CRIME EN COL BLAN: Des businessmen ciblés par un gang d’escrocs étrangers

Des hommes d’affaires mauriciens, surtout ceux cherchant des partenaires pour étendre ou démarrer des activités économiques particulièrement dans le secteur des petites et moyennes entreprises (PME), sont désormais avertis. Un gang d’escrocs étrangers, faisant partie d’un réseau international, ayant pris leur quartier dans la région de Grand-Baie, ont déjà identifié leur proie et la dernière victime en date n’est autre qu’un ancien photographe de presse reconverti dans le monde des affaires en opérant à son propre compte. Le bilan est lourd, car en l’espace de deux contacts, il s’est fait escroquer la somme de Rs 80 000 par deux truands étrangers, dont un Camerounais, un dénommé Cédric Armand Petemloububov, âgé d’une trentaine d’années. Ces escrocs avaient fait miroiter des devises d’un montant d’un million de dollars dans une valise. Plusieurs autres cas auraient été commis mais les victimes ont préféré jusqu’ici se taire de peur de se retrouver complices de ce gang de Black Money Scam.
Avec l’intention d’étendre son rayonnement commercial à Rose-Hill, la dernière victime en date avait fait publier un avis dans un quotidien pour trouver un partenaire d’affaires. En moins de deux jours, il devait recevoir la visite de deux étrangers, de type africain et ne présentant aucun aspect suspect. Leur intention était, semble-t-il, de s’engager dans un business de commercialisation d’articles électriques et électroménagers.
Très vite, les discussions ont porté sur la participation financière des Africains dans l’entreprise, soit un montant de Rs 300 000 au départ. Toutefois, le seul problème est que l’argent, qui se trouvait à ce moment en Centrafrique, devait arriver dans les jours à venir. Effectivement, quelques jours après l’un des deux contacts africains, un dénommé Moostafa, devait retourner auprès de l’homme d’affaires mauricien en compagnie d’un dénommé Alan, transportant une mallette contenant un million de dollars américains.
Nouvelle difficulté : les coupures de banques sont codées. Mais pour franchir cet obstacle et pour rassurer la victime, les suspects devaient procéder au décodage de deux coupures de 100 dollars en faisant usage d’une solution chimique et d’un billet de Rs 2 000. Les 200 dollars américains furent également négociés au comptoir d’une banque commerciale à Rose-Hill. Pour la suite de l’opération, la victime fut persuadée de faire l’acquisition d’un coffre-fort pour garder les autres liasses de billets de dollars américains le temps qu’un montant de Rs 1 million soit amassé pour la conversion du million de dollars.
Ce que l’homme d’affaires mauricien, piégé, ne savait pas et probablement ne sait pas encore, c’est qu’il a été victime d’une escroquerie sophistiquée commise par une organisation de malfaiteurs africains fabriquant de fausses coupures de dollars américains. La tactique utilisée par ces truands internationaux est de découper de faux billets de 100 dollars dans du papier à billet en les recouvrant d’un produit chimique noir à odeur répulsive censé protéger les billets contre le vol.
Pour les besoins de la démonstration et pour convaincre les victimes, d’authentiques billets de 100 dollars sont placés au-dessus des liasses de fausses coupures dans la mallette. D’où la réussite de l’opération de nettoyage des deux cents dollars américains pratiquée par Moostafa devant la victime mauricienne.
Ainsi, après avoir placé les liasses de ce million de dollars non décodés dans le coffre-fort, les deux Africains devaient faire clairement comprendre à leur interlocuteur que la somme de Rs 1 million est une condition sine qua non pour la suite de l’opération et pour confirmer l’investissement agréé initialement de Rs 300 000.
Morceaux de plastique et de papier
Le nouveau rendez-vous était fixé pour la semaine dernière en vue de compléter l’opération de Rs 1 million pour un million de dollars. Mais l’homme d’affaires mauricien n’était parvenu à réunir que Rs 80 000. Les deux étrangers devaient prendre les Rs 80 000 pour soi-disant les mélanger à la solution chimique pour le décodage. Lors de la manoeuvre, le dénommé devait substituer les coupures authentiques par les fausses et en plaçant de manière subtile les Rs 80 000 sous sa chemise.
Les instructions étaient claires et nettes : la victime ne devait en aucune façon toucher aux billets de banque avant 48 heures, le temps du décodage. Toutefois, peu après le départ des deux compères, l’ancien photographe de presse s’est mis à avoir des doutes en revoyant le film des manoeuvres des Africains. Il devait alors vérifier les paquets laissés dans le coffre-fort.
Ce n’était que des morceaux de plastique et de papier. Il a été escroqué de la somme de Rs 80 000. Le temps qu’il se mette au volant de sa voiture pour tenter de rattraper les escrocs, ces derniers avaient pris la poudre d’escampette. Une enquête policière a été initiée alors que des informations recueillies auprès d’autres victimes voulant garder à tout prix l’anonymat pour des raisons de sécurité avancent que la filature devrait s’orienter dans la région de Grand-Baie. Une des victimes, qui allègue avoir été escroquée d4environ 25 000 euros, met en garde contre le fait que ces mêmes suspects soient également engagés dans le trafic de drogue et un réseau de prostitution sur l’axe Maurice/Madagascar, car comme il l’affirme à ce stade : « J’ai de fortes raisons de penser que leurs intentions malsaines ne se limitent pas uniquement au Black Money Scam. J’ai la conviction que ce réseau très structuré exerce des activités bien plus sombres et dispose d’importants moyens. »
Affaire à suivre…

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