DÉBATS BUDGÉTAIRES : « Le MMM subit le diktat du MSM » a déclaré Patrick Assirvaden

« Il est clair que le Mouvement militant mauricien (MMM) subit le diktat et le chantage du Mouvement socialiste mauricien (MSM) », a déclaré le président du Parti Travailliste (Ptr), lors d’une conférence de presse au siège du parti à Port-Louis ce matin. Patrick Assirvaden commentait « l’abdication du MMM devant ses responsabilités parlementaires pour laisser la place au leader du MSM, Pravind Jugnauth, qui n’a aucun rang dans la hiérarchie de l’opposition pour qu’il intervienne avant le Premier ministre, dans le cadre des débats budgétaires ».
Patrick Assirvaden indique que dans le cadre des débats budgétaires, il y a une consultation régulière entre le whip de l’opposition et celui du gouvernement en ce qu’il s’agit de la prise de parole par les différents parlementaires et ministres de même que sur la durée de leurs interventions. Et, poursuit-il, traditionnellement, il revient au leader de l’opposition ou à celui qui le succède dans la hiérarchie établie librement, de prendre la parole avant le chef du gouvernement. En l’absence du leader de l’opposition, Paul Bérenger, c’est à Alan Ganoo, qui a d’ailleurs « très bien assumé » cette fonction, d’intervenir avant Navin Ramgoolam. Le refus de le faire et d’insister pour que Pravind Jugnauth qui n’a « aucun rang au sein de l’opposition » est une indication claire « du diktat du clan familial sur le MMM », soutient Patrick Assirvaden. À une question de la presse, il précise que la hiérarchie en ce qui concerne la prise de parole est « une convention, une unwritten law ».
Lors d’une rencontre avec le whip de l’opposition Rajesh Bhagwan et du leader adjoint de l’opposition Alan Ganoo, le Premier ministre a dit être d’accord que ce soit ce dernier qui prenne la parole avant lui, a annoncé Patrick Assirvaden. En cela, il félicite le Premier ministre qui veille au respect des institutions. « Nous, au gouvernement, avons le sens de l’État et voulons conserver la dignité du parlement », a-t-il déclaré. Pour le président du Ptr, les débats sur le budget sont un exercice solennel et « il est important d’entendre ce que l’opposition a à dire ». « L’absence de l’opposition lors du résumé des débats parlementaires est une démission de l’opposition MMM face à sa responsabilité au parlement alors que les parlementaires sont payés ». Patrick Assirvaden est d’avis que l’opposition demeurera dans les couloirs de l’Assemblée nationale au moment du résumé des débats budgétaires.
« Si l’opposition estime que Pravind Jugnauth a l’étoffe de prendre la parole avant le Premier ministre, pourquoi n’intervient-il pas lors des conférences de presse du Remake 2000 juste avant sir Anerood Jugnauth ? Pourquoi doit-il attendre une conférence de presse du MSM pour prendre la parole ? », se demande le président du Ptr. Patrick Assirvaden s’interroge aussi sur la raison pour laquelle il n’y a pas eu de remaniement en ce qui concerne le sitting arrangement au sein dans l’opposition au parlement lorsque le MSM l’a rejointe. « Fer Pravind Jugnauth vinn nimero 2 si zot oule li pran laparol avan PM lane prosenn », lance-t-il. Et d’ajouter que « des milliers de Militants subissent les caprices d’un “Petit Prince” ». Pravind Jugnauth, dit-il, ne s’est à aucun moment manifesté ouvertement mais utilise le MMM pour atteindre son but.
Prenant la parole à son tour, le responsable de communication du Ptr, Abdullah Hossen, a précisé que l’opposition, comme le gouvernement, jouit d’une liberté pour définir leur hiérarchie respective. Il s’interroge sur les raisons qui ont poussé le MMM et Paul Bérenger à céder devant Pravind Jugnauth et exige une réponse. Ce qui se passe au parlement et dans la hiérarchie de l’opposition aura, dit-il, une conséquence grave sur la structure centrale et régionale du MMM et dans son fonctionnement. Abdullah Hossen estime qu’en l’absence de Paul Bérenger, Arianne Navarre-Marie ou Jean-Claude Barbier auraient pu aussi prendre la parole selon l’ancienneté. « Il y a une entropie de l’opposition : un leader de l’opposition au parlement, un deuxième qui veut l’être et un leader en dehors du parlement. Nous demandons à l’opposition de mettre de l’ordre dans sa hiérarchie d’abord », a soutenu Abdullah Hossen.

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