D’ÎLE COURTS À D’AUTRES FESTIVALS: Voyage au long cours

Île Courts est désormais connu dans d’autres festivals à l’étranger. Depuis quelques années, des courts métrages issus de sa programmation sont sélectionnés et récoltent même des prix, comme à Clermont-Ferrand (France). Une consécration attribuée à la qualité des productions locales.
Le festival Île Courts propose des films de plusieurs réalisateurs à des festivals étrangers, souligne David Constantin. “On le fait pour donner une plus grande visibilité au cinéma mauricien.” Ritvik Neerbun, qui a signé sa première fiction avec Kaso, programmée lors de la dernière édition d’Île Courts, a ainsi vu son film sélectionné dans la catégorie Regards d’Afrique à Clermont-Ferrand.
Certains courts métrages locaux sont envoyés par les réalisateurs à des festivals pour être éventuellement sélectionnés. “Je fais des recherches pour voir les festivals potentiels où je peux proposer mes films. Et je reçois des réponses positives. À Maurice, Les Mo’zars de Roche Bois, par exemple, n’a été diffusé que trois fois”, confie Gopalen Chellapermal.
Récompenses.
La sélection des courts métrages locaux a connu des retombées positives, récoltant des prix lors de programmations loin de nos côtes. Made in Mauritius de David Constantin (réalisé en 2009) est parmi les premiers courts métrages mauriciens à avoir été récompensés ailleurs. “Ce film avait été présenté lors de l’édition 2009 du festival Île Courts”, précise le réalisateur. Il a été programmé à Vues D’Afrique (Montréal), Tarifa (Espagne), FIFAI (Réunion), Clermont-Ferrand (France) et Cinema Africano (Italie) où il a reçu le prix de la Fondation Pellegrini. Gopalen Chellapermal a aussi eu l’honneur de se voir décerner le prix Fé Nèt Océan Indien au FIFAI pour son documentaire Les Mo’zars de Roche Bois, en 2011.
Sélection.
Mais les accords de partenariat avec des festivals internationaux ne favorisent en rien la programmation des films envoyés, souligne David Constantin. “Ce n’est pas parce que l’on est partenaire avec un festival qu’il doit programmer nos productions. Les films passent par un jury, qui établit une sélection en prenant en compte tous les critères cinématographiques”, précise le directeur d’Île Courts.
Aujourd’hui, Île Courts a des accords de partenariat avec le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand (France), du Festival international de Films d’Afrique et des Îles (Réunion), La Rencontre Cinématographique de Madagascar, Les Rencontres Cinématographiques de Hergla (Tunisie) et avec Bref (magazine des courts métrages en France).
Pour être éligible à une diffusion internationale, la qualité du produit est le premier facteur que les programmateurs de festivals prennent en considération. “Au fil des années, nous avons noté une évolution au niveau des réalisations locales. Nous avons des productions locales de qualité qui peuvent rivaliser avec d’autres réalisations internationales”, souligne David Constantin.
Intérêt.
Voir son film à l’affiche d’un festival international est une fierté et un honneur pour les réalisateurs mauriciens. C’est le cas d’une dizaine d’entre eux. “C’est intéressant de connaître le regard des autres, surtout des étrangers, sur son travail. À Clermont-Ferrand, il y avait beaucoup de monde à la projection de mon film et j’ai eu de bons retours. C’était un beau moment de partage”, confie Ritvik Neerbun.
Joëlle Ducray abonde dans le même sens : “Cela permet à notre film de vivre ailleurs et cela fait plaisir de voir les gens l’apprécier.”
Cette possibilité de partage et d’échange autour de la passion du cinéma est ce que retient Gopalen Chellapermal. “À Hergla et au FIFAI, j’ai fait de belles rencontres. C’est intéressant d’avoir l’opinion des autres sur son film.”
Un court métrage a une espérance de vie de deux ans, précise David Constantin, même si certains peuvent connaître une durée plus longue. C’est surtout au cours des deux premières années qu’il peut être exploité et programmé dans des festivals.
Cuvée 2011.
Des films programmés en 2011 au festival Île Courts, six ont été sélectionnés par divers festivals à l’étranger. Ruz de Gopalen Chellapermal a été programmé à Hergla et Clermont-Ferrand; Wall Street Legim de Joëlle Ducray, Charlotte Nina et Jawid Kadir à Clermont-Ferrand (Regards d’Afrique) et au FIFAI en octobre; Perfect Day de Jérôme Valin à Clermont-Ferrand; Papan Kulta de Krishna Luchoomun à Clermont-Ferrand; Johni d’Axelle Tennant au FIFAI; et Kaso de Ritvik Neerbun à Clermont-Ferrand (Regards d’Afrique). Il y a un intérêt pour les courts métrages mauriciens qui font preuve d’une qualité certaine.
Exposition.
Être diffusé ailleurs est une façon de placer la cinématographie mauricienne sur la carte du monde. “On permet aux gens de voir une autre facette de notre île, tout en exposant ce qui se fait ici dans le milieu du cinéma”, souligne Joëlle Ducray. Les réalisateurs deviennent ainsi les ambassadeurs du cinéma mauricien. “C’est une preuve qu’on existe, que le cinéma mauricien est vivant et évolue à son rythme. C’est une fierté pour notre pays”, constate Gopalen Chellapermal. “Être programmé ailleurs, ça donne encore plus de crédit à l’existence de la cinématographie mauricienne et c’est le signe d’un bouillonnement dans ce secteur”, confie Joëlle Ducray.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -