CUISINE : La mangouak, une rareté savoureuse

Marie Rosette Blanche Camangue, plus connue comme Ivy, a été sacrée championne d’un salon culinaire organisé, dimanche dernier, à Poste-de-Flacq.
Le plat réalisé: une rougaille de mangouak (fruit de mer poche des moules) qui lui a valu de remporter un dîner pour deux dans cet hôtel haut de gamme. À l’annonce des résultats, le chef exécutif du St Géran Stéphan Brallet d’origine française a déclaré : « J’ai été étonné. C’est un plat qui est authentique avec des saveurs bien de l’île Maurice. Le travail est très bien réalisé. »
Se disant surprise, mais tout de même heureuse, Ivy Camangue est repartie chez elle les bras chargés de récompenses. Elle a eu une médaille et un trophée du Conseil de district, mais également une attestation de participation et une corbeille ménagère du One & Only Le Saint Géran Hotel.
Il n’y a pas de plus belle récompense pour « cette enfant de la mer » qui a passé le plus clair de sa vie à arpenter les côtes de l’Est à la recherche de ces fruits de mer qui se ramassent sur des roches par temps de marée basse.
À 53 ans, Ivy ne vit que de se « métier ». Outre la mangouak, elle ramasse aussi des huîtres et des palourdes au moins deux fois par jour. « Se enn metier bien dir. Ou bizin veye la marée mai ou osi expose ou lavi gagne pike ek bebet. Mo mem, monn gagne pike ek laf ek gagne morde ek anguilles », avant d’ajouter : « Li dommaz ki dimoun pas compran. Zot plaigner, zot dir li ser. »
Contrairement à d’autres régions de l’île, la mangouak se vend à l’unité à Poste-de-Flacq et non par kilo. Les prix varient en fonction de la grosseur. Les petits se vendent à Rs 4, alors que les gros se vendent à Rs 7 l’unité.
Quand elle n’a pas de commande de particuliers, Ivy, qui s’est fait un nom, livre aux hôteliers qui viennent de loin, dit-elle, pour ses mangouaks.
Cette mère de quatre enfants accorde beaucoup d’importance aux activités qu’organise son village. D’ailleurs c’est encouragée par ses amis qu’elle s’est laissée tenter par l’aventure du salon culinaire. Elle a pour habitude de préparer cette rougaille servie dans des farathas lors des 40 heures à l’église de St-Maurice. 
La mangouak, tout comme le palourde, dit-elle, se laisse cuisiner en vindaye ou en sauté avec des brèdes blanches. Bonne découverte!

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