DANSE CONTEMPORAINE: Expériences d’écoute et de regard

Chorégrahe et danseur, Jean Renat Anamah considère que la danse inclut, non seulement la chorégraphie ou l’art du danseur, mais aussi la musique et l’organisation de l’espace urbain. Il ne cesse d’exercer son influence partout dans cet espace, mais aussi sur notre conscience et sur le patrimoine. Créé dans sa version définitive en 2011 et présenté bientôt au Théâtre Serge Constantin, son spectacle Street notes se compose d’un duo interprété par Anamah lui-même et Jason Louis, qui nous est présenté comme un talent prometteur de la danse contemporaine à Maurice. Sur un plateau étroit et profond avec fond noir, cerné par des néons, des bandes blanches, lianes en plastiques, balluchons de vêtements et autres signes, la pièce fonctionne sur des oppositions et des contrepoints entre les deux personnages : lenteur et rapidité, haut et bas, amplitude ou direction, expressivité de leurs gestes respectifs. L’enjeu : ouvrir l’espace et questionner la rue. Street notes a été d’abord un texte lapidaire qui s’inspire des voyages du chorégraphe en Afrique. Le spectacle de la rue a inspiré à Jean Renat un travail d’espace. A Maurice, il fait le constat que l’Etat ferme les yeux sur le désordre qui règne dans la rue, sur le mal-être des gens. Pour le danseur, c’est là un monde qui s’écroule. Le chorégraphe développe un propos qui tient à la fois du jeu et de l’imagination. Les corps s’imprègnent des espaces d’où surgissent les mouvements, traces, expériences d’écoute et de regard qui évoquent la ville et ses habitus, se déploient dans Street notes. Entre l’énergie et le désordre restitués sur scène et la géométrie de lignes abstraites, le spectacle développe une danse aux points de contacts fugaces.

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