DÉBATS BUDGÉTAIRES | Alan Ganoo : « Je crains une poussée inflationniste »

Dernier député de l’opposition à prendre la parole sur le budget avant l’intervention du leader de l’opposition, Paul Bérenger, prévue pour mercredi prochain, Alan Ganoo a tiré la sonnette d’alarme contre le spectre inflationniste. « Je crains une poussée inflationniste », a-t-il déclaré.
Alan Ganoo a rappelé que pendant des années la priorité du gouvernement a été le maintien sous contrôle de l’inflation. La dépréciation de la roupie de l’ordre de 17 % depuis janvier de cette année a certes permis au gouvernement d’obtenir un windfall gain au niveau de la Taxe à la valeur ajoutée, tenant en compte que les importations coûtent plus cher, mais elle aura surtout un effet sur le coût de la vie. « Quels seront les principaux bénéficiaires ? » a-t-il demandé. « Les entreprises d’exportation représentent 6 % du PIB et le secteur touristique encore 6 %. Quid de la facture des produits pétroliers, le prix des produits pharmaceutiques, les commodités importées et les produits alimentaires ? » Alan Ganoo a affirmé ne pas croire que cette dépréciation permettra une relance de l’exportation.
Le député du MMM a aussi attiré l’attention sur la situation en matière de production d’électricité. Il estime que le CEB a agi de manière irresponsable et qu’il faut régler ce problème d’électricité en toute urgence.
Alan Ganoo avait commencé son discours en estimant que le budget comprend un bon mélange de mesures en faveur du développement, pour restaurer la confiance et la justice sociale à travers une série de mesures visant à consolider l’État providence. Cette approche a eu pour résultat la création d’un feel good factor nécessaire à la stabilité sociale et un environnement favorable à l’investissement.
Cependant, dit-il, ce sentiment de feel good factor a été de courte durée surtout après que des experts, des syndicalistes et d’autres organisations civiques ont eu le loisir d’étudier certaines mesures qui dans une grande mesure s’apparentent à du bluff. À cela, a dit Alan Ganoo, s’est ajoutée la fermeture de la Banque Bramer et l’annonce brutale de la mort de la BAI qui a secoué toute la nation. Cette décision a créé un sentiment de malaise et de panique dans une bonne partie de la population à la veille de la fête de Pâques. « Il nous faudra tenir en ligne de compte les dommages collatéraux qui ont été infligés à l’image du pays, en particulier au secteur financier. The perception of Government’s action, even if viewed with satisfaction, is seen elsewhere in the international arena with suspicions ». Il a appelé le gouvernement à traiter la situation avec une précaution extrême et à dissiper les mauvaises impressions afin d’assurer l’harmonie dans le pays.
Contrairement au ministre des Finances, Alan Ganoo constate une reprise sur le plan international. Il a reproché au ministre des Finances d’avoir réduit le budget capital à un moment où il fallait que le gouvernement investisse gros. Il ne pense pas que ce budget permettra d’accélérer la création d’emploi.
Alan Ganoo s’est aussi appesanti sur l’importance de l’indépendance des institutions. Il a critiqué le gouvernement de ne pas appliquer dans le concret ce qu’il prêche concernant le recrutement dans la fonction publique. Il a estimé qu’il est plus que jamais nécessaire qu’il y ait une Service Commission pour les corps para-étatiques pour le recrutement du personnel.

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