Déconfinement : Bienvenue dans le nouveau monde

Quand il interviendra en juin, le déconfinement n’équivaudra pas à un retour à la normale. La vie après ces semaines de couvre-feu sanitaire n’est plus comme avant. Les restrictions imposées par le Covid-19 réclament une autre manière de faire pour se protéger et protéger les siens. Chacun y va à sa manière.

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Wiehen Valaydon, agent de maintenance et coursier, Rose-Hill

“Je suis plutôt à l’aise”

Wiehen Valaydon

“Je suis plutôt à l’aise vis-à-vis de la reprise. Si toutes les compagnies prennent les précautions nécessaires, si nous les employés respectons la distanciation sociale et suivons les règles sanitaires en portant un masque et en se désinfectant les mains régulièrement, il n’y aura pas lieu d’avoir peur. J’ai été appelé à sortir pour aller travailler à quelques reprises et j’ai constaté que les gens prennent les règles sanitaires au sérieux. Ils restent à plus d’un mètre quand ils se parlent. La seule chose qui m’inquiète un peu, ce sont les ascenseurs. Particulièrement, les boutons que tout le monde devra toucher. Il faudra trouver un moyen pour que les règles sanitaires soient respectées à ce niveau. Nous avons réussi à empêcher le virus de se propager à vive allure mais il nous faut garder en tête qu’il n’est pas mort. À nous de faire ce qu’il faut, chacun à son niveau, pour que tout se passe bien.”

Ved Mossaë, technicien en télécommunications, Ste-Croix

“La reprise s’annonce assez compliquée”

Ved Mossaë

“Pour moi la reprise s’annonce assez compliquée. C’est la première fois que la population mauricienne et mondiale se retrouvent dans cette situation. La peur d’une contamination ou de provoquer la contamination des nôtres sont des appréhensions qui restent. La mise en quarantaine a certainement modifié mon comportement habituel et également mon état d’esprit. La peur, le doute, l’insécurité sont les sentiments que j’ai en franchissant ma porte pour sortir. Car, même si je respecte la distanciation sociale et les autres règles sanitaires, les risques de contamination sont toujours là. Mais j’appliquerai à la lettre toutes les consignes. Je me ferai aussi un devoir de sensibiliser mon prochain si je constate que ces mêmes consignes ne sont pas respectées. Ceci, pour le bien de tout le monde.”

Géraldine L’ecluse-Ameer, marketing manager, Bambous

« Une reprise dans un sentiment d’insécurité »

Géraldine L’ecluse-Ameer

“Le sentiment d’insécurité est bel et bien présent car Nous ne  savons pas ce qui peut se passer. Est-ce-que le virus fera encore des dégâts ? La peur de reprendre est là. C’est la première fois que je me retrouve face à une telle situation. Cette période de confinement n’a pas évidente à gérer : la famille, l’école, le travail à distance et surtout les courses par ordre alphabétique. Maintenant, il faut aussi se réadapter au déconfinement. J’ai hâte de reprendre le boulot mais j’attends avec impatience les annonces qui seront faites par le gouvernement. Car il y a toujours des incertitudes. La reprise sera inévitable, mais il est important que tous les Mauriciens respectent les mesures de sécurité. Je me prépare à changer certaines habitudes et à me remettre dans le bain progressivement sans prendre de risque.”

Cecilia Samoisi-Duvergé, coordinatrice paroissiale, Baie du Tombeau

« Revoir tout mon système de travail »

Cecilia Samoisi-Duvergé

« J’appréhende beaucoup la reprise surtout qu’il y a beaucoup d’incertitudes qui planent. Avec la nouvelle vague que connaît l’Allemagne, je me demande si Maurice ne doit pas se préparer à y faire face. D’un autre côté, au niveau du travail c’est toute une réorganisation qui m’attend. En tant que coordinatrice paroissiale, souvent amené à être sur le terrain et au contact des autres, il me faut revoir tout mon système de travail en prenant en considération les normes de sécurité. Je dois aussi revoir notre calendrier puisqu’un bon nombre de mes activités sont suspendues ou annulées. J’aurai aussi beaucoup à faire surtout que je travaille avec Caritas. L’ONG a été très active sur le terrain pendant le confinement mais ce n’était que le début. La reprise ne sera donc pas de tout repos car étant maman d’une petite fille j’aurai aussi à faire face à un autre casse-tête s’il n’y a pas d’école ni garderie.”

El Mehsen, make-up Artist, Quatre-Bornes

“je suis dans le flou total”

El Mehsen

“La reprise permettra de casser la routine qui s’est installée depuis plus d’un mois dans notre quotidien. Pour ceux qui en auront l’opportunité, reprendre le chemin du  travail permettra de se reconnecter avec son milieu professionnel, de revoir ses collègues et de faire face à de nouveaux défis. Mais la peur de sortir est bel et bien présente. Nous ne savons pas ce qui nous attend à l’extérieur. Si moi je compte respecter les mesures de sécurités est-ce que tous pensent comme moi ? Pour ma part, j’accepte que pendant un bon bout de temps, il n’y aura pas deshopping, pas de virées entre amis, encore mois des make-up shows dans les clubs. Nous serons désormais seuls même en public. En tant que make-up artist exerçant aussi comme Beauty Consultant pour une société cosmétique, je me pose aussi énormément de questions sur l’avenir de mon métier. Tous mes rendez-vous ont été annulés jusqu’au mois de juillet. Je suis dans le flou total par rapport au futur et ne trouve pas de réponses à mes interrogations. Même à la reprise du travail, nous n’aurons plus l’occasion de maquiller les clients pour éviter le contact direct.”

Benita Nabab, Camp Le Vieux, réceptionniste/chanteuse

“Se reprogrammer à la réalité”

Benita Nabab

“La reprise est une bonne chose, mais la peur est omniprésente. Pour se reprogrammer il faut faire un pas de l’avant. Pour ma part, tout en adoptant des mesures de sécurités strictes, je prendrais le transport public avec beaucoup d’appréhension. Je marcherais dans la rue en prêtant attention à chaque petit détail. C’est comme cela que nous devrons accepter de vivre désormais. Nous ne savons pas quand est-ce que nous serons en mesure de souffler de nouveau et nous dire que tout danger est écarté. J’ai d’ailleurs écrite une chanson à ce sujet intitulée Solisyon pou gagn enn guerizon.

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