Détournement de fonds : Raj Gaya, l’ex-homme fort du badminton, arrêté par l’ICAC

  • Cet ancien président de l’AMB et ex-SG de la Confédération africaine de badminton en cour de Rose-Hill sous des charges de blanchiment de fonds avec des contributions de plus de USD 1 million entre 2011 et 2017

L’ancien homme de fort du badminton mauricien, Raj Gaya, qui avait assumé les fonctions de secrétaire général de l’Association mauricienne de badminton et secrétaire général de la Confédération africaine de badminton, a été inculpé provisoirement ce matin du délit de blanchiment de fonds. Ce développement fait suite à la conclusion d’une enquête diligentée par l’Independent Commission against Corruption (ICAC) suite aux conclusions de l’Ethics Hearing Panel de la Badminton World Federation en date du 21 novembre 2018, avec des preuves accablantes de détournements à des fins personnelles des contributions de cette organisation internationale pour assurer l’épanouissement du badminton à Maurice et en Afrique. De 2011 à 2017, la Badminton World Federation avait mis à la disposition de ces deux instances un montant de USD 2 532 059.

- Publicité -

Dans un premier temps, après les conclusions de cette enquête de la Badminton World Federation, confirmant preuves à l’appui les allégations de détournements de fonds, le dénommé Raja Gaya avait été banni à vie de toute fonction ou encore de tout engagement lié au domaine du badminton à Maurice et à l’étranger. Il avait été condamné à une amende de USD 50 000 par la fédération internationale. Cette somme devait servir au remboursement des fonds qui avaient été alloués à des joueurs de badminton locaux pour leur participation à des compétitions internationales, dont Kate Foo Kune et Hassenkhan Hyderkhan.

Le panel de la fédération internationale de badminton avait aussi établi que Raj Gaya avait exagéré ou falsifié des demandes de remboursement de même que des documents officiels, et refusé de coopérer lors de l’enquête. Pour rappel, c’est l’ancien président de l’AMB, Bashir Mungroo, qui avait révélé cette affaire en août de l’année dernière. Celui-ci avait même déposé un dossier à l’ICAC, ce qui avait d’ailleurs conduit à des fins d’enquête en décembre 2017 et février 2018, avec la présence de deux représentants de la BWF, à savoir le Danois Thomas Delaye (directeur des affaires légales de la BWF) et de l’Anglais Paul Scott (ancien policier retraité, reconverti en agent privé). Ces deux hommes avaient insisté pour que l’AMB ouvre aussi une enquête.

La Fédération internationale de badminton s’est appuyée sur un exercice de Forensic Auditing, connu comme “Dass Report”, pour étayer la culpabilité de Raj Gaya, notamment que pour la période de 2011 à 2017, la fédération avait versé à la Confédération africaine de badminton un montant de USD 2,6 millions et que cette dernière fédération avait remis à Raj Gaya un peu plus de USD 1 million. Après enquête, le rapport note que « there is no record of any decision of the Badminton Confederation of Africa or the Mauritius Badminton Association to pay monies in the personal accounts of Raj Gaya ».

Par ailleurs, des maldonnes sont relevées en ce qui concerne l’achat de billets d’avion pour un montant de USD 173 757 sur la base d’Invoices émises par Nitra Holidays, qui n’a aucue accréditation en tant qu’agence de voyages agréée. « Nitra Holidays appeared to be part of an entity Nitra Trading and Engineering, of which Nitra Trading also provided shuttlecocks to the MBA. Finally, and most troubling, the entity was owned by friends of Mr Gaya. » Mention est également faite qu’une somme de USD 60 162 « was unsupported by any documentation », avant de souligner que « Dass Report found that there was a substantial accumulation of income by Mr Gaya from the monies paid to him by the Badminton World Federation and the Badminton Confederation of Africa ».

Sur la base des dépositions des dirigeants de l’Association mauricienne de badminton, qui avaient mis à jour ce réseau de détournements de fonds en juin 2017, notamment quand Sahir Edoo avait succédé à Raj Gaya, l’ICAC a initié une enquête avec, pour résultat, l’inculpation provisoire du jour. Raja Gaya a été remis en liberté provisoire contre une caution de Rs 100 000 et d’une reconnaissance de dettes de Rs 300 000 à sa comparution devant le tribunal de Rose-Hill ce matin.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -