CUREPIPE:« Bizin fouy depite ek minis dan laeropor » soutient Éric Guimbeau 

Rappelant l’urgence de la mise en place d’une commission d’enquête sur le trafic de drogue à Maurice, le leader du MMSD Éric Guimbeau n’a pas hésité à soutenir qu’« il est temps de contrôler les ministres et députés à l’aéroport ». C’était dimanche à Curepipe lors d’une conférence débat sur le sujet. Les autres intervenants étaient Ally Lazer et Imran Dhannoo.
La place qu’occupe Maurice dans le tableau des pays africains consommateurs de drogue inquiète le leader du MMSD. Éric Guimbeau déplore ainsi le nombre de consommateurs alors que « l’île n’en produit pas ». Il a mis l’accent sur l’entrée de produits illicites sur le territoire mauricien.
Selon Éric Guimbeau, la plus grosse cargaison de drogue passerait par l’accès VIP de l’aéroport. D’où sa demande de contrôle pour les députés et ministres dans ce lieu. Rappelant son engagement dans le combat contre la drogue, le député de la circonscription N°17 (Curepipe/Midlands) a repris les propos d’Ally Lazer. Le travailleur social a, dans son intervention, parlé de l’arrestation en 1985 de députés mauriciens dans l’affaire Amsterdam Boys.
Le leader du MMSD a dans la foulée demandé l’audit des comptes des partis politiques. Selon lui, il est du devoir de tout membre du gouvernement d’oeuvrer dans la transparence pour le bien de la population. Éric Guimbeau a aussi pointé du doigt la force policière qui « arrête uniquement les consommateurs sans s’en prendre aux trafiquants ». Il indique que la saisie des biens et l’accès aux comptes des trafiquants sont des solutions que devrait envisager le gouvernement en vue de décourager le trafic de drogue.
Le député du N°17 est d’avis qu’une commission d’enquête permettra de démasquer plusieurs personnes. « De plus, il n’y a pas de structures adéquates pour permettre aux gens de venir témoigner », a ajouté Éric Guimbeau. Il a aussi parlé du « laxisme des autorités compétentes face à la détresse des victimes » et a critiqué la réaction du Premier ministre Navin Ramgoolam qui à la suite d’une question parlementaire a répondu qu’« une commission d’enquête sera instituée lorsque le temps sera venu ».
Selon le leader du MMSD, cette réponse de Navin Ramgoolam indique « le manque d’engagement du gouvernement dans le combat contre le trafic de drogue ». « Premie Minis pe pran nou pou boufon. Ladrog pe kas pake dan pei me li, li pa trouve ki finn ariv ler pou met ene frein a tou sa la. La mise en place d’une commission d’enquête revient au Premier ministre. » Éric Guimbeau a par ailleurs fait remarquer que « le problème de l’avortement, qui est un fléau qui touche moins de personnes, a été pris au sérieux et des mesures ont été adoptées rapidement, alors que le dossier du trafic de drogue, qui fait de nombreuses victimes, est mis de côté ».
Imran Dhannoo a de son côté présenté des chiffres relatifs au trafic de drogue. Il a fait un appel aux jeunes pour ne pas tomber dans « le monde superficiel » qu’est la drogue. Et à Ally Lazer de mettre en garde contre l’introduction sur le marché de deux nouveaux produits illicites. « Ces produits s’appellent “Mazik” et “Ben Laden”. Nous n’avons pas assez d’informations sur ces drogues et personne n’a encore été arrêté avec pour le moment », a expliqué le travailleur social. Pour les deux représentants du Centre Idrice Goomany, « l’heure est venue de dépolitiser et de décommunaliser le problème de trafic de drogue dans le pays ».
La doctoresse Radhika Jagatsingh-Beehuspoteea a quant à elle demandé aux parents d’être plus à l’écoute des jeunes. La conférence d’hier a été suivie par des cérémonies à l’occasion de la Fête des mères et celle de la musique.

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