Démocratie régionale – Maires : quelle marge de manœuvre ?

Trois des cinq mairies ont de nouveaux maires depuis la semaine dernière. Mais quel est le pouvoir et la marge de manœuvre de ces premiers magistrats de ces villes ? Sont-ils vraiment en mesure de contribuer au développement de leur région et à l’épanouissement de leurs habitants ? Font-ils figure d’autorité, comme par le passé, ou sont-ils à la merci des Administrations régionales ? Ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill et responsable du dossier des Administrations régionales au MMM, Deven Nagalingum constate une « mort lente de la démocratie régionale ». Il observe que, depuis la dernière loi Aimée, « il y a eu une érosion des pouvoirs du maire et du conseil municipal ».

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Le maire, dit-il, « est comme un “rubber stamp” ». Selon lui, la dernière réforme de la loi ouvre la voie à des « ingérences ». Or, pour lui, le ministère des Administrations régionales devrait davantage être un facilitateur qu’un contrôleur. « Souvent, des permis sont refusés par les mairies, mais sont approuvés par le ministère », déplore-t-il. De son côté, l’ancienne lord-maire Dorine Chuckowry témoigne que, sous son mairat, « des députés imposaient leurs idées » et « se servaient de la mairie pour avoir une certaine popularité ». Elle ajoute : « Les citadins ne comprennent pas toujours qu’on a un budget. Ce n’est pas parce que vous êtes lord-maire que vous allez pouvoir tout faire. » Mais, ce qu’elle dit retenir de la dernière loi, c’est « l’obligation aux partis politiques de présenter au moins un tiers de femmes sur leur liste de candidats ».

Pour l’ancien lord-maire bleu Mahmad Khodabaccus, le pouvoir et le champ d’action du maire ne dépendent que de la trempe de sa personne. « Ce n’est pas le siège mairal qui fait le maire. Le pouvoir ne se donne pas, mais se prend », estime-t-il. Il est d’avis que « les maires d’aujourd’hui n’ont pas ce carat d’antan », ajoutant que « le niveau même rattaché à cette fonction s’est dégradé ». Si les Administrations régionales avaient bien tenté de s’ingérer dans les affaires de la mairie sous son mairat, « j’y ai résisté », dit-il. Et de se demander « pourquoi avoir un budget pour la mairie et ensuite devoir demander une approbation ? ». Il plaide en outre pour « davantage de pouvoirs et de responsabilités aux maires et aux conseils ».

DEVEN NAGALINGUM (ancien maire de Beau-Bassin/Rose-Hill) : « Une mort lente de la démocratie régionale »

Vous avez été deux fois maire de Beau-Bassin/Rose-Hill et vous êtes responsable du dossier des Administrations régionales au MMM. Sachant que les mairies ont souvent besoin de l’approbation des Administrations régionales, peut-on dire que les maires ont encore leur importance ?
Il y a une mort lente de la démocratie régionale. Depuis plusieurs années, il y a eu des tentatives, avec plusieurs commissions, jusqu’à la dernière loi d’Hervé Aimée, d’améliorer notre système d’administration régionale. Mais, pour moi, cela a été une catastrophe. Au contraire, nous avons constaté une dégradation des Administrations régionales à l’exception de la loi Lesjongard en 2003 qui était quelque part avant-gardiste. Pour revenir à votre question, la volonté politique du gouvernement central a toujours été de piétiner la démocratie régionale. Depuis la loi Aimée, il y a eu une érosion des pouvoirs du maire et du conseil municipal.

Un exemple ?
Quand nous organisons des élections municipales, il y a une “Party List” où sont alignés six candidats en cas de démission. Mais quand la liste des six est épuisée, qui choisit les conseillers ? C’est le ministre… Pour moi, la logique veut que quand cette liste des six est épuisée, on aille vers des élections partielles comme par le passé. Autre exemple : des projets dépassant Rs 10 M doivent avoir l’approbation du ministre. Si une collectivité locale a été élue démocratiquement, pourquoi doit-elle recevoir l’ordre du ministère ? Par ailleurs, le pouvoir d’émettre des permis aux restaurants est délégué à la Tourism Authority. De même, la taxe payée pour les “billboards” va à la MRA ; celle des parkings va à la NTA. Tous ces frais ont été grignotés des Collectivités locales pour en faire un “lame duck”. Comme si on avait lié les mains d’une personne et on lui disait d’aller nager. S’agissant des activités des Collectivités locales, les inaugurations sont aujourd’hui faites par des ministres et députés. Il y a un accaparement.

