DR ARUN SAMANTA (NEW JERSEY MEDICAL SCHOOL): « Des antirétroviraux de dernière génération pour traiter l’hépatite B »

Les traitements de l’hépatite B ont beaucoup progressé au cours de ces dernières années. Le Dr Arun Samanta, Professeur en médecine et en chirurgie et directeur médical de transplantation du foie à la Rutgers New Jersey Medical School aux États-Unis a expliqué au corps médical local à Bell-Village que la décision de commencer un traitement de l’hépatite B et de déterminer sa durée doit être évaluée par le médecin hépatologue (spécialiste du foie). Le but est d’obtenir une guérison et à une suppression de la multiplication du virus responsable de l’hépatite B (VHB).
De puissants antiviraux de deuxième génération, le lénovir et l’entécavir en prise orale notamment, sont bien tolérés par les patients et suppriment rapidement et efficacement la charge virale. La mise en route du traitement permet de réduire les complications, notamment les risques de cirrhose, de cancer (carcinome hépatocellulaire) et d’insuffisance hépatique (liver failure) en cas d’hépatite chronique. Le 28 juillet dernier, journée mondiale de l’hépatite, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a émis un signal d’alarme sur cette maladie virale devenue un fléau mondial.
Le VHB qui transmet l’hépatite B est 100 fois plus contagieux que le VIH/sida. À Maurice selon les estimations 35 000 personnes sont infectées par une hépatite B ou C, cette dernière touchant principalement les toxicomanes. Malgré les ravages provoqués par les hépatites, elles sont méconnues et souvent elles ne sont ni diagnostiquées ni traitées. L’hépatite, une inflammation du foie qui provoque à long terme des lésions de cet organe, est un tueur silencieux.
Hépatite chronique
Fièvre modérée, fatigue, douleurs abdominales, vomissements, nausée, jaunisse, urines foncées, perte d’appétit, les symptômes de l’hépatite B ne sont pas uniquement ceux d’une maladie du foie car ils sont présents dans d’autres pathologies. Une prise de sang permet de diagnostiquer l’hépatite B. Le Dr Arun Samanta explique que les analyses ont pour but de détecter des antigènes et des anticorps qui sont des marqueurs de l’infection par le virus de l’hépatite B. Ils permettent, dit-il, de connaître le stade de la maladie. Par ailleurs une biopsie est un moyen de connaître avec précision l’état du foie en cas de maladie chronique et d’évaluer s’il faut commencer ou non un traitement. En effet, l’infection causée par l’hépatite B disparaît le plus souvent spontanément et sans traitement mais dans 10 % des cas chez les adultes l’hépatite aiguë ne guérit pas et évolue vers une forme chronique. C’est une maladie silencieuse dans la majorité des cas. Le Dr Samanta indique que l’infection de l’hépatite B a une période d’incubation d’un à quatre mois. Les modes de transmission sont les pratiques sexuelles à risques, les seringues contaminées et l’infection néonatale de la mère au nouveau né dans les zones endémiques. Du matériel jetable est recommandé pour les piercings et tatouages. Il est aussi conseillé de ne pas partager ses objets de toilette (rasoirs). Le Dr Arun explique qu’il y a des porteurs du virus qui ne développent pas la maladie. Toutefois ils restent contagieux.
Le Dr Arun indique que l’interféron et des médicaments antiviraux oraux, l’adéfovir, le tenofovir, le lamivudine, le telbivudine notamment sont administrés. L’Acting Director of Health Services du ministère de la Santé M. Timol, qui présidait la conférence de Bell-Village, a indiqué que les traitements sont disponibles à Maurice.
Dans le monde entier, 1,4 million de personnes succombent à l’hépatite B ou C chaque année. Le Dr Arun Samanta indique que l’incidence de 8 % de la maladie est élevée sur le continent africain. En Asie elle est au niveau intermédiaire de 2 % à 7 %. Dans les pays occidentaux l’incidence est faible et touche les adolescents et les jeunes adultes.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -