CRI DE FEMMES (2E ÉDITION): Sista Jahnika, revey twa Fam

Le 2e Festival Cri de Femmes, avec son volet majeur Road to Music, s’est déroulé pendant tout le mois de mars à Paris et en Guadeloupe. C’est une manifestation pour lutter concrètement contre la violence faite aux femmes avec des campagnes de sensibilisation, des conférences et des concerts. Les festivités ont été imposantes. L’artiste mauricienne Sista Jahnika (Anick Rughoo) s’est engagée dans ce réseau d’associations mises en place pour oeuvrer pour la protection des droits des femmes. Cette auteure-compositeur-interprète était à l’affiche de Women’s Road (un événement musical ouvert aux musiques métisses) aux côtés de divers artistes internationaux.
Entre dancehall, Reggae, Reggaeton et R&B, Sista Jahnika véhicule dans son art une incontestable douleur, une révolte sans issue contre la violence faite aux femmes, la drogue, l’alcool et autres fléaux. Elle appelle à l’amour, à la foi en Dieu, pour tous ceux qui auraient perdu de vue que la musique est sacrée. Son disque Rev la misik kontinye avait révélé une ambiance profonde et posée. Quelques notes plus appuyées ici et là articulant le tout, insufflant une énergie certaine à des paroles réfléchies. Sur le même album Stefny se lance dans une mélodie douce, contrastant avec la voix haut perchée de Jahnika. Mais les deux femmes ont fait un pari risqué sur les réalités locales. Il y a des facilités dans les rythmes effrénés (à force de dancehall et de variations stylistiques), mais le côté le plus intéressant demeure dans quelques textes convaincants sur fond de réalité urbaine. Les paroles héritées du côté contestataire du reggae et la démarche originale de la chanteuse sont à saluer.
L’orientation culturelle, l’énergie de Sista Jahnika, ses petits pamphlets lapidaires et autres messages d’amour universel ont donné un aperçu de l’héritage culturel de Maurice tout en créant des passerelles avec les autres pays. La chanteuse a été une excellente ambassadrice de la jeune scène musicale à Maurice. Souhaitons que ses démarches auprès des autorités locales pour faire respecter ses droits d’artiste aboutissent.

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