenariat pourrait être remise en cause avec la conjecture économique à venir, que certains jugent difficile. « On ne sait pas ce qui va se passer. Tout va dépendre de l’état de l’économie. Si c’est dans le rouge… » La suite, on pourrait presque la deviner. « On ne sait pas combien de temps ça va durer », ajoute-t-il. « Ils ont d’autres priorités, et nous pouvons comprendre cela. »

Lawrence Wong, président de la Fédération mauricienne de cyclisme (FMC), voit les choses différemment. Lui pense que le sport pourrait apporter un supplément à la visibilité des entreprises. « On dit souvent que le sport est porteur d’espoir. Et si les entreprises capitalisaient dessus plutôt ? », se demande-t-il.

Dans la pratique, cela se traduirait par une aide non-négligeable à la relance de l’économie. Pour cela, il endosse sa veste de directeur d’entreprise. « Le sport contribue, quoi qu’on en pense, à offrir une visibilité aux marques. »

Certes, les chiffres font peur. On parle d’une centaine de milliers de chômeurs dans les mois à venir. Mais la communication des marques pourrait être grandement améliorée en cas de sponsoring. « Nous sommes assez positifs sur cette question. Tout le monde voudra se relancer. Et il y a de quoi communiquer auprès des consommateurs et du public en général », avance encore le président de la FMC.

D’ailleurs, lui se veut optimiste. « On ne va pas baisser les bras. » La FMC devait organiser, en mars dernier, les championnats d’Afrique. Le rendez-vous a été repoussé. « On ne va pas mettre la saison en veilleuse. Ce n’est pas le moment d’y penser. Et le ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL) nous a signifié son intention de nous aider. »

Lawrence Wong pense à une communication plus efficace pour les marques. L’optimisme dont fait preuve le président de la FMC réside dans le fait que tout sera relié. « Il faut être clair là-dessus. Aucune marque ne pourra survivre sans communication efficace. Communiquer en masse, sur des marques qui ont du sens, c’est ce que le sport peut apporter. »

Il cite en exemple le Tour de France et ses partenaires. Malgré le contretemps, la Grande Boucle prendra bien son départ, le 29 août prochain. « Ils ont tous compris que chaque centime investi en vaut cinq. »

Dans les faits, la pandémie de Covid-19 sera peut-être plus bénéfique qu’on ne le pense. Si le monde du sport arrive à convaincre celui des affaires du bien-fondé de sa mission.

Steeve Dupré, sponsor du VCP : « Ne pas se désengager… »

En début de saison, Steeve Dupré, directeur de SD Ltd, devenait l’un des sponsors du Vélo Club de Pamplemousses (VCP), qui revenait dans le peloton après quelques années d’absence. Les interrogations auraient pu se manifester. Mais le club cycliste a obtenu la garantie que son partenaire continuera l’aventure.

« C’est soulageant de savoir que nous pourrons compter sur nos sponsors », fait-on ressortir dans l’entourage du club. En effet, en revenant sur la scène cycliste, le club nordiste a voulu se lancer dans un projet socio-responsable. « Nous avons voulu aider à diriger les jeunes vers le sport », avaient dit les dirigeants lors de la présentation de la nouvelle mouture de la formation.

Steeve Dupré, directeur de SD Surveyor Ltd, soutient que son entreprise ne va pas se retirer. « Depuis le début de la crise, nous avons eu une discussion avec le club pour les rassurer. Nous venons de commencer l’aventure avec eux et nous n’avons pas l’intention de nous désengager », dit Steeve Dupré.

D’autant que le projet du VCP n’est pas que sportif. « C’est un sujet qui touche la société et les jeunes. Nous voulons les aider à aller le plus loin possible et nous soutiendrons l’action du VCP aussi longtemps que nous le pourrons », a ajouté Steeve Dupré.

MAJSL : contrôle plus strict autour des bourses de la HLSU
Alors que le monde du sport connaît un temps mort avec l’arrêt de toutes les compétitions sportives, le Ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs (MAJSL) veut garder un œil sur les boursiers de la High Level Sports Unit (HLSU). La raison : favoriser la reprise des compétitions dès que la situation sanitaire sera dégagée.

La pandémie n’affectera donc pas directement le porte-monnaie des athlètes. « Nous demandons aux fédérations sportives de conserver un rapport sur les athlètes qui bénéficient d’une bourse de la HLSU », laisse entendre une source au MAJSL.
Loin de cet esprit de surveillance, il s’agit, en fait, d’aider les athlètes à se maintenir en forme et rester compétitifs. « Nous allons continuer à les soutenir pour leurs bourses. Mais nous leur demandons de rester en forme de façon à ce qu’ils puissent reprendre la compétition dès que toutes les interdictions sont levées. »

Par contre, c’est le budget du MAJSL qui pourrait subir un coup. Selon des sources au sein du ministère, on s’attend à une baisse de 17 % dans le prochain budget. « Une mesure qui devrait toucher les autres ministères et pas que le MAJSL », précise-t-on.

Mais déjà, on sait que les représentants des fédérations doivent présenter un plan de relance pour l’après-COVID-19. Chaque fédération se verra attribuer un officier à qui elle soumettra son plan. « Le MAJSL a demandé la mobilisation de tout un chacun. Les consultations sont en cours », précise encore notre source.

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