COVID-19 : « une occasion en or de réinventer l’école », selon la SeDEC

Gilberte Chung (SeDEC) : « À ce jour, personne ne peut dire quelle sera la durée de cette fermeture d’écoles et du temps de confinement national »

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La direction du Service de l’éducation catholique (SeDEC) a multiplié des réunions de travail avec les responsables de ses collèges jeudi. L’objectif est d’élaborer un plan d’action tant pour la sécurité des écoles que pour l’aide pédagogique aux élèves durant cette période de fermeture des établissements scolaires. « À ce jour, personne ne peut dire quelle sera la durée de cette fermeture d’écoles et du temps de confinement national. Nous devons alors être créatifs afin de ne pas pénaliser les élèves. Une occasion en or de réinventer l’école ! » lâche Gilberte Chung, directrice du SeDEC.

C’est la période de l’école à la maison ? « C’est exactement la situation et nous devons absolument trouver les moyens pour que les jeunes gardent contact avec les études », affirme-t-elle. Depuis quelque temps déjà, les responsables de l’Éducation catholique avaient commencé à réfléchir sur la manière d’offrir un soutien aux élèves en cas de fermeture d’école pour force majeure. « La présence du virus dans le pays est certainement un choc et provoque beaucoup d’inquiétudes même si les Mauriciens étaient conscients qu’aucun pays n’en est à l’abri. Ce constat nous a permis de discuter sereinement sur la manière d’avancer », indique-t-elle. Et de poursuivre : « Nous avons trouvé que c’est l’occasion en or pour l’éducation en général d’imaginer une autre manière d’enseigner sans le contact physique avec les enfants. Les chefs d’établissement ont admis qu’il faut être créatifs. »

Face à l’incertitude quant à la durée de la fermeture des écoles et en attendant les propositions du ministère de l’Éducation, le SeDEC a demandé aux responsables de ses collèges de s’organiser pour un encadrement des élèves à distance en prenant avantage des nouvelles technologies de communication. « Nous avons donné des directives aux responsables d’établissements du secondaire pour voir avec leur staff les possibilités d’un travail d’accompagnement des élèves, surtout ceux qui en ont le plus besoin. Nous laissons la liberté aux collèges d’imaginer le type de soutien possible à travers le mail ou WhatsApp », explique Gilberte Chung.

Cependant, si l’Éducation catholique reconnaît l’apport indéniable de l’Internet dans l’apprentissage, elle est consciente aussi qu’une frange de la population estudiantine est toujours en marge d’une telle technologie. En effet, un Survey entrepris l’an dernier dans les collèges catholiques a révélé qu’un tiers des jeunes fréquentant ces établissements n’avaient pas de connexion d’Internet à domicile. C’est ainsi que le SeDEC croit profondément que la télévision nationale, avec le concours du Mauritius Institute of Education, peut apporter une aide non négligeable aux collégiens en cette période de confinement. « Le ministère doit utiliser au maximum la télévision car que ce soit en ville ou dans les régions rurales, seulement deux tiers des élèves ont accès à Internet », concède Gilberte Chung. À ce sujet, cette dernière souhaite l’élaboration d’un programme télévisé bien planifié, qui soit captivant et tenant compte des élèves de différents niveaux.

Une bonne campagne de communication pour sensibiliser les élèves à l’existence de telles émissions éducatives ne serait pas vaine.

Par ailleurs la direction du SeDEC lance un appel aux élèves de ne pas négliger leurs études durant cette période de congé. « Nous comptons sur le sens de responsabilité des collégiens et nous leur demandons de ne pas gaspiller leur temps libre. Avec ou sans Internet, le “self-learning” est impératif et les parents qui sont eux aussi en ce moment à la maison ont un rôle important à jouer dans les études de leurs enfants durant cette période difficile pour tout le monde », fait ressortir la directrice du SeDEC. Celle-ci est aussi d’avis que le ministère de l’Éducation devrait rester en constante communication avec l’ensemble des “stakeholders” pour « une action concertée et participative » pour l’encadrement des élèves durant cette période de confinement.

COLLÈGES D’ÉTAT

Ally Yearoo : « Optons pour des “Webinars” »

De leur côté, des enseignants du secondaire d’État, appréhendant une « fermeture imminente » des collèges à cause du spectre du Covid-19, ont entrepris une “brainstorming session” sur les formules possibles pour dispenser des cours à distance aux élèves. Ally Yearoo, enseignant de Physics au SSS Mapou et un des initiateurs de ce groupe de réflexion, fait part d’une proposition pour des “Webinars” – séminaires en ligne – à l’intention des élèves des Grade 9 – 13 (Form III –Upper VI ).

« Le pays fait face à une situation difficile et nous ne savons pas quand l’école reprendra. En tant qu’enseignant, nous avons le devoir d’encadrer les élèves selon les moyens à notre disposition. Un bon nombre d’enseignants dans différentes matières sont prêts à aider leurs élèves à travers des cours en ligne et nous sommes tombes d’accord pour des ‘Webinars’ d’une manière bien structurée et cordonnée », dit Ally Yearoo, membre du comité exécutif de l’Éducation Officers Union, un des syndicats du secondaire d’État. Selon ce dernier, ces “Webinars” permettront de sortir de l’enseignement classique et donneront lieu à des échanges entre les enseignants et leurs élèves.

Ces enseignants de l’Etat qui acceptent de collaborer à ces Webinars reconnaissent qu’un certain nombre d’élèves n’ont pas d’ordinateur à domicile et dans ce cas, ils suggèrent au ministère de l’Éducation de « prêter » des tablettes achetées pour les élèves du primaire et qui n’ont jamais été utilisées jusqu’ici. « Le Premier ministre a demandé aux Mauriciens d’être solidaires en ces temps difficiles. Face à cet appel, le ministère de l’Éducation pourrait bien prêter ces tablettes qui ne sont pas utilisées pour le moment et qui serviront à une bonne cause », dira Ally Yearoo. Ce dernier et ses amis sont d’opinion qu’on peut mettre en place un système de distribution de ces tablettes tout en ne mettant pas la santé des personnes en danger. « S’il y a la bonne volonté, nous pouvons réussir ce projet de webinars dans l’intérêt des élèves et nous pensons particulièrement à ceux devant prendre aux examens nationaux de Grade 9 et aux candidats de SC/HSC», dit Ally Yearoo.
D’autre part, ils sont nombreux dans le secondaire d’État et privé à demander au ministère de l’Éducation d’avoir une communication avec les différentes “stakeholders” en vue d’une stratégie pour l’aide aux élèves à la maison.

Examens SC/HSC

Report du délai pour le paiement des Fees

Les futurs candidats aux prochains examens des examens de SC/HSC et qui ne sont pas éligibles cette année pour la subvention des frais d’examens avaient jusqu’à la fin de ce mois de mars pour faire le paiement. Mais ce délai ne tient plus avec la période de confinement national. « Nous demandons aux candidats de ne pas s’inquiéter. Une fois que la situation retournera à la normale dans le pays, le MES va émettre un communiqué au sujet des nouvelles dates pour le paiement des frais d’examens de décembre », a déclaré au Mauricien hier Brenda Thanacody-Soborun, directrice du MES.
Soulignons que ce sont surtout les redoublants aux classes de SC et de HSC qui doivent débourser pour participer à nouveau à ces examens.

Par ailleurs, Cambridge maintient son calendrier pour tous ses examens internationaux, et notamment pour les épreuves de GCE O-Level/GCE A-Level prévues pour mai-juin.

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