DÉTOURNEMENT DE FONDS: L’Indien Vikram Chopra accuse sa partenaire

Le procès de détournement de fonds intenté à Vikram Chopra, un homme d’affaires d’origine indienne résidant à Abu Dhabi, s’est ouvert mardi devant la magistrate Niroshni Ramsoondar. Dans un affidavit qu’il a juré et qui a été lu en cour, l’Indien incriminé accuse à son tour celle qui l’a dénoncé à la police, l’Indienne Reema Raghuram Shetty. Selon le prévenu, son accusatrice, une habitante de Dubayy, était sa partenaire d’affaires. Il dit être victime d’accusations « fausses et malicieuses » et soutient que c’est sa compatriote « qui a cherché à m’évincer ».
L’audience de mardi a été marquée par l’absence Reema Raghuram Shetty, qui est à l’étranger. Me Mehdi Choony, avocat de la poursuite, a informé la cour que la plaignante a fait comprendre dans une correspondance adressée aux autorités policières qu’elle serait présente si elle était convoquée devant la justice. 
La séance de mardi a été consacrée à la lecture de certaines dépositions de l’accusé dans le cadre de l’enquête policière. Il y en a eu quatre au total, deux en avril 2009, une en août 2009 et la quatrième en octobre de la même année. Celles d’avril 2009 ont été lues par le sergent Rony Narain du CCID. La cour prendra connaissance des deux autres dépositions ainsi que celle d’Afsar Ebrahim à la prochaine audience fixée au lundi 10 octobre.
Afsar Ebrahim a été assigné comme accusé N°2 dans le procès. Il est un professionnel travaillant pour le compte de la firme de services conseils De Chazal Du Mée (DCDM). Cette société a été engagée par le principal accusé pour aider sa compagnie, dont faisait partie la plaignante Reema Shetty, qui cherchait à investir dans un projet dans le Integrated Resorts Scheme. DCDM avait identifié un terrain d’une superficie de 128 arpents, pour laquelle propriété la firme agit comme liquidateur de la compagnie propriétaire du terrain, qui était connu comme Le Hameau Ltée. Le site, lui, est situé à Vallée-des-Prêtres. 
Vikram Chopra a été arrêté par la police à peine après avoir débarqué à Maurice le 9 avril 2009. Il est venu assister au mariage d’un couple issu de familles de multimillionnaires, qui a choisi de célébrer ses noces au centre Swami Vivekananda à Pailles. Reema Shetty, invitée elle aussi au mariage, est arrivée à Maurice avant l’accusé et elle a eu le temps de le dénoncer à la police locale. L’ancienne partenaire d’affaires de Chopra a dit à la police que son associé a détourné la somme de 6 040 000 USD qu’elle lui aurait remise.
Dans l’affidavit juré en 2009 et qui a été lu en cour par le sergent Narain, Vikram Chopra affirme qu’à la suite de ses démêlés avec la justice, il a le sentiment que sa carrière d’homme d’affaires est terminée. D’autant plus qu’il n’a pas l’occasion de se rendre en Inde et dans les Émirats pour relancer son business qu’il a été contraint de délaisser.
Ses requêtes en cour pour obtenir l’autorisation de quitter le sol mauricien ont été rejetées. Placé en détention pendant quelque temps, l’homme d’affaires indien a été relâché après le paiement d’une caution de Rs 1 million et la signature d’une reconnaissance de dettes de Rs 10 millions. Quelque temps après, son avocat Me Ivan Collendavelloo (SC) a présenté une motion pour que son client puisse entreprendre un voyage hors du pays, Vikram Chopra ayant des engagements à l’étranger, a fait ressortir l’homme de loi. Il s’est opposé à la motion déposée par la poursuite.
Pour le magistrat Raj Seebaluck, Vikram Chopra a été « assez flou » sur son adresse résidentielle à Delhi. « It is beyond understanding as to how he could not give the exact address in India. He only contended to say that same was in the outskirts of New Delhi without further details », souligne-t-il. Conscient du fait que le principal témoin de l’accusation a brillé par son absence à deux reprises au procès, le magistrat a affirmé que cela « does not add water in the application » de l’accusé. 
En conclusion, le magistrat Raj Seebaluck s’est dit insatisfait de l’explication de l’accusé, disant qu’il est à Maurice uniquement dans le but de se blanchir. Sir Hamid Moollan (QC), Mes Hervé Duval et Shaheena Carrim représentent les intérêts d’Afsar Ebrahim.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -