Drogue/VIH : l’Ong Kinouete assure la formation des officiers de la prison

  • Anwar Husnoo : « 354 détenus bénéficient du traitement à la méthadone au quotidien »

Une soixantaine d’officiers de la prison ont bénéficié d’une formation de deux jours, dispensée par l’Ong Kinouete. Cet atelier de travail s’est déroulé les 14 et 15 novembre à l’Anelia Resort & Spa de Flic-en-Flac. Une cérémonie de remise de certificats aux participants a clos l’exercice, en présence du ministre de la Santé, Anwar Husnoo, du commissaire des prisons, Vinod Appadoo, et de la présidente de Kinouete, Marie Christine Vitry Audibert.

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« La population carcérale représente un des groupes les plus vulnérables. Et, en ce sens, chaque détenu mérite l’accès aux traitements et aux médications. Il arrive souvent, malheureusement, que quand une personne est incarcérée, certains dans la société estiment qu’elle n’a plus les mêmes droits… L’un des objectifs de cet atelier de travail de Kinouete est justement de rétablir les faits : les détenus sont des êtres humains qui doivent bénéficier de leurs droits partout, autant qu’à l’intérieur des prisons. » Ces mots de Marie Christine Audibert, présidente de Kinouete, ont trouvé un écho chez Anwar Husnoo, ministre de la Santé. Celui-ci a, à son tour, relevé l’importance de « respecter les droits des détenus concernant l’accès aux soins médicaux ». De fait, le ministre a indiqué que « 4 600 personnes sont actuellement bénéficiaires du traitement à la méthadone dans 44 centres de l’île. » Parmi, ils sont 354, au 12 novembre dernier, qui sont des détenus et qui ont leur dose quotidienne de méthadone en prison.

Le commissaire des prisons (CP), Vinod Appadoo, a abondé dans le même sens, notant que « les prisons ne sont pas isolées », et qu’il tenait à rassurer tout le monde. « Pour ce qui est des détenus qui sont toxicomanes et séropositifs, il s’agit d’une question de santé publique », a-t-il souligné.

L’atelier de travail de Kinouete était axé sur la toxicomanie, les personnes vivant avec le VIH, les droits humains, et les conséquences dans le milieu carcéral. Rappelant qu’à juin de cette année, le nombre de Mauriciens testés positifs au VIH était de 7 230, Anwar Husnoo a indiqué que « à octobre dernier, nous avons recensé 358 détenus vivant avec le sida ». De ceux-là, 305, incluant 11 femmes, bénéficient de traitements anti-rétroviraux (ARV).

Mme Audibert a, pour sa part, annoncé que « 2019 sera une année encore très chargée pour Kinouete s’agissant de son engagement en matière de drogue et de sida ». Et de poursuivre : « Nous avons un grand projet axé spécifiquement sur le sida et la tuberculose en milieu carcéral. Pour cela, nous allons bénéficier du soutien des Ong PILS et Ailes, du ministère de la Santé et du département de la prison. »

La présidente de l’ONG qui œuvre en faveur de la réhabilitation et la réinsertion des détenus a remercié l’Ong africaine ARASA (AIDS & Rights Alliance for Southern Africa) et ses partenaires locaux pour la réalisation de ce projet de formation auprès des officiers de la prison. Les participants ont tous reçu leurs certificats à l’issue de la cérémonie et une séance spéciale destinée aux hauts gradés de la prison sur la thématique a été animée par le travailleur social, Sam Lauthan, pour clore l’atelier.

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