DRAME DE BELLE-RIVE: Le casse-tête du générateur à élucider

Le drame survenu au temple Chinamasta Maha Kali, où quatre adeptes sont décédés lors d’une séance de méditation jeudi dernier, devrait déboucher sur une première inculpation provisoire. En effet, Guirish Hemraz, 52 ans, habitant Camp-Thorel, est depuis hier sous le coup d’une inculpation provisoire d’homicide involontaire dans la mort de son épouse Sharmila Hemraz, 44 ans, de Gundaree Mannick, 54 ans, l’épouse du gourou Devanand Mannick, de Samoo Devi, 54 ans, de Belle-Rive, et du constable Oodesh Cassiram, 56 ans, d’Union Park. Guirish Hemraz a été interrogé “under warning” par les limiers de l’Eastern Division sur le déroulement de cette séance de méditation. L’enquête policière se focalise pour l’instant sur la présence d’un générateur à l’intérieur du temple.
Compte tenu de la période de deuil, Guirish Hemraz devra retourner à la CID de Quartier-Militaire en vue de son inculpation provisoire pour homicide involontaire. Concédant que le générateur lui appartient, le suspect soutient avec force qu’il l’avait placé en dehors de la salle de méditation vu les risques d’intoxication au monoxyde de carbone. Il dit ignorer l’identité de celui qui l’aurait par la suite mis à l’intérieur, affirmation qui constitue un véritable pivot dans cette enquête policière. Pour rappel, outre les quatre décès recensés vendredi soir, six participants ont aussi été admis à l’hôpital de Flacq pour intoxication. Lors de son interrogatoire hier, Girish Hemraz a une fois de plus soutenu qu’il s’était rendu au temple Chinamasta Maha Kali jeudi dernier en compagnie de son épouse. Il a avancé qu’à un certain moment, il s’était « santi enn lot kalite » avant de s’évanouir, mais n’a pas été en mesure de fournir d’autres explications. Il aurait repris connaissance le lendemain pour constater que son épouse ne bougeait plus. Le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) sur le générateur devrait pouvoir permettre de relancer cette enquête.
Le gourou Devanand Mannick, qui anime ces séances de méditation, devra être de nouveau entendu pour établir la chronologie des événements ayant eu lieu entre 19 h 30 jeudi et 17 h vendredi, débouchant sur l’hospitalisation de dix personnes. Dans sa déposition consignée vendredi à 20 h 30 à la salle 1-3 de l’hôpital de Flacq, Devanand Mannick avait déclaré que la séance de prières avait débuté vers 19 h 30, pour une durée de deux heures. Au cours de la soirée, les participants auraient indiqué ne pas se sentir bien et se seraient endormis à même le sol. Devanand Mannick a fait ressortir qu’il était parmi les premiers à se réveiller vers 10 h 30 le lendemain. Selon lui, personne ne bougeait et il avait remarqué des marques bleuâtres sur les visages de ceux qui étaient encore endormis, dont certains qui écumaient. Lors de la nouvelle séance d’interrogatoire, il devra apporter des précisions sur l’heure à laquelle un dénommé Sanjay Seebarrun, habitant St-Julien d’Hotman, avait été contacté au téléphone pour porter secours.
Quatre autres survivants
La chronologie des événements s’avère cruciale, car les dix personnes n’ont été admises à l’hôpital de Flacq que vers 17 h 30 vendredi. Les enquêteurs de l’Eastern Division sous la double supervision des surintendants Dawoonarain et Ramgoolam tentent de percer également ce mystère. Les proches des survivants approchés par Le Mauricien ajoutent pour leur part des détails très troublants. Outre les dix personnes recensées officiellement par la police, les deux enfants du couple Mannick et un autre un couple auraient aussi participé à cette séance de méditation, portant le nombre total de participants à 14 personnes. Pour l’instant, il n’y a aucune trace du petit garçon, qui se trouvait dans une autre pièce et qui serait parti avant l’arrivée des responsables du temple, alors que la petite fille aurait été admise dans une clinique. Les interrogatoires de ces quatre autres survivants devraient être déterminants sur les circonstances menant à ce drame, les six admis à l’hôpital de Flacq se gardant de confirmer s’ils ont subi un lavage de cerveau entre 12 h 30 et 17 h 30 ou si Devanand Mannick avait tenté de frictionner les personnes endormies victimes d’intoxication au monoxyde de carbone…

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