CULTURES MARAÎCHÈRES : Les techniciens de l’Agro-industrie relativisent les pertes

Alors que, d’une part, les planteurs persistent à dire qu’ils ont subi des pertes énormes et que, d’autre part, les maraîchers justifient les prix forts qu’ils pratiquent, ces jours-ci les services techniques du ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire relativent, quant à eux, les dégâts causés aux cultures vivrières à la suite des récentes pluies abondantes. Toujours est-il qu’au Marché central, vendredi, les prix affichés étaient, en moyenne, entre 15 à 20% supérieurs à ceux d’il y a une semaine.
« Les conséquences de ces fortes pluies sur les plantations de légumes ne sauraient être comparées à ceux d’un violent cyclone, par exemple », fait-on comprendre auprès du Food and Agriculture Research and Extention Institute (FAREI). S’il ne nie pas qu’il y a eu, effectivement, des pertes dans les plantations, un technicien de ce service a expliqué à Week-End que les dégâts ne sont pas généralisés, mais bien davantage localisés.
« Les dommages subis n’ont été conséquents que là où la topographie du sol l’aura permis, ou encore dans les cas où l’eau s’est rapidement accumulée. Il convient aussi de tenir compte du type des cultures concernées, de même que du stade de développement auquel les plantes concernées étaient arrivées », devait-il souligner. Il semble, ainsi, que les dégâts auront été plus conséquents dans le Nord, alors que les plantations de l’Ouest ont été les moins affectées. Pour preuve, celles de la région de Saint-Martin sont, dans l’ensemble, encore intactes.
Là où les cultures ont été malmenées, Eric Mangar du Mouvement Pour l’Autosuffisance Alimentaire (MAA) pointe du doigt l’urbanisation mal planifiée. Pour lui, outre l’utilité d’un système fluide de canalisation, les planteurs ont intérêt à faire un plus grand usage de matières organiques. L’agronome cite, par ailleurs, en exemple, la région Sud où, explique-t-il, le taux de salinité de l’air à la faveur du changement climatique influe sur la pousse des cultures.
Eric Mangar souligne que l’absence d’une production planifiée est une autre raison qui fait que les prix tendent à grimper après de fortes intempéries. «Tous les planteurs, dit-il, veulent planter les mêmes produits au même moment. Quand ces produits sont fortement détruits, il y a naturellement une pénurie ». Une manière de dire qu’il ne faudrait pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Il évoque le rôle des intermédiaires dans la montée des prix au détail.
L’animateur du MAA rappelle, par ailleurs, aux consommateurs que des techniques simples de conservation sont susceptibles de leur permettre de faire des économies en période de pénurie de légumes. Ainsi, explique-t-il, « par exemple, plutôt que d’aller l’acheter, chaque semaine, à un prix toujours plus élevé, de la pomme d’amour écrasée en purée à laquelle l’on ajoute un peu de vinaigre et de sel se conserve très bien au congélateur pendant des jours ».
Il en est de même, explique-t-il encore, des produits maraîchers comme le margoze ou la pipangaille qui, tranchés en rondelles et placés dans un récipient hermétique, se conservent tout aussi bien longtemps au frigo.     

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