DISCOURS PROGRAMME: Référendum, pouvoirs du président et État Océan

La possibilité de recours au référendum pour des décisions constitutionnelles, une éventuelle révision des pouvoirs et du mode d’élection du président de la République et le projet de transformer Maurice en un “État Océan” avec ses 2,3 millions de kilomètres carrés de Zone Économique Exclusive au cours des dix prochaines années retiennent l’attention dans le discours programme du gouvernement Ptr/PMSD, intitulé Moving The Nation Forward. Pendant un peu plus de deux heures, la présidente de la République par intérim Monique Ohsan-Bellepeau, souvent sur un ton de règlement de comptes sur la politique économique adoptée avant et après 2005 et également à l’encontre de l’ex-président de la république sir Anerood Jugnauth, a énuméré les intentions du gouvernement « to lead the nation forward onto a new third stage in very changed conditions ».
Le gouvernement de Navin Ramgoolam caresse l’ambition de mettre en chantier un programme de réforme constitutionnelle allant de la révision des pouvoirs du président de la République à la réforme du système électoral en passant par l’intention d’introduire le référendum dans les moeurs politiques locales. Ce chapitre a aussi été l’occasion pour le gouvernement de placer, par l’intermédiaire de la présidente de la République par intérim, des banderilles virulentes contre l’ancien président sir Anerood Jugnauth, devenu un adversaire politique aujourd’hui.
« Under our present Constitution, a President who does not derive his legitimacy directly from the people but from the National Assembly and is nominated by the Prime Minister can, in breach of established conventions, abuse this positions to thwart the will of the elected government », déclare Monique Ohsan-Bellepeau en soulignant l’intention du gouvernement de prendre des mesures pour éviter de tels abus.
Tout en affirmant que 44 ans après l’indépendance le pays a besoin d’un système électoral qui soit plus équitable, qui encourage le processus de Nation Building et assure une meilleure représentation des femmes en politique, le gouvernement a montré sa préférence pour une autre formule de consultations par le truchement de référendums au lieu du cadre restrictif des politiciens.
La virulence des attaques contre l’ancien président de la république est évidente lors de deux autres allusions, soit la protection des institutions et la question du leadership. « The fight to protect institutions is relentless and government will stand in the way of anyone who seeks to pervert these institutions », ajoute la présidente de la République par intérim en évoquant, au tout début du discours programme, la nécessité d’une ICAC revigorée pour lutter contre la corruption. À la fin, Monique Ohsan-Bellepeau ajoute que « our country has come a long way over the last seven years. More than ever, there are challenges ahead and the test of real leadership is to ride these waves and seize the new opportunities they present. It is about taking responsibility and securing a brighter future ».
Sur le plan économique, le gouvernement revient sur une comparaison des situations prévalant avant et après 2005, avec des piques adressées au précédent gouvernement MSM/MMM. « Since 2005, when the country was declared to be en état d’urgence économique, on the brink of precipice, our country has witnessed economic growth increase, investment rise, including an unprecedented increase in FDI, unemployment rate decline, the level of government debt decline relative to the size of the economy and average income per head in PPP terms rise by 50 %, the best performance since 2000. All these have occurred despite the worst global environment for 80 years », note Monique Ohsan-Bellepeau.
Le programme du gouvernement définit les six priorités pour les trois prochaines années, à savoir la prospérité pour tous, une connectivité améliorée, Empowering la population, une société cohésive, une nation forte et la durabilité. À cet effet, le gouvernement prend l’engagement de poursuivre la politique adoptée depuis ces sept dernières années en vue de construire une société plus prospère et plus équitable pour tout un chacun.

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