Une dette de Rs 178 000 par tête d’habitant en mars

Les dernières données publiées officiellement par le ministère des Finances pour le premier trimestre de cette année confirment la tendance à la hausse de l’endettement public. Devant ce phénomène, les avertissements émis par le Fonds monétaire international lors des dernières Article IV Consultations en début d’année au sujet d’un nécessaire redressement assument toute leur importance. Sur ces nouvelles bases, la dette publique par tête d’habitant pourrait s’approcher dangereusement de la barre des Rs 200 000 car, à la fin de mars dernier, cet indicateur, qui n’a pas la faveur des Finances, avait atteint Rs 178 000. De son côté, en marge des dernières délibérations du Monetary Policy Committee de lundi dernier, le gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, qui a essuyé un nouveau revers avec le Repo Rate maintenu à 4,65%, est venu avec son grain de sel en confirmant une ardoise de Rs 70 millions pour le compte des 17 plus importants conglomérats du pays.
Les statistiques rendues publiques en fin de semaine sur le site web du ministère des Finances ne souffrent d’aucune contestation. En une année, l’endettement public a progressé de quelque Rs 22 milliards, soit presque le double durant les exercices précédents. À la fin de mars dernier, la Total Public Sector Debt se montait à Rs 224,3 milliards contre Rs 202,8 milliards à pareille époque l’année dernière, soit représentant respectivement 60,2% du Produit intérieur brut contre 58,1%.
En termes plus terre à terre, la dette encourue par le gouvernement est de l’ordre de Rs 178 000 par tête d’habitant, soit Rs 18 000 de plus qu’il y a un an. Si le tempo de l’endettement est maintenu dans les prochains douze mois, la barre des Rs 200 000 sera facilement dépassée.
De ces Rs 224,3 milliards, la somme de Rs 153,6 milliards a été puisée sur le marché local sous forme d’emprunts à court terme pour un montant de Rs 23,8 milliards, de Medium Term Loans de l’ordre de Rs 47,2 milliards et de prêts à long terme de Rs 82,6 milliards.
D’une année à l’autre, le Budgetary Central Government Domestic Debt a augmenté de Rs 11 milliards, alors que la dette étrangère a épousé la même tangente, pour passer de Rs 37,3 milliards en mars 2013 à Rs 48,7 milliards à la fin de mars dernier. Cette performance de la dette extérieure représente une détérioration de trois points par rapport au PIB au cours de la même période. Le montant de la dette étrangère est équivalent à 45,9% des exportations des biens et services en mars dernier, contre 42,9% à la fin de mars de l’année dernière. La Public Enterprise Debt, dont des emprunts des corps para-publics garantis par l’État, est restée sensiblement la même, soit à Rs 21,9 milliards.
Par contre, le tableau de l’endettement ne sera pas complet sans les derniers détails publiés par la Banque de Maurice lors du point de presse post-MPC animé par Manoo Bheenick. Il a fait état de ses appréhensions en parlant d’emerging vulnerabilities devant l’évolution de l’endettement des 17 plus importantes sociétés d’affaires à Maurice et les risques du volume croissant de Stressed Debt dans le circuit bancaire.

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