Du coup, le maire a-t-il sa raison d’être ?
Il est là comme un “rubber stamp”. Pour moi, avec une île Maurice en mutation, on fait toutes les choses en “piecemeal”. Aujourd’hui, on coule du béton partout. Il n’y a pas de plan triennal ni quinquennal comme par le passé. Autrefois, quand les élections se déroulaient chaque trois ans ou cinq ans, il y avait un plan triennal et quinquennal. Si un maire a siégé pendant un an, le prochain maire suit le plan.

Quand vous étiez maire, avez-vous souffert de l’ingérence des Administrations régionales dans les affaires de la mairie ?
Bien sûr ! C’est pourquoi je dis qu’il n’y a eu aucun progrès en ce sens. Sauf que nous, nous avons résisté car la loi était encore correcte jusqu’à la loi Aimée. Nous avons tout fait pour contrecarrer ces ingérences politiques. J’ai déjà reçu des ordres des ministres pour approuver des permis par exemple. Mais comme mon comité technique avait dit que ce n’était pas possible, j’ai refusé. J’ai fait mon travail. Aujourd’hui, la loi Aimée ouvre la voie à ces ingérences. Par exemple, si un comité à la municipalité n’a pas approuvé un permis, le ministère peut l’approuver. Mais où est la logique ? Alors que c’est un comité technique composé d’un ingénieur, d’un Chief Executive etc. qui connaît le domaine et qui a tranché. C’est ainsi que souvent, des permis sont refusés par les mairies mais approuvés par le ministère.

Que pensez-vous justement de la dernière réforme d’Aimée sur les Collectivités locales ?
Pour moi, c’est une loi rétrograde qui grignote tous les pouvoirs existant depuis le début des Administrations régionales. Quand on parle d’administration régionale, il s’agit de la base même de la démocratie. Alors lorsqu’il y a un vote universel, le ministre vient contrôler. Cela revient à traiter la mairie comme des élèves à l’école !

La durée du mandat du maire est-elle trop courte, selon vous, pour réaliser des projets ?
Un maire doit au moins avoir deux ans. Il doit d’abord se faire accepter par le Conseil, se familiariser avec l’administration régionale et se faire accepter par les habitants. Il doit y avoir un plan. Autrement, un maire trouvera nécessaire la construction d’une piscine et le prochain qui arrivera risque de dire qu’il faut un terrain de badminton…

N’importe qui peut-il devenir maire, selon vous ? Quelles sont les compétences nécessaires pour l’être ?
Je pense qu’un vrai maire doit être à l’écoute. Il doit faire l’unanimité parmi tout le monde et doit avoir une connaissance des administrations régionales. Il doit prôner la proximité. Il doit, par ailleurs, inviter les citadins à être partie prenante des divers dossiers. A mon époque, j’avais encouragé les habitants à venir au conseil pour venir poser des questions. Le conseil a aussi été dans chaque région pour écouter leurs doléances et pour faire des constats de visu. Cela marchait très bien.

Comment la NDU travaille-t-elle avec la mairie ? Prend-elle des ordres de celle-ci ou du ministère ?
La NDU constitue un autre blocage. Un gros budget est alloué à chaque circonscription mais bien souvent, la NDU réalise des projets par eux-mêmes sans connaître les vrais besoins de ces endroits. On aurait pu donner ce budget à la mairie pour réaliser des projets dont ont vraiment besoin les habitants. La mairie connaît les attentes des habitants, la NDU non.

Le mot de la fin…
Aujourd’hui, on voit qu’il n’y a plus d’activités organisées par les mairies. Les centres sociaux en sont privés. Il n’y a plus de tournois de foot. Soit elles n’ont pas les moyens, soit elles manquent d’imagination. Les clubs sportifs et les comités de quartier n’existent plus. Pourtant, ils ont leur importance. Quand il y avait des problèmes, c’est bien à travers ces groupes qu’on recevait des informations. Aujourd’hui, nous faisons face à des problèmes climatiques, mais il n’y a pas un vrai système de drains. La mairie se contente de puits d’absorption. Il faut revoir la Local Government Act. J’étais partie prenante de la loi Lesjongard. Il fallait juste un “fine tuning” sur certains points. Il faut rendre aux Collectivités locales leurs lettres de noblesse et augmenter leur autonomie. Le ministère doit être davantage un facilitateur qu’un « contrôleur ». Il faut un plan de territoire.

