DROGUE : La motion de remise en liberté d’un présumé trafiquant rejetée

La Bail and Remand Court, présidée par Sophie Chui Yew Cheong, a rejeté la motion de remise en liberté conditionnelle déposée par Walter Wan Min Yung, que la police accuse provisoirement sous deux chefs de « drug dealing with aggravating circumstances to wit : importation of heroin and cocaine respectively ».
Le suspect, qui importe des fruits de mer de Madagascar pour être commercialisés à Maurice, a été mis en détention dans le sillage de l’interpellation d’un ressortissant français, Frederick Philippe Fernandez Gimenez, arrêté à l’aéroport national SSR en provenance de Madagascar. Les effectifs de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) ainsi que ceux de la douane opérant à l’aéroport ont saisi sur le Français 278,7 grammes d’héroïne, 4,7 grammes de cocaïne et une tablette de Subutex, le tout pour une valeur marchande de Rs 4 251 000.
Dans une déclaration qu’il a donnée à la police, Gimenez a indiqué qu’il est venu à Maurice à l’instigation d’un Malgache appelé Ayed Abdou, en précisant que son contact local a pour nom Jet. Lors d’un exercice de livraison surveillée, pour lequel le Français s’est rendu au motel Voilà, à Bagatelle, où la chambre 128 a été retenue à son nom, le film du circuit CCTV a montré le dénommé Walter Wan dans la chambre 232. Le film l’a également montré alors qu’il tentait de glisser une enveloppe sous la porte de la 128, après quoi, il a parlé avec la femme de chambre de service. Interrogé par la police, l’auteur de la motion de bail a admis avoir importé de la drogue, parce que, a-t-il déclaré, il avait des difficultés financières.
La police a objecté à la motion de Walter Wan en donnant trois raisons : 1) il risque de disparaître dans la nature et ne pas comparaître en cour quand on aura besoin de lui ; 2) il risque de commettre un autre délit ; et 3) il risque d’interférer avec des témoins potentiels.
La magistrate a analysé la personnalité de Walter Wan. Elle retient le fait qu’il est marié et père de famille. Toutefois, étant donné ses contacts, les risques qu’il disparaisse sont réels. À un certain moment, il avait en sa possession la clé de ses menottes cachée dans son short, avec lequel il aurait pu se libérer et s’enfuir par la suite. La magistrate n’écarte aussi la possibilité qu’il quitte le territoire, puisque, étant donné les difficultés financières dans lesquelles il se trouve, avec sa maison qui a déjà été saisie, il ne perd rien à disparaître. Les contacts dont il dispose peuvent aisément faciliter son évasion du territoire.
Pour ces raisons, entre autres, la magistrate rejette la motion du suspect.

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