Drogue dans les institutions secondaires : Les managers désarmés face à l’envergure du fléau

– La fédération des managers a sollicité depuis le 9 un rendez-vous avec le Premier ministre

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Désarmée face à l’ampleur du fléau de la drogue dans les institutions secondaires privées, la Fédération des managers sollicite un rendez-vous avec le Premier ministre afin de lui faire part de ses inquiétudes. Une lettre dans ce sens a été adressée au bureau du Premier ministre le 9 octobre dernier, les dirigeants de la fédération étant confiants que leur demande sera traitée « avec bienveillance », bien qu’ils n’aient reçu aucune réponse à ce stade.

« La question de la drogue dans les collèges est plus que jamais d’actualité. Le recteur du collège Saint-Esprit, Lindsay Thomas, a tiré avec raison la sonnette d’alarme. Nous avions également attiré l’attention des autorités éducatives dans le passé sur la situation de la drogue qui touche les jeunes. Maintenant que la population a été alertée de ce problème à travers les médias, nous avons adressé une lettre au Premier ministre pour lui faire part de nos inquiétudes et nous lui avons demandé un rendez-vous pour passer en revue toute la situation », a déclaré au Mauricien le président de la Fédération des managers, Bashir Taleb, en présence de Rajiv Roy, secrétaire de la fédération, et de Jimmy Harmon, représentant du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC).

Dans le courrier adressé au Premier ministre, les représentants des managers des collèges privés ont fait plusieurs propositions, dont la nécessité d’avoir un concierge (“gateman”) permanent à l’entrée des collèges afin de contrôler l’entrée scrupuleusement. « Pour combattre le problème de la drogue, nous avons besoin d’un personnel additionnel ayant l’autorité nécessaire, c’est-à-dire des College Clerks. Actuellement, chaque collège n’a droit qu’à un seul Clerk et nous n’avons pas de Discipline Masters. De plus, nos enseignants ne sont pas suffisamment informés et la plupart ne connaissent même pas la couleur de la drogue. Il est nécessaire qu’ils soient formés adéquatement », explique Bashir Taleb.

Pour Rajiv Roy, personne n’ignore la gravité du problème de la drogue à Maurice. « Le problème n’a pas commencé par l’incident qui a affecté un collège secondaire et qui a dominé l’actualité. Ce fléau ne date pas d’aujourd’hui. Il y a eu un “build-up” au fil des années et une augmentation du volume de drogue disponible. De plus, de nouveaux types de drogue ont fait leur apparition dans les écoles », confie-t-il. « Nous sommes complètement désarmés face à un fléau de cette envergure. Il y a urgence. D’où la nécessité de rencontrer le Premier ministre qui a déclaré la guerre contre le trafic de drogue et qui n’a cessé de manifester sa volonté de tout mettre en œuvre à cet égard », a poursuivi Rajiv Roy qui est également directeur du collège Mauritius.

Et d’expliquer que dans un collège, tous les élèves sont la plupart de temps en classe. « Le problème se pose soit à l’extérieur de l’établissement ou pendant la récréation. C’est là que nous devons avoir le personnel nécessaire pour gérer la situation. Or l’unique College Clerk dont disposent les collèges est surchargé de travail. Chaque année, de nouvelles responsabilités leur sont confiées comme la gestion du transport gratuit, la sécurité et la santé dans les collèges, etc.

Si nous nous voulons que les choses soient faites de manière efficace, il faut nous donner les moyens en termes de ressources humaines. D’où la nécessité d’augmenter le nombre de College Clerks. Nous avons également besoin du soutien des spécialistes, des psychologues, des psychiatres et des médecins qui puissent intervenir régulièrement dans les établissements pour transmettre des messages concernant le danger que représentent les produits toxiques. Il faut une “full fledge policy” établie lors des conférences organisées de temps à autre. Il nous faut une structure permanente », a insisté Rajiv Roy.

Pour Jimmy Harmon, la demande des collèges concernant le recrutement d’un concierge sur une base permanente a été évoquée depuis longtemps. Même le Pay Research Bureau recommande cela. « Alors que la commission d’enquête sur la drogue siégeait, nous avions soulevé cette question avec le directeur de la PSSA lors des réunions. On pense qu’il suffit de mettre n’importe quel Attendant à la porte le matin et de le remplacer l’après-midi pour résoudre le problème.

L’entrée d’une institution est un lieu stratégique. Il est important de savoir qui sont ceux qui peuvent occuper cette fonction parce que ce sont eux qui savent qui sont ceux qui entrent et qui sortent de l’institution. Ce qui est révoltant, c’est que pour une affaire aussi grave que cela, il n’y a pas eu d’action immédiate alors que la sécurité de notre personnel et de nos élèves devrait occuper une place prioritaire à l’agenda du ministère de l’Éducation », insiste Jimmy Harmon.

Alors que les trafiquants redoublent d’efforts pour déjouer l’attention des autorités, il est important que nous puissions nous équiper pour être encore plus vigilants et prévenir les problèmes. D’où l’importance de renforcer nos ressources, a souligné Bashir Taleb. Il estime, par ailleurs, qu’il est grand temps que le ministère de l’Éducation réfléchisse sur l’importance de l’introduction d’une politique sport-études dans les collèges.

« Nous avons évoqué ce problème au niveau du ministère de l’Éducation, mais aucune suite n’a été donnée à cette demande. Nous aurions pu utiliser les infrastructures existantes dans les collèges privés pour cela », a-t-il dit.

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