MAHMAD KHODABACCUS (ancien lord-maire) :
« J’ai résisté aux ingérences des Administrations régionales »

Les maires ont-ils une grande marge de manœuvre pour contribuer au développement de leur ville, à l’épanouissement des habitants, ou tout est-il imposé d’en haut, du ministère des Administrations régionales ?
Auparavant, les maires avaient un champ d’action. Pas très large, mais ils l’avaient. Tout dépend du maire, de sa personnalité. Ce n’est pas le siège mairal qui fait le maire. Mais c’est le maire qui confère le pouvoir. Ces derniers temps, on a vu que le niveau même rattaché à cette fonction a dégradé. Aujourd’hui, un maire pense qu’il n’a pas de pouvoir mais il en a. Le pouvoir ne se donne pas, mais se prend. Mais les maires d’aujourd’hui n’ont pas ce carat d’antan. De plus, avec les amendements apportés à la Local Government Act, on a enlevé un peu plus de responsabilités au maire. Aujourd’hui, qui roule la mairie ? Il paraît que c’est le Chief Executive. Or ce dernier n’est pas redevable envers le conseil municipal, mais envers le secrétaire permanent du ministère des Collectivités locales.

Quelle a été votre expérience en tant que lord-maire ? Etiez-vous libre de réaliser des projets ? Comment cela se passait-il avec le ministère des Administrations régionales ?
Je faisais ce que je voulais. Les Administrations régionales avaient certes tenté de s’ingérer mais j’y ai résisté. C’est ainsi que le dernier grand projet que j’ai réalisé à la mairie, c’est de la faire produire sa propre électricité à travers des panneaux photovoltaïques. Que s’est-il passé après ce projet ? Il n’y a eu aucun grand développement parce que les maires qui ont suivi avaient peur ou n’étaient pas compétents.

Que pensez-vous de la dernière loi sur les collectivités locales ?
Il faudrait revoir la loi de la démocratie locale. Il faut donner plus de pouvoirs et de responsabilités aux maires et aux conseils. Quel est aujourd’hui le rôle d’un conseiller si ce n’est d’aller changer une lumière ou aller faire un “pathching”. Il faut revoir le fonctionnement des municipalités et des conseils de district. Il faut leur donner un certain pouvoir. Exemple : nous avons un budget et nous avons un développement à faire. Or il faut faire approuver par le ministère. Pourquoi avoir un budget pour la mairie et ensuite devoir demander une approbation ? Tout cela bloque la bonne marche de la mairie. Redonnez aux mairies leurs lettres de noblesse. Peut-être y a-t-il eu certains abus dans le passé, mais le ministère devrait être là pour se pencher sur la politique de l’administration régionale et non pas s’ingérer dans le “day-to-day running” des mairies. C’est là que des personnes de calibre seront intéressées à poser leur candidature pour être maires. Autrement, le niveau continuera à baisser.

Le maire, du coup, a-t-il sa raison d’être ?
Ah oui ! Comme je vous l’ai dit, cela dépend qui est maire. Prenons la ville de Port-Louis. On peut dire que le maire de Port-Louis remplace trois à quatre ministères car tous les travaux d’infrastructures, d’embellissement, sont gérés par la mairie. La mairie s’occupe aussi de la santé et de l’environnement. Même si tout ce qu’on fait doit avoir l’approbation du ministère. Demain, le maire dispose d’un budget pour construire un centre municipal, il doit demander la permission au ministère. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que des dizaines de milliers de personnes entrent et sortent de la capitale. Le maire a pour responsabilité de veiller au bon fonctionnement de tous ces aspects.

Quelle a été votre plus grande frustration en tant que maire ?
Quand j’étais maire, ni Navin Ramgoolam ni Xavier-Luc Duval ne m’ont appelé pour me donner des ordres. Je disposais d’un champ d’action. Sauf quand il y avait de petits soucis, j’allais les voir, et même là, ils faisaient ce qui devait se faire. J’ai résisté aux ingérences des Administrations régionales. Cela dépend une fois de plus de la personnalité du maire.

