En marge des débats sur le dernier budget du mandat de Lalyans Lepep, Lakwizinn du Prime Minister’s Office devra élaborer le dosage approprié pour le choix des maires dans les cinq villes du pays. Et surtout dans un contexte menant à des élections générales avec un minimum d’éclats de voix dans les rangs de la majorité. Dans cette perspective, une aile à l’hôtel du gouvernement aurait évoqué la possibilité que le statu quo soit de mise, réduisant, sans pour autant éliminer, les risques de grincements de dents parmi les seconds couteaux. Mais au vu des préparatifs dans les cinq municipalités avec les élections des maires se déroulant entre les 23 et 30 juin, coïncidant avec la fin des débats sur le budget à l’Assemblée nationale, cette option de renvoi de ce scrutin n’aurait pas fait long feu. Du côté du ministère des Administrations régionales ainsi que dans les cinq mairies, on est catégorique: le renvoi n’est pas à l’agenda alors que d’autres sources indiquent que le gouvernement n’est pas encore parvenu à une décision finale.
« À ce stade, nous n’avons reçu aucune information ni aucun communiqué en ce sens. Nous avons déjà enclenché les préparatifs pour tenir les élections entre le 23 et 30 juin prochain », soutiennent des sources au sein des différentes mairies.
En attendant, les mairies s’activent à organiser les élections. À Port-Louis, aucune date exacte n’a été avancée pour la tenue de l’élection mairale. Toutefois, d’après les renseignements recueillis, elle est prévue entre le 23 et le 27 juin. « À Port-Louis, la bataille est rude. Après Daniel Laurent, tous les conseillers aspirent à devenir lord-maire. Les noms n’ont pas encore été cités, mais il est certain qu’ils seront plusieurs à concurrencer pour ce poste. Le favori est Luvish Ramlochun, mais rien n’est définitif à ce stade », affirment des sources informées du conseil municipal. Dans le contexte des prochaines élections générales, il serait « éthiquement correct de propulser un conseiller hindou ou musulman au fauteuil de lord-maire », dit-on.
À Rose-Hill, l’élection du maire est très attendue, voire la plus attendue de toutes les municipalités. Raison : le poste de maire est actuellement occupé par Ken Fong, membre du ML. Depuis son élection, un malaise s’est installé au sein du conseil municipal, principalement parmi les conseillers de la majorité qui attendent impatiemment son départ. Le nom du conseiller Mahen Choolun a été cité comme étant le favori de la course. Mais le leader du ML et Deputy Prime Minister, Ivan Collendavelloo, aurait déjà jeté tout son poids derrière son poulain, le maire sortant pour un nouveau mandat. Ce scénario suscite la grogne parmi les conseillers d’obédience, qui dénotent une mainmise du ML dans la gestion des villes-soeurs.
L’élection du nouveau maire de Curepipe se tiendra le 30 juin prochain. Selon nos informations, trois conseillers ont signifié leur intention de briguer ce poste. Devindranath Bhurosah est considéré comme étant un des candidats probables pour le poste en raison des travaux importants qui débuteront dans les limites de la ville de Curepipe dont le projet Metro Express. Le nom d’Ashley Mungapen, toujours de la majorité, est cité. Il est le favori de cette course. Mais il y a aussi l’adjointe au maire, membre du ML, Sweety Gokhool, qui s’est lancée dans la course. L’actuel maire confie qu’il y a des candidats potentiels pour ce poste, mais qu’il est important que les candidats « aient la tête sur les épaules » pour assumer d’importantes responsabilités avec l’avènement du Metro Express et du Curepipe Urban Terminal.
À Quatre-Bornes, le nouveau maire sera élu le 27 juin. À Vacoas, la date de la tenue de cette élection tant attendue est toujours inconnue. Mais dans les deux municipalités, les conseillers s’apprêtent à livrer bataille pour devenir maire.
À Vacoas, l’élection au poste de maire aura lieu avant la fin de juin. Plusieurs candidats sont en lice. Toutefois, Farad Dowlut est candidat à sa propre succession, compte tenu que les élections générales sont prévues dans les prochains mois. « Il reviendra au gouvernement de décider », fait-on comprendre car plusieurs projets sont en chantier dont la piscine pour laquelle le contrat sera alloué au début du mois prochain.
Avec le retour au pays aujourd’hui du Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, des indications sont attendues quant à la course pour le fauteuil dans les villes même si le prochain budget « remains high on the political agenda ».