DANSE CONTEMPORAINE : À la fois si étrange et si semblable Lucy

En présentant Lucy à Maurice début décembre, la chorégraphe Valérie Berger a donné un avant-goût de ce qu’elle présentera en juillet 2014 en France, lors de l’Université d’été des outremer, à Avignon. Faire revivre Lucy physiquement sur une scène artistique n’est-il pas la meilleure façon de célébrer les quarante ans de la découverte des ossements de cette Australopithèque afarensis, qui nous fait remonter le temps jusqu’aux prémisses de l’humanité, 3,2 millions d’années de cela, à un époque où nos cousins appartenaient à l’ordre des chimpanzés…
Valérie Berger a créé Lucy une première fois en 2002 sur une bande musicale plus rythmée et selon une construction plus structurée. Puis en 2009, le fait d’avoir une danseuse enceinte l’a incitée à relancer et retravailler cette étonnante pièce. Bien que nombre de mouvements nécessitent une souplesse tout à fait exceptionnelles, la chorégraphe nous assure que Lucy peut sans problème être dansée en cours de grossesse et par des femmes âgées.
Certains spectateurs voient dans Lucy de l’expression corporelle ou même du contorsionnisme ! Axé sur la conscience de soi et une présence absolue dans l’instant et le lieu de l’action, le propos est évidemment tout à fait ailleurs, comme l’a montré la performance présentée le 6 décembre dernier chez Omada, dans le studio aménagé en salle de spectacle d’un soir, au business park de Beau Plan. Il était, en effet, tout à fait possible de se laisser littéralement hypnotiser seconde après seconde par ce que Valérie Berger a présenté en solo avec une grande intensité.
Une pré-humaine d’il y a 3,2 millions d’années, disent les études qui sont aussi venues montrer que cette ancêtre qui n’était pas encore humaine n’en était pas moins bipède le plus souvent, ayant aussi gardé des habitudes arboricoles comme en témoigne la structure de ses membres supérieurs. Si les études ont montré que ses descendants se sont développés sur une branche cousine, ou du moins parallèle à celle des futurs Homo erectus, habilis, etc., elle n’en reste pas moins dans l’imaginaire collectif la représentante symbolique de notre plus ancienne ancêtre, celle qui nous relie tous, qui que nous soyons et quels que soient nos traits physiques et notre appartenance culturelle.

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