De quelle manière la NDU travaille-t-elle avec la mairie ?
Autrefois, les deux travaillaient en parallèle. La mairie faisait son travail et la NDU faisait le sien. Mais ma question demeure : est-ce qu’on a essayé de voir si on fait un plan pour cinq ans, pour dix ans ? A-t-on vérifié si nos drains s’adaptent aux changements climatiques ? Aujourd’hui, en recouvrant les drains, on crée davantage de problèmes. Il faut voir quels types de drains il faut construire. C’est simple : on est entouré de montagnes et devant nous il y a la mer. Pourquoi devrions-nous avoir des problèmes d’inondations ? Il faut prévoir qu’en une heure de “flash flood”, l’eau puisse se déverser dans la mer. Il faut donc nettoyer les drains, créer des sorties d’eau. Il y a environ onze rivières qui peuvent transporter l’eau de pluie vers la mer. Le problème, c’est qu’on a recouvert beaucoup de nos drains naturels.

Peut devenir maire n’importe qui, selon vous ? Quelles sont les compétences nécessaires pour être maire ?
Quelqu’un peut ne pas être un professionnel, mais être un bon gestionnaire, un bon administrateur. Il faut voir quelles sont ses compétences. Ce n’est pas assuré qu’un professionnel fait un bon maire. Nous avons eu de grands maires, certains étaient des professionnels, d’autres pas. Pour moi, il faut comprendre sa ville. Chaque endroit d’une même ville a ses spécificités. Il doit avoir une vision et s’appliquer pour réaliser cette vision.

La durée du mairat est-elle trop courte, selon vous ?
Il y a eu des maires qui ont fait un an et cela a été catastrophique. Le temps qu’il prend pour comprendre les rouages du maire, il est déjà l’heure pour lui de partir… Deux ans, ce n’est pas mauvais. À Maurice, il faut faire plaisir à tout le monde. ‘idéal serait de donner au maire cinq ans. Ainsi, il aurait eu un plan de travail. Et quand les citadins vont voter, ils sauraient qu’ils votent un maire pour cinq ans. Mais, peut-on le faire à Maurice ? Certains diront : « mo dimoun pann gagne ». Deux ans, ce n’est pas assez mais c’est mieux qu’un an. Mais il faudrait que même avec un changement de mairat, le plan de travail reste le même.

Le mot de la fin…
J’espère que l’on mette notre ego de côté. La ville de Port-Louis mérite un réveil des autorités pour lui redonner son éclat d’antan. On se souvient de grands maires comme Gaëtan Duval.

DORINE CHUCKOWRY (ancienne lord-maire) : « Des députés imposaient leurs idées »

Vous avez été mairesse de Port-Louis. Est-ce que les maires ont une grande marge de manœuvre pour contribuer au développement de leur ville, à l’épanouissement des habitants, ou tout est-il imposé d’en haut, du ministère des Administrations régionales ?
Ce serait faux de dire qu’on est à 100% autonome. Il est vrai qu’il y a quand même une flexibilité au niveau du choix de nos projets. Mais quand j’étais lord-maire sous la bannière du MSM-MMM, en 2014, j’étais avec le MSM et chaque mardi, il y avait ce qu’on appelle un groupement de conseillers et députés de la circonscription. Il y avait des députés du MMM qui venaient. Malheureusement, ils imposaient leurs idées car ils se servaient de la mairie pour avoir une certaine popularité. Ils imposaient certains projets. Moi, à l’époque, je venais d’être élue pour la première fois, j’étais novice. Alors on les écoutait. En même temps, on n’avait pas le choix. Mais il y a des petits projets où on pouvait décider seul. Par contre, je me souviens que mon adjoint au maire, Kishan Servansingh, me disait que son leader de l’époque, Pravind Jugnauth, qui est aussi mon leader aujourd’hui, faisait confiance à ses conseillers qui pouvaient décider tout seul. Mais au MMM, tel n’était pas le cas.

Comment cela se passait-il avec le ministère des Administrations régionales ?
On avait besoin d’avoir leur approbation pour tous les projets, même pour un permis. Même après l’aval du Conseil, il faut envoyer le dossier au ministère des Administrations régionales. Le dernier mot revient au ministre de tutelle. On arrivait à réaliser des projets, mais il fallait l’aval du ministère. Même si à 99%, ils épousaient la même position que nous.

On se souvient qu’en tant que lord-maire, vous aviez à l’époque décrié le fait que le ministre de tutelle estimait qu’il fallait arrêter un projet de la mairie et injecter l’argent plutôt dans la foire de Roche-Bois…
C’est assez normal. À l’époque, le gouvernement était dirigé par le PTr/PMSD et la mairie était dirigée par le MMM/MSM. On ne comprenait pas que lorsque la mairie fait bien, c’est pour les habitants et pas pour nous. À l’époque, c’est vrai que le ministre coupait un peu l’herbe sous le pied, surtout au niveau de nos dépenses. La mairie voulait rénover le théâtre de Port-Louis, mais il ne nous avait pas donné d’argent. Il nous rendait la vie difficile concernant le budget.

Quelle a été votre plus grande frustration en tant que mairesse ?
Franchement dire, il n’y a pas eu de frustration. Sauf qu’à l’époque, j’avais dit qu’une de mes priorités était le théâtre de Port-Louis. On a commencé, mais on n’a pu faire grand-chose. Autrement, j’ai bien aimé ces deux ans – une année en tant qu’adjointe au maire et une année en tant que maire. On a fait ce qu’on a pu avec les moyens du bord.

Que pensez-vous de la dernière loi sur les Collectivités locales ?
On a pu travailler avec. Ce n’était pas aussi mauvais que cela. Ce que je retiens le plus et ce que j’apprécie, c’est l’obligation aux partis politiques de présenter au moins un tiers de femmes sur leur liste de candidats. On a pu avoir plus de femmes en politique grâce à cette loi. Mais, de l’autre côté, ce serait bien que les mairies soient plus autonomes au niveau des finances. Les maires devraient pouvoir gérer eux-mêmes leurs finances.

De quelle manière la NDU travaille-t-elle avec la mairie ? Travaille-t-elle sous ses ordres ?
Il y a des projets qui sont initiés par la NDU et d’autres par la mairie. Par exemple, les travaux aux “classified roads” comme rue Desforges, les autoroutes, sont effectués par la NDU. Par contre, les petites rues de la capitale sont gérées par la mairie. Quand la mairie a de gros projets, à ce moment, elle cherche l’aide de la NDU.

Peut devenir maire n’importe qui, selon vous ? Quelles sont les compétences nécessaires pour être maire ?
Je ne suis pas d’accord quand on dit qu’il faut laisser la chance à tout le monde car être lord-maire, c’est diriger la capitale. Ce n’est pas rien. Cela comprend quatre circonscriptions. On ne peut donner l’occasion à tous, mais à ceux qui sont compétents. Sinon, rien ne sera fait pour la capitale. Même chose pour les tickets pour les élections générales. Il faut bien choisir sur la base de la méritocratie. Un maire doit être un “hard worker”. Vous sortez de chez vous à telle heure, mais vous ne savez pas à quelle heure vous allez rentrer. Il faut être accessible et très flexible avec les habitants car les gens sont exigeants. Ce n’est pas aussi facile. Les citadins ne comprennent pas toujours qu’on dispose d’un budget limité. Ce n’est pas parce que vous êtes lord-maire que vous allez pouvoir tout faire. Le gros problème sous mon mairat, c’est que j’avais un an. Ce n’est pas que j’aurais aimé rester plus longtemps. Une année, c’est tuant si tant cela demande. Mais le problème, c’est que vous commencez un projet et que c’est quelqu’un d’autre qui vient couper les rubans après vous. Par exemple, en 2014, il y a plusieurs projets que j’avais avalisés au conseil, par exemple un gymnase à Pointe-aux-Sables. Quelques mois après, en 2015, c’est un autre maire qui fait l’inauguration.

La durée du mairat est-elle trop courte, selon vous ?
Deux ans, c’est bon. Au moins, on arrive à voir la réalisation des projets. Même si on change de maire, le travail devrait continuer car c’est dans l’intérêt des citadins.

Quels sont vos projets politiques à présent ?
Comme vous le savez, j’ai rejoint les rangs du gouvernement depuis août 2018. Je suis toujours une militante qui travaille très dur sur le terrain. Je suis dans la circonscription No 1 tous les jours. Je n’ai pas rejoint le gouvernement pour demander quoi que ce soit. Je suis venue et j’ai dit au Premier ministre que je suis là pour servir mon pays. Si j’ai un ticket pour les prochaines élections, je ne vais pas refuser…

Le mot de la fin…
Je souhaite bonne chance aux nouveaux maires et lord-maire. Je sais que ce n’est pas un travail facile, mais ils contribuent au développement de leur ville.

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