DÉPOSITIONS À LA POLICE: L’avocat de Yavinash Lutchmun évoque la torture physique

Le procès intenté à Yavinash Luchmun pour le meurtre de la petite Drishtee Jeetoo, trois ans, la fille de sa concubine, se poursuit en Cour d’assises devant le juge Benjamin Marie-Joseph. Les débats autour de la motion de voir-dire ont pris fin avec l’audition des derniers témoins de la défense. Lors du contre-interrogatoire de l’enquêteur principal dans cette affaire par Me Deepak Rutnah, ce dernier a soutenu que Yavinash Lutchmun avait subi une torture physique continue de la police et avait fini par céder et donner une déposition selon les instructions des enquêteurs. La défense conteste les dépositions de l’accusé à la police.
Me Rutnah a logé une motion de voir-dire pour contester l’admissibilité en Cour de certaines dépositions enregistrées par la police lors de l’arrestation de Yavinash Lutchmun. Lors du contre-interrogatoire du témoin de la Poursuite hier, qui était le DI Goolub, l’enquêteur principal de cette affaire, Me Rutnah l’a confronté aux allégations selon lesquelles son client n’avait pas donné de déposition volontaire et avait fini par céder après avoir subi une torture physique continue de la police. Le témoin devait répondre que l’accusé avait été informé de tous ses droits et qu’il avait choisi de ne pas retenir les services d’un homme de loi et avait donné sa déposition volontairement. « He felt relieved when he related about the incident », a déclaré l’enquêteur principal. « He was relieved that the torture had ended », a rétorqué Me Rutnah. Tout au long du contre-interrogatoire, l’avocat de la défense a tenté de démontrer que son client avait subi un traitement inhumain et que les dépositions données à la police étaient sous pression. Selon Me Rutnah, il avait été privé de nourriture et avait été transporté à l’hôpital deux jours après son arrestation.
L’avocate de la poursuite, Me Asha Ramano-Egan, devait pour sa part faire ressortir que contrairement à ce que l’avocat de la défense voulait démontrer, l’accusé qui était sous méthadone était régulièrement transporté à l’hôpital pour ses traitements. Les témoins de la défense ont par la suite été entendus dont le Dr Ramkoosalsing, le psychiatre qui s’est prononcé sur l’état de santé de Yavinash Lutchmun.
L’accusé a par la suite été appelé à la barre des témoins. Il a maintenu que c’était un accident et qu’il n’avait pas tué la fillette. Les avocats des deux parties devront faire leurs plaidoiries aujourd’hui, après quoi le juge devra se prononcer sur cette motion de voir-dire. Si la Cour tranche en faveur de Yavinash Lutchmun, il n’y aura plus de poursuites contre lui. Au cas contraire, son procès devra se poursuive devant le panel de jurés déjà constitué pour juger de sa culpabilité.
Rappelons que ce boulanger de 27 ans habitant Mare-d’Albert est accusé d’avoir frappé à mort Drishtee Jeetoo, la fille de sa concubine, dans la soirée du 14 décembre 2010 à Rivière-des-Anguilles. L’accusé avait fait la connaissance de la mère de la victime en mars 2010. Quelques semaines plus tard, ils avaient contracté un mariage religieux. Le couple a commencé à vivre sous le même toit, en compagnie de Drishtee Jeetoo qui est issue du premier mariage de sa mère. Malgré ses trois ans, cette dernière subissait des coups de son beau-père. Le jour du drame, l’accusé a frappé l’enfant car elle ne cessait de pleurer. À force de recevoir des coups, la petite s’est écroulée. Paniqué, son beau-père l’a transportée à l’hôpital, mais la victime devait rendre l’âme en cours de route. Dans un premier temps, Yavinash Lutchmun a déclaré à la police que la victime avait fait une chute. Mais, le rapport d’autopsie, rédigé par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a attribué le décès à une rupture du foie. Le médecin a également relevé des plaies et ecchymoses sur le corps de la fillette.

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