DÉCLARATIONS MINISTÉRIELLES CONTROVERSÉES : « Je suis une victime de l’Église catholique » a indiqué Hervé Aimée

Le ministre des Administrations régionales et des îles éparses s’est présenté hier après-midi comme une « victime de l’Église catholique » et l’a martelé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse concernant ses propos virulents à l’encontre de l’institution catholique le dimanche 10 février. Hervé Aimée maintient ses critiques en soutenant qu’elles sont justifiées. En revanche, il trouve « injustes » les critiques de l’Église au sujet de la gestion de Agalega en évoquant ce « qu’il a fait » pour cet archipel.
Après le communiqué émis par l’évêché mercredi pour donner la réplique à Hervé Aimée à la suite de ses « propos insultants », c’était au tour de ce dernier de se défendre hier lors d’une longue conférence de presse où il a fait son bilan de la gestion d’Agalega alors qu’il était président de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) et depuis qu’il est ministre des Îles éparses. Il a mentionné, entre autres, le statut « employé permanent » pour travailleurs de l’OIDC et l’accès à la terre aux habitants de l’île en leur permettant par là même de devenir propriétaire de leur maison en affirmant que cela a été possible grâce à l’initiative de Jack Bizlall et de Laval Soopramanien et non de l’Église catholique.
Le ministre a fait référence aussi à l’ouverture d’une première institution secondaire à Agalega en 2008 et qui offre des classes jusqu’à la Form III.
Hervé Aimée dit ne pas comprendre les « attaques perpétuelles » faites par certaines personnes du milieu de l’Église catholique en mentionnant spécifiquement le nom du père Jean-Maurice Labour et celui de Jimmy Harmon. « Kan mo trouv zafer ki pe dir dir azordi mo senti moi enn viktim par rapor a travay ki mo fer. Mo enn viktim legliz mo bizin dir li kareman. » Le ministre a indiqué que l’Église, à la suite d’une requête faite aux autorités, a obtenu un terrain pour la construction d’un bâtiment qui abritera une cure et un centre pour les missions diocésaines.
Le ministre reconnaît par ailleurs qu’il a eu un ton très dur envers les Agaléens lors de sa visite le dimanche 10 février en soutenant que c’est pour leur bien qu’il a eu une telle attitude ce jour-là. « Zordi kan mo get sitiasion Agalega mo kroir ki li zis ki mo dir zot se ki zot pe fer napa bon. Kan pe dir mo finn bless Agaleen alor ki mo pe fer zot konpran ki zot pe pran move larout », a donné en explication hier le ministre des Îles Éparses s’agissant de ses remontrances. Il a alors fait mention de deux problèmes qui prendraient de l’ampleur dans l’île, notamment la consommation exagérée de l’alcool et la plantation de gandia. Hervé Aimée trouve étonnant le silence de l’Église catholique sur ces deux problèmes sociaux.
Le ministre a aussi évoqué hier d’autres faits qui n’ont strictement rien à faire avec Agalega mais qui démontreraient selon lui qu’il est « une victime de l’Église catholique ». C’est ainsi qu’il a fait allusion à l’accident fatal survenu à Bambous en 1999 et qui avait impliqué un membre du clergé. Il rappelle que lorsqu’il a été sur le site ce jour-là il avait été malmené par les habitants de la région qui pensaient qu’il était venu prendre la défense d’un prêtre et qu’il avait été sérieusement blessé lors de cet incident.

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