DROITS D’AUTEUR : Cacophonie à la MASA

Le personnel de la Mauritius Society of Authors a mis les bouchées doubles pendant le week-end pour pouvoir procéder à la répartition, comme annoncée dans un communiqué jeudi dernier. Ayant eu vent que les employés faisaient des heures supplémentaires « à leurs frais », les artistes ont exprimé leur mécontentement. La direction de la MASA a fait appel à la force policière, tandis que les artistes, eux, ont consigné une déposition à la station de police de Beau-Bassin.
Assisterait-on à un problème de communication ou à un bras de fer entre la MASA et un groupe d’artistes ? Vendredi dernier, ces derniers avaient en effet décidé de se réunir devant la MASA House dans le but de faire signer une pétition réclamant une assemblée générale. La direction de la MASA ayant été informée de ce mouvement, elle a estimé que les artistes manifesteraient pour obtenir leur argent. Ainsi, la veille, elle a émis un communiqué, avançant que la répartition serait effectuée à partir du vendredi 28 juin.
Le problème, c’est que, pendant le week-end, des employés de la société ont travaillé jusqu’à fort tard pour pouvoir réaliser cet exercice. Ce qui a provoqué la colère des membres, qui se demandent pourquoi il faut attendre le dernier moment pour finaliser les dossiers. Il faut comprendre que la MASA est une société de gestion collective des droits d’auteurs. De même que c’est elle qui collecte l’argent que perçoit ses membres sur leurs créations auprès des utilisateurs (radios, restaurants, etc.). En contrepartie, elle prélève des frais administratifs (officiellement 30%) sur les sommes collectées. En d’autres termes, plus les frais administratifs sont élevés, plus le manque à gagner est important pour les artistes. Voilà pourquoi la question des heures supplémentaires fâche.
Cette question avait déjà été soulevée en décembre 2012 lors de l’assemblée, provoquée par le mécontentement général sur la répartition. Les membres du board avaient alors réclamé un délai de six mois pour redresser la situation. « Mais six mois plus tard, nous nous retrouvons dans la même situation. S’ils doivent aujourd’hui faire des heures supplémentaires pour pouvoir procéder au paiement, qu’ont-ils donc fait pendant tout ce temps ? » se demande le producteur Michael Veeraragoo.
Hier, les artistes étaient regroupés devant la MASA pour exprimer leur colère. « Nous étions là-bas par hasard. Et ayant constaté que le bureau était ouvert, nous avons téléphoné à la police », relate Dalon. Or, au même moment, la direction de la MASA faisait de même. Cinq à six véhicules de la police ont ainsi été dépêchés. Alerté par ses officiers, l’Acting Officer-in-Charge de la MASA a aussi fait le déplacement. Il aurait laissé entendre aux artistes qu’il avait été informé que ces derniers allaient « kraz MASA ». Pour parer à toute éventualité, ceux-ci ont alors consigner une déposition au poste de police de la localité. « Nous avons fait cette déposition par précaution, au cas où on nous accuserait de quoi que ce soit le lendemain », affirme Dalon.
Nous avons cherché à obtenir la version de la présidente et de l’Acting Officer-in-Charge de la MASA sur la question. En vain, tous deux étant « en comité », selon ce qu’on nous a fait comprendre.  Les artistes se sont par ailleurs rendus une nouvelle fois à la MASA House ce matin, et ce dans le but de rencontrer la présidente et de déposer une pétition réclamant une assemblée générale.

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