DETTE PUBLIQUE: Rs 210 000 par tête d’habitant en mars

A la fin de la semaine dernière, trois paramètres économiques majeurs ont été publiés pour traduire le pouls de l’économie lors du premier trimestre. Au tableau positif, le baromètre de confiance du monde des affaires de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) poursuit son redressement avec un nouveau gain de 5,4 points entre janvier et mars de cette année. Par contre, sur le plan de l’endettement, la tendance est aux appréhensions du côté du Trésor public, avec une hausse de quelque Rs 22 milliards à la fin de mars dernier comparativement à la période correspondante l’année dernière. Dans le secteur privé, l’évolution de la distribution des crédits bancaires confirme que cet indicateur est toujours dans le rouge avec une nouvelle dégradation de Rs 21 milliards, passant de Rs 302,8 milliards à la fin de mars 2014 à Rs 323,2 milliards à mars dernier.
Le fardeau de la dette par tête d’habitant s’est alourdi de     Rs 30 000 à la fin du premier trimestre, crevant la barre des Rs 200 000, soit quelque Rs 210 000, contre Rs 180 000 il y a une année de cela. Le montant de la Public Sector Debt, selon les chiffres officiels publiés par le ministère des Finances, est de Rs 264,4 milliards, représentant 62,9% du produit intérieur brut (PIB), une détérioration de deux points par rapport à l’année dernière. Ces 62,9% du PIB sont une nouvelle pointe enregistrée depuis ces deux dernières années, avec le ratio de la dette publique par rapport au PIB évoluant au-delà de la barre des 60% depuis décembre 2013.
Appréhensions sur
la répartition
des crédits bancaires
La plus importante composante de la dette publique est constituée d’emprunts sur le marché local de l’ordre de Rs 168,8 milliards, représentant la Budgetary Central Government Domestic Debt. En une année, cet item de la dette publique a augmenté de Rs 15,2 milliards. La dette a long terme, dont les Five-Year GoM Bonds et autres Tax Reserve Certificates, est de Rs 93 milliards, en hausse de Rs 11 milliards d’une année à l’autre vu la politique adoptée visant à revoir le profil de maturité de la dette locale.
Au cours de ces douze derniers mois, la dette étrangère a augmenté de Rs 7 milliards pour se retrouver à Rs 55,8 milliards, dont Rs 50,9 milliards pour le long terme. Par contre, la dette contractée par des Public Enterprises est restée stable à hauteur de Rs 21,6 milliards avec la dette étrangère du secteur privé plafonnant à Rs 15,5 milliards.
Un autre indicateur qui suscite des appréhensions concerne la répartition des crédits bancaires au secteur privé. Les derniers chiffres officiels, publiés par la Banque de Maurice, indiquent une hausse de Rs 22 milliards, soit un total de Rs 325,2 milliards à la fin de mars dernier. En une année, la dette des entreprises dans l’industrie du bâtiment s’est détériorée de quelque Rs 7 milliards.
Avec une ardoise de Rs 82,2 milliards, la construction, qui traverse une crise économique sans précédent, est la plus endettée. Puis viennent dans l’ordre, le tourisme avec Rs 46,4 milliards en baisse de Rs 2 milliards, le commerce avec Rs 31,1 milliards (+ Rs 2,5 milliards), les services financiers avec Rs 27,6 milliards (quasiment stable), le secteur manufacturier avec Rs 21,1 milliards (+ Rs 2,2 milliards), et l’agriculture avec Rs 18 milliards, soit une baisse de Rs 1,6 milliard. Par contre, les crédits bancaires alloués aux ménages ont été maintenus à Rs 29,3 milliards d’une année à l’autre.
Parallèlement, l’indicateur trimestriel de confiance du monde des affaires laisse prévoir un changement dans le paysage économique. “L’indice a progressé de 5,4 points (6,5 % ) entre janvier et mars de cette année et s’établit, désormais, à 87,9 points. Cette amélioration de l’indice intervient après le redressement noté au dernier trimestre de 2014. Ce résultat confirme le retournement conjoncturel observé vers la fin de 2014.
Reprise de la consommation: 57 % des entrepreneurs
la constatent
Si cette tendance se maintient au cours des prochains trimestres, cela se traduirait par une amélioration sensible de notre performance économique”, note le rapport de la Chambre de Commerce et d’Industrie rendu public au cours de la semaine écoulée.
La Chambre de Commerce et d’Industrie avance qu’une “grande majorité des entrepreneurs consultés, environ 57 %, affirment avoir constaté une reprise de la demande des consommateurs au cours de ce trimestre. Cette vigueur de la demande découle de la politique de la relance, d’inspiration keynésienne, initiée par les décideurs publics en décembre dernier, avec pour objectif la reprise économique.  En effet, la hausse de l’allocation de pension pour plus de 20 % de la population, qui implique une injection conséquente de la monnaie dans l’économie, a eu l’effet escompté, à savoir un effet amplificateur sur la consommation”.
Les autres conclusions de l’indicateur de confiance de la CCI sont que “les anticipations sur l’investissement pour les douze prochains mois sont en hausse, l’optimisme des entrepreneurs pourrait avoir un effet favorable sur le marché de l’emploi”. “Néanmoins, au niveau des perspectives pour le second trimestre, nous remarquons qu’il y a quelques appréhensions. Nous devons maintenir, au cours des prochains mois, cette dynamique retrouvée de la confiance pour espérer un rebond conséquent de la croissance économique”, souligne la CCI.

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