DR SIMON CHOONG : « 35 % des hommes souffrent d’hypertrophie de la prostate à 60 ans »

« L’hypertrophie de la prostate est fréquente chez les hommes à partir de 60 ans. La glande qui grossit compresse la vessie et provoque des symptômes d’obstruction et d’incontinence qui nuisent à la qualité de la vie. » C’est ce qu’a déclaré hier le Dr Simon Choong, Consultant Urologist Surgeon à l’University College Hospital de Londres. Il a aussi parlé du cancer de la prostate, dont le taux de mortalité est à Maurice de 5,3 pour 100 000 hommes.
Le Dr Choong a animé hier une conférence au Centre Vivekananda à Pailles à laquelle a assisté le Premier ministre Navin Ramgoolam. Selon le Consultant Urologist Surgeon à l’University College Hospital, 35 % des hommes souffrent de troubles de la prostate empêchant la vessie de se vider complètement ou provoquant des envies pressantes d’uriner. À 70 ans, 56 % des hommes ont ces symptômes et à 80 ans, 70 %.
Les troubles de la vessie sont aussi causés par le diabète, la maladie de Parkinson et la thrombose, indique le Dr Choong. Il explique qu’au moyen de plusieurs examens le médecin détermine la sévérité des symptômes sur une échelle de 1 à 7. Un traitement est alors prescrit, autrement les symptômes empirent de 5 à 10 % chaque année, explique le conférencier. La diminution du flux urinaire entraîne une infection et des problèmes rénaux. L’urodynamics est un test basique qui permet de diagnostiquer sur un graphique la pression exercée sur la vessie au moyen d’un cathéter introduit dans le rectum et relié à un écran d’ordinateur, soutient le Dr Choong. Le traitement pour les obstructions sévères est la chirurgie endoscopique, une intervention non invasive qui ne nécessite que deux nuits d’hospitalisation.
Le conférencier avance qu’après l’intervention, l’urologue explique au patient comment changer son mode de vie dont la réduction de la caféine et de l’alcool, une prise de médicaments modifiée et une gestion des fluides. Une thérapie combinant plusieurs médicaments est prescrites au patient ayant des troubles de la prostate et de la vessie, dont le alpha-blocker, le Finasteride et le tamsulosin.
Le cancer de la prostate a un taux de mortalité de 5,3 pour 100 000 à Maurice. Il est de 8,2 pour 100 000 en Grande-Bretagne et de 6,1 aux États-Unis. Le conférencier explique que ce cancer est multifactoriel et est aussi lié à une cause génétique. Un test sanguin du PSA (enzyme sécrété par la prostate) permet de déterminer les risques d’avoir un cancer de la prostate.
Le Dr Choong indique que dans les pays industrialisés le dépistage n’a pas réduit la morbidité ni la mortalité due à ce cancer. « Les ultrasons détruisent le cancer à l’intérieur de la prostate », dit-il. Dans le futur, des tests génétiques seront aussi une réalité. Le diagnostique sera plus précis avec le MRI (imagerie à résonance magnétique). « Les défis du futur, indique le médecin, sont moins de biopsies, de meilleures biopsies et des traitements moins nocifs. »
Le Dr N. Gopee, directeur général des services de santé au ministère de la Santé, qui présidait le débat, a déclaré que de meilleures pratiques de la médecine dépendent des études épidémiologiques. « Nous sommes en train de renforcer l’épidémiologie à Maurice », dit-il.

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