DIRECTORS FEES : Rs 285 000 pour un président et Rs 180 000 pour un directeur non exécutif

Un président de conseil d’administration (CA) touche au moins Rs 285 000 par an par rapport à Rs 250 000 pour un directeur non exécutif indépendant et Rs 180 000 pour un directeur non exécutif. C’est ce que révèle une étude menée par le bureau sud-africain du Hay Group, société de recherches et de service-conseil, en association avec le Mauritius Institute of Directors (MIoD). Les grandes lignes de cette étude ont été présentées ce matin à l’hôtel Le Labourdonnais à des chefs d’entreprise. Elle démontre que les « directors fees » dans le secteur bancaire sont plus élevés (avec une prime additionnelle de 79 %) que ceux pratiqués par le marché et que les femmes sont nettement sous-représentées au sein des CA avec un pourcentage de 5,6 % de la totalité des membres.
Menée ces derniers mois, l’étude du Hay Group/MIoD porte essentiellement sur des données obtenues de 52 compagnies représentant divers secteurs de l’économie mauricienne et dont 58 % sont cotées en Bourse. Dans les compagnies recensées, on relève un total de 612 directeurs. Présentant les points saillants de l’étude en question, Caroline Piat, directrice régionale du Hay Group, a observé que la moyenne d’âge des directeurs est de 59 ans (par rapport à 60 ans en Europe) et que la moyenne de directeurs siégeant sur un CA est de dix. Ces directeurs tiennent une moyenne de cinq réunions par an. Le taux de représentation féminine (5,6 %) sur un CA a surpris plus d’un et nombreux sont ceux qui estiment qu’il y a encore du chemin à faire à ce niveau. L’étude fait voir également que la présence féminine au niveau du Risk Committee (7,7 %) et de l’Audit Committee (6,7 %) est très faible. Contrairement à l’Europe où le taux moyen est de 4 %, il n’y a aucune femme, en tant que directrice non exécutive, occupant le fauteuil de présidente d’un CA.
Se référant à des données compilées par le Hay Group auprès de 391 entreprises de 12 pays européens et de 229 entreprises cotées en Bourse à Singapour, Caroline Piat constate que le nombre de directeurs indépendants est plus faible à Maurice (27,2 %) comparativement à l’Europe (85 %) et Singapour (50 %). Le pourcentage de directeurs expatriés (15,2 % à Maurice) est aussi inférieur à la moyenne européenne (34 %).
Président mieux rémunéré
En pourcentage, la rémunération d’un président de CA à Maurice est d’environ 2,85 fois supérieure à celle d’un directeur « ordinaire » alors qu’en Europe et à Singapour, elle est de 2,9 et 2,3 fois respectivement. À Maurice, les directeurs perçoivent des honoraires annuels et une allocation de présence aux réunions du CA, mais dans ce dernier cas, seuls 41,83 % des directeurs sont concernés. « De nombreuses entreprises, à Maurice comme à l’étranger, éliminent les allocations de présence et se concentrent sur les honoraires annuels, favorisant une structure de rémunération simplifiée », souligne l’étude Hay Group/MIOD. C’est le secteur bancaire qui rémunère mieux ses directeurs, les « fees » dépassant la moyenne du marché par 79 %. Puis viennent les groupes diversifiés (+15 %). Le secteur du tourisme, par contre, paie uniquement 65 % de la moyenne. Les directeurs des compagnies cotées en Bourse sont mieux lotis avec une moyenne plus élevée de 7 % par rapport à celle du marché en général. Les compagnies non cotées rémunèrent leurs directeurs à un taux qui est 10 % inférieur à la moyenne.
Selon un tableau comparatif montrant les « fees » médians en euros payés à Maurice, en Europe et à Singapour, un président de CA à Maurice touche 7 227 euros par an contre 252 000 en Europe et 72 762 à Singapour. Le directeur non exécutif indépendant reçoit 36 340 euros à Maurice, 60 323 euros en Europe et 29 631 euros à Singapour. Par ailleurs, l’étude de Hay Group/MIoD relève les points suivants : (a) le mandat d’un directeur non exécutif dure en moyenne 4,8 ans ; (b) le plus long mandat d’un directeur non exécutif actuellement en poste est de 55 ans ; (c) un CA a au moins trois sous-comités, les plus communs étant les Audit Committees (chez 87 % des entreprises) et les Corporate Governance Committees (77 %) ; (d) 5,8 % des présidents de CA et 10,2 % des membres sont des expatriés ; (e) en moyenne, 27,2 % des membres d’un CA sont indépendants, 50,8 % sont non exécutifs et 22 % sont directeurs exécutifs.
Jane Valls, Chief Executive Officer (CEO) du MIOD, soutient que « de bonnes pratiques et la transparence au niveau de la rémunération des directeurs sont des éléments clés pour promouvoir la bonne gouvernance d’entreprise ». Pour elle, l’étude effectuée par le Hay Group permet aux entreprises de voir comment elles se positionnent vis-à-vis de la moyenne pratiquée et des entreprises à l’étranger.

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