DRAGAGE: Les pêcheurs réclament un “stop order” contre Sun Resorts

Le Mouvement Solidarité Pêcheurs de Trou-d’Eau-Douce réclame l’arrêt des travaux de dragage aux chenaux connus comme Lièvres et Levrettes. Ils ont manifesté devant l’hôtel Le Touessrok ce matin pour faire entendre leur voix. Une lettre réclamant un stop order a été déposée hier aux ministères de l’Environnement et de la Pêche. Selon les pêcheurs, ces travaux sont « illégaux » car le permis Environmental Impact Assessment (EIA) délivré en ce sens à Sun Resorts date de 2004…
Peut-on utiliser un permis EIA huit ans après son obtention ? C’est la question que se posent les pêcheurs de Trou-d’Eau-Douce. Selon leur porte-parole Dev Bhugaloo, Sun Resorts a « profité de l’autorisation reçue à l’île-aux-Cerfs pour étendre les travaux à Lièvres et Levrettes ». Ces deux chenaux se situent à proximité de l’hôtel Le Touessrok.
Le groupe hôtelier avait déjà fait une demande au ministère de l’Environnement pour y entreprendre des travaux de dragage, mais il n’y a eu aucune suite. Ce n’est que tout récemment, alors que l’opération de dragage était en cours au canal Grand Courant situé entre l’Île-aux-Cerfs et l’Îlot Mangénie, que les travaux ont démarré.
Selon les règlements, expliquent les pêcheurs, un permis EIA est accordé à condition qu’il n’y ait aucune protestation dans un délai de 30 jours. « Or avec ce permis qui remonte à 2004, les pêcheurs n’ont pas eu l’occasion de faire entendre leur voix. »
Dans leurs lettres aux ministres de l’Environnement et de la Pêche, les protestataires mentionnent que les chenaux concernés abritent des espèces utilisées comme appâts. « Nos activités sont perturbées. Nous aurions dû être mis au courant de ces travaux. »
Pour Dev Bhugaloo, Sun Resorts aurait dû faire une nouvelle demande de permis comme prévu dans l’article 9 de l’EIA Licence qui stipule : « Any modification or extension of new components in connection with the project shall require authorization of this Ministry and a fresh EIA may be requested. »
De son côté, France Andy, pêcheur de Grande-Rivière-Sud-Est, se demande comment des machines peuvent être utilisées pour des travaux qui auraient dû se faire à la main. Les pêcheurs de Trou-d’Eau-Douce sont soutenus dans leur démarche par le Syndicat des pêcheurs. Selon Judex Rampaul, le président, l’industrie touristique représente aujourd’hui un grand danger pour l’environnement marin.
Sollicité pour une réaction, Clyde Vacher, responsable de la communication du groupe Sun Resorts, laisse entendre que le permis EIA de 2004 a été obtenu pour une demande de “regular maintenance” de Lièvres et Levrettes. Pour lui, il est clair que les travaux peuvent être effectués quand c’est nécessaire.
Clyde Vacher précise aussi que l’hôtel soumet un Environment Monitoring Plan (EMP) au ministère de l’Environnement à chaque fois qu’il y a des travaux. « Des travaux de dragage ont eu lieu une première fois en mai 2005 aux deux chenaux. En juin 2006, il y a eu un suivi et l’EMP a été remis au ministère. » D’autres travaux, prévus en 2008, n’ont quant à eux pas abouti.

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