Depuis deux mois : les employés du MITD sans fiche de paie

  • Le logiciel de “payroll” est en panne depuis novembre dernier; cafouillage au niveau des salaires, qui se font manuellement
  • Les employés dénoncent la nomination de 20 “higher executive officer” sans passer par l’organigramme de l’institution

Le problème de mauvaise gestion et de frustration des employés ne date pas d’hier au Mauritius Institute of Training and Development (MITD). L’organigramme de l’institution, approuvé depuis février 2018, n’a toujours pas été implémenté alors que les employés dénoncent des nominations faites contre les structures proposées dans ce même organigramme. Par ailleurs, les employés du MITD ne reçoivent plus de fiche de paie depuis deux mois et dénoncent un cafouillage au niveau des salaires, qui se font manuellement depuis plusieurs mois. « Certains obtiennent plus alors que d’autres sont sous-payés », disent-ils.

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Une fois de plus, rien ne va plus au MITD. Dix ans après la décision d’adopter un organigramme pour le MITD, après la fusion des centres IVTB et des écoles polytechniques, les employés se retrouvent toujours sans structure. Pourtant, la ministre de l’Education, en réponse à une question parlementaire il y a deux semaines, a bel et bien confirmé que l’organigramme avait été adopté en février 2018, mais qu’il n’a toujours pas été implémenté. De ce fait, les employés estiment que le manque de transparence perdure et que les nominations se font en catimini.

Ainsi, il y a deux semaines, 20 “higher executive officer” ont été nommés. Or, selon les employés, le nouvel organigramme fait provision pour deux “higher executive officer” et ce sont les “assistant executive clerks” qui sont appelés à être nommés à ce poste. « Des employés qui sont dans la même catégorie ont été délaissés. C’est la frustration totale au sein du MITD », disent-ils. De plus, l’on fait ressortir que les instructeurs et les “training officers” font le même travail alors qu’il y a une disparité dans les salaires.

Depuis novembre dernier, le logiciel de “payroll” de l’institution a subi un crash. Depuis, le versement des salaires s’effectue manuellement. Selon les employés, il y a un « grand cafouillage » car il y a plusieurs mois, « certains ont obtenu plus, alors que d’autres ont été sous-payés ». Ce qui chiffonnent aussi ces employés, c’est que depuis deux mois, ils n’obtiennent plus leur fiche de paie. La direction leur aurait fait comprendre qu’en septembre, ils obtiendront leurs fiches de paie pour quatre mois.

À plusieurs reprises, les représentants de divers syndicats au sein du MITD ont approché la direction pour tenter d’obtenir des explications, mais cette dernière aurait refusé de faire la lumière sur ce qui se passe actuellement. Une lettre a été envoyée au Premier ministre pour qu’une enquête soit initiée sur les problèmes au MITD. « Le Premier ministre doit réaliser que les fonctionnaires aussi votent et que cette situation au MITD va peser lourd. Depuis des années, c’est un problème qui perdure. À chaque fois, on a essayé de politiser le problème, alors que c’est là un problème pédagogique et qu’il faut trouver une solution dans l’intérêt national », disent-ils.

Outre la frustration chez les employés, les élèves des centres de formation se sentent également délaissés. Ils déplorent les conditions dans lesquelles ils sont appelés à suivre leur formation. « C’est malheureux que le gouvernement accorde si peu d’importance à la formation technique alors que dans d’autres pays, c’est une filière qui a pris de l’essor », lancent-ils. Dans certains centres, seuls quatre ordinateurs sont mis à la disposition de 25 élèves. Or, ces derniers ont des modules informatiques importants dans leurs cours. Sans compter, disent-ils, que les salles de classe sont délabrées et que la logistique n’a pas été renouvelée « depuis des années ».

Cette semaine, les élèves ayant pris part au National Certificate Level 3 et 4 dans la filière “Engineering” se sont retrouvés avec le même questionnaire que l’année dernière. « Ils n’ont même pas pris la peine de change la date. Le questionnaire est identique, avec les mêmes fautes que l’année dernière. Comment peut-on accepter une telle situation ? », disent-ils. Contactée pour obtenir sa version des faits, la direction du MITD est restée injoignable. Les représentants syndicaux comptent, eux, animeront un point de presse la semaine prochaine, laquelle sera suivie d’une manifestation.

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