DAVID JOAN: In your eyes, chronique d’un tube

Que la house music vous décoiffe, qu’elle vous laisse de glace ou provoque chez vous des crises d’hystérie, l’histoire de David Joan saura vous toucher. Le mélomane musicien saura trouver le rythme qui vous convient pour vous accrocher. Comme il le fait lorsqu’il prend le poste de DJ en boîte de nuit, dans les salles de fêtes ou en tant que technicien de radio.
La sortie de son single In your eyes est l’occasion de vous parler de cet artiste d’un autre genre.
Dès cette semaine, In your eyes sera sur les radios. Il deviendra aussi l’hymne du DJ dans les fêtes et les boîtes où il officiera. Quelques centaines de CD du single seront distribuées gratuitement, en attendant que d’autres moyens soient envisagés pour assurer sa diffusion.
In your eyes est une création de David Joan. Un morceau de house music qui condense en trois minutes et quarante secondes le savoir-faire d’un mélomane musicien friand de jazz devenu DJ.
Version épurée
En intro, vous entendrez sa guitare, instrument sur lequel a été composée la base. Elle a ensuite été peaufinée à travers un logiciel informatique et patiemment retravaillée avec le soutien du musicien et arrangeur Gilbert Sunnee et de son orgue. Deux ou trois séances ont été nécessaires pour enregistrer la chanteuse Joëlle Bianca Bavajee, dont vous entendrez la voix sur ce titre. Conçu entre le studio-maison de David Joan et celui de Gilbert Sunnee, l’ensemble aura nécessité un long travail de kase-refer. Ce qui les a amenés à préférer l’une des versions les plus épurées au lieu de la surcharge d’effets sonores. “Pour le dire simplement, ça n’a pas été aussi simple que ça…” Pour cette première création, David Joan voulait marquer sa différence et plaire au plus grand nombre.
Les foules, il les connaît bien. Surtout s’il s’agit de les faire danser. C’est pour cela que son nom n’est plus inconnu dans le paysage, le DJ faisant partie des tops du moment. Il a ainsi été à l’affiche de plusieurs des grosses soirées qui ont fait l’événement dans le night life mauricien ces dernières années et a partagé la scène avec d’autres pointures dans le domaine. Il a aussi été Resident DJ du Queen’s Club et du Keop’s Pub, en sus d’avoir joué dans d’autres boîtes. Loin des ambiances surchauffées des discothèques, David Joan s’est aussi spécialisé dans l’animation de mariages, de fêtes et de réceptions.
Patient et passionné
Cette précision n’est pas insignifiante. Elle souligne la capacité du DJ à jongler avec les genres et à créer des ambiances adaptables selon le public et les événements. Entre les chébrans accros aux derniers sons et les nostalgiques des années dorées, l’artiste estime s’en sortir bien, en misant sur sa perspicacité à développer ses playlists : “Dans ces occasions-là, il ne s’agit pas de se faire plaisir. Il faut être en mesure de procurer du plaisir à ceux que nous avons en face de nous.”
À 27 ans, l’homme a appris à s’effacer lorsque cela est nécessaire, pour permettre aux autres de se retrouver dans l’ambiance et l’atmosphère créées par sa musique. “Il me faut pour cela observer la composition de la foule et choisir des morceaux qui feront plaisir à tout un chacun et surtout au plus grand nombre.”
La démocratisation du matériel, la technologie informatique et la disponibilité de la musique permettent aujourd’hui au moindre morveux de s’autoproclamer DJ, mais la maîtrise de cet art n’est pas donnée à tout le monde. Et c’est précisément pour cette raison qu’ils ne sont pas aussi nombreux à se distinguer. David Joan a été patient et passionné dans son apprentissage. Il n’y a aucune formule prédéfinie pour réussir l’animation d’une fête, mais lui a su acquérir les principes de cet art et ce feeling indéfinissable pour toucher les âmes.
Sonorités
Entre la variété jouée par son père et la musique classique de son oncle, l’enfant de Cité Joachim a grandi avec une curiosité et une ouverture d’esprit musical qui l’ont amené à s’enrichir de différentes expériences.
Après des études avancées en guitare, cet amateur de jazz, de musique fusion et d’autres sonorités aurait pu avoir choisi une carrière de musicien. Mais à 13 ans, il a le coup de foudre pour le travail d’un DJ qu’il voit à l’oeuvre lors d’un mariage.
Les fêtes organisées dans le quartier lui donnent l’occasion de s’exercer sur le matériel de son père. David Joan a des enceintes à la maison et son ami Vincent Li des CD et le matériel qui va avec : “Il venait souvent chez moi et nous pratiquions.” David est adolescent quand il anime ses premiers mariages. C’est le DJ François Li, frère du camarade Vincent, qui l’introduit dans le domaine du night life. Il y rencontre et y côtoie d’autres DJ qui deviennent aussi de bons amis : Patrice D’Avrincourt, Ben Javed, et les autres. Il forme aussi un trio avec Andrew et Christopher Verrière au Queen’s. Toutes les autres expériences s’enchaînent au fur et à mesure des sorties. Il est désormais responsable d’une agence d’événementiel.
Branché
Depuis quelque temps, David Joan a choisi de ne plus travailler comme Resident DJ de discothèque pour retrouver un semblant de rythme normal. Mais chaque matin, dès 3h, il est sur pied pour se rendre au studio de Radio One où il travaille comme réalisateur d’antenne et technicien depuis 2006. La musique n’est jamais très loin. De ce poste stratégique, il a contribué à faire connaître plusieurs tubes aux Mauriciens.
Lorsqu’il s’agit de la planète musique, David Joan reste à l’affût de tout ce qui bouge en permanence. Avec un vrai penchant pour le deep house, il collectionne également tous les succès de ces quelques dernières décennies. Et s’il fallait creuser dans ses CD et disques durs, on se retrouverait bien avec quelque 50,000 titres puisés de sa collection. Ou peut-être même plus…
“Je le fais avant tout pour mon plaisir.” Un plaisir qu’il se plaît à partager dans la bonne humeur et dans l’ambiance. C’est ainsi qu’est née In your eyes, la première création qu’il rendra publique. Si ça accroche, d’autres projets plus ambitieux suivront. Pour l’instant : Mute ! On se contentera de rapporter ses propos : “In your eyes est un morceau très positif.” Restons branchés pour la suite…

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